Projet de loi de finances pour 1999

MARINI (Philippe), Rapporteur général ; SERGENT (Michel), Rapporteur spécial

RAPPORT GENERAL 66 (98-99), TOME III, Annexe 32 - COMMISSION DES FINANCES

Table des matières




PRINCIPALES OBSERVATIONS

1ère observation : un soutien affirmé à la création de nouveaux emplois

En 1999 il ne sera pas créé d'emplois budgétaires nouveaux (34 emplois avaient été créés en 1998 au profit des établissements et des services déconcentrés).

Globalement, la composition du personnel contractuel du ministère reste stable, mais de légères modifications affecteront le personnel titulaire du ministère de la jeunesse et des sports, avec une diminution des personnels de catégorie A (4.106 personnes contre 4.130 en 1998), en raison d'une réduction des effectifs du personnel enseignant, technique et pédagogique (- 24 postes) compensée par un accroissement du personnel de catégorie B (+ 13 postes de personnel administratif) et de catégorie C (+ 12 postes de personnel ouvrier).

Cependant, 30 contrats de préparation olympique et de haut niveau supplémentaires seront financés en 1999, dans la perspective des Jeux de Sydney.

Les principales mesures en faveur de l'emploi concernent les moyens d'intervention auprès des associations et du milieu sportif, en direction des jeunes.

Un accompagnement du dispositif "emplois-jeunes"

La loi du 16 octobre 1997 relative au développement d'activités pour l'emploi des jeunes a trouvé dans les secteurs du sport, de l'animation et de l'éducation populaire, un champ de création d'emplois nouveaux.

Le ministère de la jeunesse et des sports a en effet signé 12 accords-cadres avec de nombreuses fédérations et associations sportives, et 11 accords-cadres avec des associations de jeunesse et d'éducation populaire, correspondant à la création attendue de 15.000 emplois, en fin d'année 1998, soit un large dépassement de l'objectif initial (une évaluation menée par M.Yves Lair, prévoyait la création de 8 000 emplois-jeunes dans le secteur de la jeunesse et des sports pour 1998, le ministère s'était fixé un objectif de 10.000).

La délégation aux formations du ministère de la jeunesse et des sports mettra en place deux comités de pilotage (pour le sport d'une part et pour la jeunesse et l'éducation populaire d'autre part).

Si ces emplois sont financés sur le budget du ministère de l'Emploi et de la solidarité, le ministère de la Jeunesse et des Sports devrait toutefois soutenir ce dispositif par des mesures de formation et de professionnalisation, pour un coût total de 26,5 millions de francs.

De nouveaux moyens pour le plan sport-emploi

En 1998, le plan "sport-emploi" avait bénéficié d'un doublement de ses crédits pour atteindre 117 millions de francs (dont 49 millions de francs sur la part régionale du FNDS).

Pour 1999, une mesure nouvelle de 20 millions de francs devrait permettre la création de 300 emplois.

L'an dernier, votre rapporteur estimait qu'une réflexion devait s'engager afin d'instaurer une cohérence entre ce dispositif et celui des "emplois-jeunes", dans la mesure où le public et les associations visés par le plan "sport-emploi" pouvaient entrer dans le cadre plus favorable du plan d'emploi des jeunes.

En effet, l'analyse des bénéficiaires du plan sport-emploi (2.606 personnes en 1996) montrait que 33 % avaient moins de 26 ans et seulement 11 % plus de 40 ans. La moitié des contrats sont des contrats à plein temps dont 77 % dans des associations.

Il apparaît qu'en 1998, la mise en application des dispositions "nouvelles activités pour l'emploi des jeunes" a conduit le ministère de la jeunesse et des sports à revaloriser le régime d'intervention du plan "sport-emploi" en augmentant la montant et la durée du financement avec effet sur les contrats déjà conclus (au lieu d'un montant dégressif sur 3 ans, soit 50.000 francs, 35.000 francs et 15.000 francs, il s'agit d'un montant dégressif sur 5 ans, soit 65.000 francs, 50.000 francs, 30.000 francs, 20.000 francs et 10.000 francs). Le coût par emploi est donc très supérieur (175.000 francs sur 5 ans au lieu de 100.000 francs sur 3 ans).

