INTRODUCTION

Mesdames, Messieurs,

L'Assemblée nationale a adopté le 24 avril dernier à l'unanimité la proposition de loi tendant à l'élimination des mines antipersonnel.

Par ailleurs, le gouvernement a déposé sur le bureau du Sénat le 6 mai dernier le projet de loi autorisant la ratification de la convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction signée à Ottawa le 3 décembre 1997.

Cette convention, qui entend édicter une norme d'interdiction totale à l'encontre d'armes qui ont causé, au sein des populations civiles, des dégâts considérables, sans aucune mesure avec les justifications avancées pour un usage strictement militaire, nécessite la mise en oeuvre de mesures d'application nationales, dans chaque Etat partie.

Ainsi le Sénat est-il appelé à examiner dans le prolongement de la convention d'Ottawa elle-même, le texte législatif destiné à en assurer la pleine application dans le droit français.

Ce texte d'origine parlementaire, puisqu'il s'agit d'une proposition de loi, a été adopté par l'Assemblée nationale avant que le Parlement ne soit saisi de la convention d'Ottawa. Pour sa part, votre commission des Affaires étrangères et de la Défense a examiné conjointement le texte principal -la convention d'Ottawa-, et celui qui découle directement, c'est-à-dire le texte législatif interne.

Elle a joint à cet examen deux propositions de loi déposées au Sénat, l'une par M. Claude Estier et les membres du groupe socialiste (n° 365, 1994-1995) et l'autre par Mme Marie-Claude Beaudeau et les membres du groupe communiste, républicain et citoyen (n° 403, 1997-1998).

EXPOSÉ GÉNÉRAL

1. La nécessité d'un texte législatif interne pour l'application de la convention d'Ottawa

La convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction signée par la France à Ottawa le 3 décembre 1997, stipule, dans son article 9 relatif aux mesures d'application nationales, que "chaque Etat partie prend toutes les mesures législatives, réglementaires et autres, qui sont appropriées, y compris l'imposition de sanctions pénales, pour prévenir et réprimer toute activité interdite à un Etat partie en vertu de la présente convention, qui serait menée par des personnes, ou sur un territoire, sous sa juridiction ou son contrôle".

En vertu de cette disposition, il était donc nécessaire que la France prenne les mesures législatives indispensables à l'application pleine et entière de la convention d'Ottawa, qu'il s'agisse des dispositions pénales devant sanctionner les infractions aux interdictions posées par celle-ci ou des dispositions relatives à la procédure de vérification qu'elle instaure.

L'ampleur du problème des mines antipersonnel, arme aveugle et dévastatrice pour les populations civiles, avait par ailleurs depuis longtemps mobilisé de nombreux parlementaires, comme en témoignent les questions orales ou écrites posées au gouvernement mais également les diverses propositions de loi, émanant de plusieurs groupes politiques, et déposées tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat.

Aussi peut-on se féliciter de voir une initiative parlementaire permettre que soit débattu au Parlement le texte d'application de la convention d'Ottawa, d'autant que cette procédure a favorisé un examen plus rapide que celle qui aurait été suspendue au dépôt du projet de loi ayant le même objet qu'avait préparé le Gouvernement.

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