CHAPITRE IV

PROPOSITIONS POUR UN BUDGET DE RESPONSABILITÉ ET DE CONFIANCE

Votre commission ne propose pas de rejeter le présent projet de loi de finances, car il n'est pas tel qu'il ne puisse être amélioré. Au fond, il encourt deux reproches fondamentaux :

- il ne réduit pas le déficit suffisamment pour commencer à stabiliser la dette publique et amorcer sa décrue ;

- il s'appuie de façon excessive sur les espérances conjoncturelles, en ne proposant pas les mesures d'ajustement structurel de nature à prévenir les dérapages (et par voie de conséquence, il ne peut entamer de véritable réforme fiscale, notamment relative à l'impôt sur le revenu, bien que le gouvernement soit lui-même conscient de sa nécessité).

Les propositions de votre commission tendent à redresser ces deux travers, qui peuvent avoir tendance à s'entretenir l'un l'autre.

Ces propositions s'articulent en cinq points :

- réduire le déficit pour stabiliser la dette publique et préserver les générations futures ;

- porter l'effort sur les dépenses de structure récurrentes, à savoir les dépenses de fonctionnement et d'intervention ;

- proposer une réduction raisonnable des prélèvements pour 1999, et amorcer une réforme pour les années ultérieures ;

- conserver aux collectivités locales leur rôle de moteur de l'investissement public, par une préservation de leur autonomie ;

- enfin, en synthèse de cet ensemble, rénover nos méthodes budgétaires pour accroître la crédibilité de la loi de finances dans le cadre des engagements européens de la France.

I. CONTRIBUER À STABILISER LA DETTE PUBLIQUE DÈS 1999

A. UNE RÉDUCTION DU DÉFICIT BUDGÉTAIRE DE 14 MILLIARDS DE FRANCS

L'entrée en vigueur de l'euro, le 1er janvier 1999 pour la France, conduit votre rapporteur général à rappeler les engagements que le présent gouvernement a souscrits à Amsterdam en juillet 1997. Le programme de stabilité de la France devra notamment prévoir "l'objectif à moyen terme d'une position budgétaire proche de l'équilibre ou excédentaire ainsi que la trajectoire d'ajustement qui doit conduire à la réalisation de cet objectif concernant l'excédent, le déficit des administrations publiques et l'évolution prévisible du ratio d'endettement de l'Etat".

Un déficit de l'Etat de plus de 230 milliards de francs et de 2,7 % du PIB ne peut convaincre d'une telle orientation à moyen terme.

En particulier, il apparaît impératif d'amorcer la décrue du poids de la dette publique dans le PIB, décrue qui peut engager une diminution du poids des charges d'intérêt dans le budget.

Pour ce qui concerne la part de l'Etat dans l'augmentation de la dette publique, et en tenant pour acquis les bons résultats prévus pour les autres administrations publiques, une réduction d'une douzaine de milliards de francs du déficit proposé pourrait suffire 39( * ) . Votre commission vous propose, par sécurité, de porter cette réduction supplémentaire à 14 milliards de francs , cette somme correspondant à l'affectation au déficit public de l'effet d'un point de croissance nominale 40( * ) (sur les 3,8 prévus) sur les recettes de l'Etat.

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