Désormais, le dispositif "sport-emploi" devrait être réservé aux personnes de plus de 26 ans : ce recentrage apparaît absolument nécessaire. Cependant il n'écartera pas d'éventuels effets de substitution que pourrait entraîner le recrutement d'emplois-jeunes : il conviendra donc d'évaluer les avantages spécifiques de ce dispositif pour savoir s'il faut le maintenir en l'état.

La création de nouveaux postes "FONJEP"


Le dispositif "FONJEP" est une aide de l'Etat destinée à la rémunération d'un animateur permanent d'une association nationale ou locale agréée au titre de la Jeunesse et de l'éducation populaire. La participation annuelle de l'Etat est en moyenne de 25% du salaire brut (environ 45.000 francs).

Dans le projet de budget pour 1999 figure une dotation nouvelle de 6 millions de francs destinée à la création de 132 postes "FONJEP" supplémentaires, pour recruter des animateurs-coordinateurs chargés de développer des projets locaux "jeunesse". En 1998, 3.083 postes étaient financés sur le budget de la jeunesse et des sports.

Ainsi, au total, plus de 50 millions de francs de crédits nouveaux seront consacrés à des politiques d'aide à la création d'emploi dans le secteur de la jeunesse et des sports .

2ème observation : une politique volontariste pour l'insertion des jeunes

Le ministère de la jeunesse et des sports mettra en place en 1999 une série de dispositifs destinés à permettre l'accès des jeunes aux activités sportives et associatives, pour un coût global de 65 millions de francs.

Le "ticket sport" devrait permettre à des jeunes de découvrir des activités sportives pendant les vacances scolaires (10 millions de francs de crédits nouveaux).

Le "coupon-sport", délivré par les directions départementales de la jeunesse, servira à abaisser les coûts d'adhésion aux clubs sportifs (20 millions de francs de crédits nouveaux). Il est mis en oeuvre dès 1998 grâce au financement de la part régionale du FNDS (20 millions de francs).

Sur le même modèle, un "coupon-loisirs" destiné aux jeunes de 14 à 18 ans, sous condition de ressources, est créé et devrait permettre de leur faciliter l'accès aux activités sportives ou culturelles (20 millions de francs).

Enfin, des fêtes du sport et de la jeunesse permettront de continuer l'action entreprise en 1998 sous la forme d'animation autour de la Coupe du Monde, en direction d'un public moins favorisé (15 millions de francs).

Le projet de budget du ministère de la jeunesse et des sports pour 1999 s'inscrit dans une tentative de rééquilibrage entre les moyens consacrés à la politique de la jeunesse et ceux consacrés au sport

Si l'agrégat "jeunesse et vie associative" représente 771,4 millions de francs, alors que l'agrégat "sport" s'élève à 1,23 milliard de francs, la forte progression des dépenses consacrées à la jeunesse (+4,3%) contraste avec une relative stabilité des dotations au sport (il faut bien sûr tenir compte des dotations complémentaires du FNDS, mais celles-ci sont stables en 1999).

Une nouvelle impulsion a été donnée à la politique de la jeunesse avec les rencontres nationales de la jeunesse à Marly-le-Roi en novembre 1997. Un conseil permanent de la jeunesse (CPJ) et des conseils départementaux ont été créés par arrêté ministériel début 1998 pour suivre la mise en oeuvre des mesures annoncées et faire de nouvelles propositions. Une mesure nouvelle de 3,5 millions de francs permettra le fonctionnement de ces instances.

Le réseau d'information jeunesse sera également renforcé grâce à une mesure nouvelle de 10 millions de francs, cependant compensée par une révision des services votés de 8,5 millions de francs. Les moyens supplémentaires permettront notamment la mise en place d'une base de données nationale, l'équipement de matériel informatique et multimédia, et une augmentation de la subvention globale de fonctionnement qui sera utilisée pour faire face aux demandes liées au nouveau dispositif "emplois-jeunes".

Enfin un guide des droits des jeunes sera diffusé (6,5 millions de francs), ce qui correspond à une décision prise lors des rencontres nationales de la jeunesse.

