E. LA POURSUITE DE LA "RIGIDIFICATION" DE LA DÉPENSE PUBLIQUE

1. La position contradictoire du gouvernement

Dans le rapport préparatoire au débat d'orientation budgétaire de juin 1998, le gouvernement avait en effet regretté que " la structure des dépenses publiques de l'Etat se soit rigidifiée au fil des ans " . A l'appui de cette affirmation il avait cité les trois principaux postes de dépenses de l'Etat (fonction publique, intérêts de la dette et interventions pour l'emploi).

Il avait relevé que ceux-ci représentaient en 1998 88% des recettes fiscales nettes, contre 57% en 1990. Or ces postes de dépenses ne sont en 1999 aucunement concernés par une éventuelle limitation de la progression de la dépense publique, notamment pour ce qui concerne les rémunérations publiques 20( * ) qui passent de 56,4 % des recettes fiscales nettes de l'Etat en 1998 à 56,8 % pour 1999.

Part des recettes fiscales nettes consacrées aux charges de la dette, aux dépenses de fonction publique et aux interventions pour l'emploi

(source : Ministère de l'économie)

2. L'analyse de la progression des dépenses par la commission des finances

Le projet de loi de finances pour 1999 n'infléchit pas le mouvement de rigidification de la dépense publique naguère dénoncé par le gouvernement.

En effet, si l'on examine l'augmentation de 36,9 milliards de francs des dépenses du budget général au vu des trois postes de dépenses jugés particulièrement rigides par le gouvernement, on constate que, arithmétiquement, l'intégralité de la progression correspond à la hausse des dépenses d'intervention en matière d'emploi, de la charge de la dette ainsi qu'à la progression des rémunérations publiques. C'est-à-dire des dépenses de structure.

Les véritables priorités du gouvernement

L'accroissement de la charge nette de la dette

+ 2,4 milliards de francs

La dérive spontanée des pensions

+ 5,85 milliards de francs

L'accord salarial dans la fonction publique

+ 9,5 milliards de francs

coût 1998 : 5,3 milliards de francs ;

coût 1999 : 14,8 milliards de francs.

Les mesures catégorielles , les transformations d'emploi, le " GVT-solde "

+ 5,6 milliards de francs

L'exclusion

+ 4,3 milliards de francs

crédits en 1998 ; 1,1 milliard de francs ;

crédits en 1999 : 5,4 milliards de francs.

Les 35 heures

+ 0,7 milliard de francs

crédits en 1998 : 3 milliards de francs (provision prélevée sur les crédits de la ristourne dégressive fusionnée qui ont été sous évalués et devront être complétés en collectif 1998) ;

crédits en 1999 : 3,7 milliards de francs (outre 3,5 milliards mis à la charge de la Sécurité sociale sans fondement juridique).

Les emplois-jeunes

+ 7,582 milliards de francs

crédits en 1998 ; 8,35 milliards de francs ;

crédits en 1999 : 15,932 milliards de franc.

Le plan étudiant

+ 0,9 milliard de francs

Au total

36,8 milliards de francs


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