Un réorganisation de l'aménagement des rythmes de vie et des contrats locaux

Pour 1999, le ministère propose de fondre l'ensemble des contrats locaux existants (ARVEJ 1( * ) , CAR 2( * ) , LASER 3( * ) , PLAJ, PLAS 4( * ) ) en créant des contrats locaux éducatifs et sociaux (CLES) pour les jeunes jusqu'à 25 ans.

La fusion de l'ensemble des contrats locaux en un seul dispositif aura l'avantage de rendre plus lisible la politique de contractualisation du ministère de la jeunesse et des sports avec les collectivités locales et d'optimiser les moyens de l'Etat.

En 1998, un premier rapprochement avait eu lieu entre des contrats aux caractéristiques très proches (LASER, PLAJ, CAR), préfigurant une fusion de ces dispositifs.

Ces contrats seront dotés de 262,5 millions de francs en 1999, dont 142,5 millions de francs sur le chapitre 43-90 (jeunesse et vie associative) et 120 millions de francs sur le chapitre 43-91 (sport de haut niveau et développement de la pratique sportive).

Au sein du CLES figure le contrat éducatif local (CEL), défini par l'instruction interministérielle n°98-119 du 9 juillet 1998, et qui concerne l'aménagement des rythmes de vie de l'enfant.

De 1995 à 1997, les crédits consacrés à l'aménagement des rythmes scolaires ont connu une montée en puissance (207,5 millions de francs en 1995, 227,5 millions de francs en 1996 et 268 millions de francs en 1997) avant de fléchir légèrement en 1998 (229 millions de francs). Le ministère de la Jeunesse et des Sports avait estimé que l'année 1998 devait être une année de transition et d'évaluation du dispositif ARVEJ.

En effet, le financement du dispositif d'aménagement des rythmes de vie montre une prédominance de la part des communes (53,35%) et du budget de la jeunesse et des sports (28,25%), les autres ministères (Education Nationale, Culture...) contribuant au total à moins de 5% du coût du dispositif.

L'année scolaire 1997-1998 a donc constitué une année de transition qui a permis une réflexion entre les ministères de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, de la Culture et de la Communication, de la Ville et de la Jeunesse et des sports. La concertation interministérielle a abouti à la création des CEL.

Les contrats devront prendre en compte les temps péri et extra-scolaires. Ils seront élaborés par les acteurs locaux concernés par l'éducation des enfants et des jeunes, regroupés au sein d'un comité, ce qui facilitera une action concertée. Chaque contrat fera l'objet d'une validation par un comité départemental de pilotage composé du Préfet, de l'inspecteur d'académie, du directeur départemental de la jeunesse et des sports et des administrations concernées.

Le contrat éducatif local a donc vocation à intégrer les contrats d'aménagement des rythmes de vie des enfants et des jeunes (ARVEJ) et les dispositifs d'accompagnement scolaire "animations éducatives périscolaires" (AEPS), réseaux solidarité école (RSE), contrats locaux d'accompagnement scolaire (CLAS), ainsi que les actions d'accompagnement scolaire financées dans le cadre des contrats de ville.

Les nouveaux contrats devraient permettre d'adapter la participation financière du ministère de la jeunesse et des sports selon les projets et de ne prendre en charge que les temps péri et extra-scolaire.

En 1998, le ministère disposait de 506,5 millions de francs pour l'aménagement des rythmes de vie et les actions partenariales. Pour 1999, les contrats locaux, éducatifs et sociaux et les actions partenariales disposeront au total de 516 millions de francs. Cependant, plusieurs mesures nouvelles seront financées sur ces chapitres (postes FONJEP, vie associative, coupon loisirs pour les actions partenariales, ticket sport pour les crédits des contrats locaux) pour 40,5 millions de francs. Des économies devraient donc être réalisées en 1999, grâce à une rationalisation bienvenue des actions menées par le ministère.

3ème observation : la poursuite de la moralisation de la pratique sportive par la lutte contre le dopage

Comme en 1998, le projet de budget pour 1999 comporte un certain nombre de mesures nouvelles destinées à accroître les moyens de la lutte antidopage.

Au total, 14,5 millions de francs supplémentaires seront consacrés à cet objectif, soit une augmentation des crédits de 58% : 1,5 million de francs pour rémunérer les vacations des médecins inspecteurs régionaux, 1,5 million de francs pour l'équipement des centres médico-sportifs et 7,5 millions de francs pour renforcer les contrôles antidopage et la surveillance biologique des sportifs.

Après le vote, en première lecture, au Sénat, du projet de loi sur la santé des sportifs et la lutte contre le dopage et avant son examen à l'Assemblée nationale, une mesure nouvelle de 4 millions de francs est destinée à mettre en place le Conseil national de prévention et de lutte contre le dopage prévu par la loi : 1 million de francs seront consacrés au recrutement de personnel, 1 million de francs à l'installation du conseil et 2 millions de francs aux frais de fonctionnement.

Il faut noter que, contrairement à 1998, où la subvention de fonctionnement du laboratoire national de lutte contre le dopage avait été doublée, les moyens du laboratoire ne seront pas relevés en 1999.

Votre rapporteur rappelle qu'il avait mené une mission de contrôle sur les crédits de ce laboratoire et en avait conclu que ses moyens humains et matériels étaient à la hauteur de l'exigence de qualité de cet établissement.

Toutefois, il observe que l'agrandissement du laboratoire ne devrait remédier que partiellement au problème de l'exiguïté des locaux, encore insuffisamment adaptés aux exigences du laboratoire (conservation des échantillons prélevés en double exemplaire, archivage ...). Il souhaite donc que l'effort en matière de lutte contre le dopage puisse se prolonger dans les années à venir.

4ème observation : le bilan de la coupe du monde, une histoire inachevée


Au total, l'organisation de la Coupe du monde de football aura coûté 9,4 milliards de francs dont 5,4 milliards de francs de financements publics et 3,1 milliards de francs pour l'Etat.

Même s'il n'est pas encore possible d'établir un bilan détaillé des répercussions de la Coupe du monde sur l'économie française, il est certain que les dépenses d'investissement associées ont permis de rénover le patrimoine sportif de la France.

Par ailleurs, un certain nombre de prolongements de la Coupe du monde se font jour pour 1999.

En premier lieu, le ministère de la jeunesse et des sports souhaite prolonger l'atmosphère de la coupe du monde en organisant des actions d'animation, notamment par la réanimation de la "fête du sport".

Ensuite, la coupe du monde de football pèse encore pour plus de 50 millions de francs sur le projet de budget pour 1999.

Tout d'abord, le ministère versera le solde de la subvention aux villes organisatrices de la coupe du monde pour leurs actions d'animation (4,4 millions de francs).

Ensuite, il devra assumer un coût budgétaire provenant de l'absence de club résident du Stade de France . En effet, en application du contrat de concession conclu le 29 avril 1995 entre l'Etat et la société Consortium Stade de France, le concédant garantit la présence au Stade de France d'un ou plusieurs clubs résidents de football et le montant de l'indemnité compensatrice de préjudice est égal à 50 millions de francs jusqu'en 2000 et 68 millions de francs les années suivantes. La loi de finances pour 1998 prévoyait 25 millions de francs pour faire face aux premiers versements, le projet de budget pour 1999 inscrit 52 millions de francs supplémentaires.

Comme il l'avait déjà indiqué l'an passé, votre rapporteur estime qu'il est urgent de trouver une solution afin que l'Etat n'ait pas à prendre en charge le coût du fonctionnement de l'ouvrage pour les années à venir.

En conclusion, votre rapporteur considère que les moyens accordés à la jeunesse et aux sports pour 1999 sont globalement satisfaisants : ils atteindront au total 4 milliards de francs. Ce budget témoigne d'une volonté de faire du ministère de la jeunesse et des sports un instrument d'action au service de la jeunesse (à travers l'emploi, la formation des jeunes, la lutte contre les exclusions), mais aussi le fer de lance de la moralisation du sport (à travers la lutte contre le dopage), et de la promotion du sport pour tous.

Il est toutefois possible de regretter que l'effort d'investissement réalisé à l'occasion de l'organisation de la Coupe du monde de football ne soit pas complètement poursuivi en 1999 , tant le patrimoine sportif nécessite des efforts importants d'entretien et de rénovation. Une étude menée en 1997 par le centre national de la fonction publique territoriale estimait que la seule mise à niveau sur le plan de la sécurité, de l'hygiène, de la santé et de l'environnement, hors modernisation des équipements sportifs, coûterait 40 milliards de francs dont 18 milliards de francs pour les salles de sport et 15 milliards de francs pour les stades.

Enfin, l'an dernier votre rapporteur regrettait que la montée en puissance des comptes spéciaux du Trésor ait pour corollaire un désengagement du budget général de l'Etat . L'augmentation des crédits des comptes spéciaux était en effet le seul moyen d'élever la dotation du ministère de la jeunesse et des sports, alors qu'il aurait dû s'agir d'une mesure complémentaire à une dotation déjà substantielle. Il se réjouit de constater que ce projet de budget rompt avec cette configuration devenue habituelle . Toutefois, il tient à souligner que la nécessité de préciser les critères de répartition entre les actions financées sur crédits budgétaires et celles des comptes spéciaux du Trésor est toujours d'actualité , et qu'elle n'a pas encore trouvé de réponse pertinente.

CHAPITRE PREMIER

LES CRÉDITS CONSACRÉS A LA JEUNESSE ET AU SPORT

I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS

Les crédits budgétaires de la jeunesse et des sports dans le projet de loi de finances pour 1999 s'élèvent à 3.021,5 millions de francs.

Comparé à la loi de finances 1998, ce budget progresse de 3,4%, alors qu'il avait diminué de 2,1% l'année dernière.

Les moyens globaux attribués à la jeunesse et aux sports comprennent en outre, hormis les crédits budgétaires, deux comptes spéciaux du Trésor : le Fonds national de développement du sport (FNDS) et le Fonds national de développement de la vie associative (FNDVA).

Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit une stabilisation des crédits de ces deux comptes d'affectation spéciale.

Les moyens dont disposera le ministère de la Jeunesse et des Sports (crédits budgétaires + comptes spéciaux du Trésor) s'élèveront à 4.059 millions de francs en projet de loi de finances pour 1999 contre 3.959 millions de francs en loi de finances initiale pour 1998, soit une progression globale de 2,5 %.

 

LFI 98

Budget voté

PLF 1999

Évolution

en %

Titre III

1.829

1.899

+3,8 %

Titre IV

976

1014

+3,9 %

Total dépenses ordinaires (DO)

2.805

2.913

+3,8 %

Titre V

42

48

+14,3 %

Titre VI

74

60

-18,9 %

Total dépenses en capital (DC)

116

108

-6,9 %

Total budget général (DO +CP)

2.921

3.021

+3,4 %

FNDS

1.014

1.014

-

FNDVA

24

24

-

Budget MJS consolidé

3.959

4.059

2,5 %

(en millions de francs)

Il apparaît effectivement que la part du budget de la jeunesse et des sports, qui reste très modeste dans l'ensemble du budget de l'Etat, se redresse légèrement en 1999 , après la diminution de 1998 consécutive à la chute des crédits destinés à la préparation de la Coupe du Monde. Toutefois, le budget de la jeunesse et des sports reste exactement comparable à celui de 1998 en pourcentage du produit intérieur brut.


 

PIB

Budget général

Budget MJS

en % du budget

en % du PIB

1995

7675

1487,5

2,974

0,20%

0,04%

1996

7861

1558,2

2,998

0,19%

0,04%

1997

8137

1582

2,964

0,19%

0,04%

1998

8496

1600,5

2,921

0,18%

0,03%

1999

8821

1620,5

3,021

0,19%

0,03%

Votre rapporteur se réjouit toutefois de constater que, pour 1999, les crédits budgétaires augmenteront, pour la première fois depuis 1996, plus que les comptes spéciaux du Trésor, et en particulier le FNDS.

En effet, l'an dernier, votre rapporteur avait mis en garde contre un désengagement du budget de l'Etat parallèlement à une montée en charge des comptes spéciaux du Trésor, dont les recettes sont, par nature, fluctuantes 5( * ) .

LFI

1 993

1 994

1 995

1 996

1 997

1 998

1999

budget

3 089

2 782

2 973

2 997

2 964

2 921

3 021

FNDS

850

850

884

820

916

1 014

1 014

TOTAL

3 939

3 632

3 365

3 817

3 880

3 959

4 059

FNDS/budget

28%

31%

30%

27%

31%

35%

33,5%

A. LES DÉPENSES ORDINAIRES : UNE PROGRESSION NOTABLE

1. Une augmentation des moyens des services (titre III)

Le projet de budget "jeunesse et sports" pour 1999 est marqué par une sensible majoration des dépenses de personnel et une reprise de la progression des crédits de fonctionnement .

Les dépenses de personnel progressent de 3,7 %, soit 56 millions de francs, à 1,57 milliard de francs, alors qu'elles n'avaient augmenté que de 2,1% en 1998. Cette augmentation résulte :

- de l'extension en année pleine de mesures de transformations d'emplois et de revalorisations des rémunérations (18,9 millions de francs) ;

- de mesures d'ajustement comportant principalement l'application de l'accord salarial dans la fonction publique (11,9 millions de francs), la mise en oeuvre du congé de fin d'activité (2,6 millions de francs) et diverses mesures d'adaptation d'emplois ;

- de mesures nouvelles . Parmi elles figurent la création de 30 contrats de préparation olympique (+6,9 millions de francs) et des mesures d'adaptation des formations (+9,9 millions de francs).

Toutefois, le nombre d'emplois budgétaires est stable : la révision des services votés porte sur 20 emplois de chargés d'enseignement d'éducation physique (-3,5 millions de francs) alors que 20 emplois administratifs sont créés (+2,4 millions de francs), afin de renforcer les services déconcentrés. Il faut également noter que parmi les nouveaux contrats de préparation olympique, 20 seront pourvus par détachement de personnels rémunérés sur emplois budgétaires.

Les crédits de fonctionnement progressent de 4,6% à 323,3 millions de francs en 1999, soit 14 millions de francs supplémentaires, résultant principalement de :

- 10 millions de francs de crédits nouveaux pour des mesures en faveur de la jeunesse (édition d'un guide des droits des jeunes, fonctionnement des conseils départementaux et du conseil permanent de la jeunesse)

- 4 millions de francs de crédits nouveaux pour un colloque et des actions d'animation sportive.

- 4 millions de francs de crédits pour la mise en place d'un conseil national de prévention et de lutte contre le dopage.

- 3 millions de francs de crédits nouveaux pour l'adaptation des formations professionnelles , et la rationalisation des coûts de production des formations et examens.

La révision des services votés (réduction des moyens de fonctionnement des services centraux, des services déconcentrés et des subventions aux établissements publics) porte sur 7,5 millions de francs.

Au total, la progression des moyens des services est plus importante qu'en 1998 du fait de l'importance des mesures relatives aux rémunérations et adaptations d'emplois (+35 millions de francs contre +24 millions de francs en 1998) et des moyens nouveaux (+45 millions de francs contre +25 millions de francs en 1998), alors que la révision des services votés porte sur les mêmes montants.

2. Une progression des crédits d'intervention (titre IV)

Après une forte diminution des crédits d'intervention en 1998 (-13,8%), principalement en raison de l'impact de la diminution de la charge du financement de la Coupe du Monde, ce titre est en augmentation sensible pour 1999 (+ 3,8%).

Cette progression traduit une modification importante des actions financées sur ce titre. En effet, des mesures de non-reconduction de dotations inscrites en 1998 à titre non renouvelable (31,2 millions de crédits) et une très importante révision des services votés (115,1 millions de francs) sont plus que compensées par 183,8 millions de francs de crédits nouveaux. Ces crédits témoignent des nouvelles priorités du ministère, à savoir :

- le développement des loisirs sportifs notamment par le coupon-sport et le ticket sport (50 millions de francs)

- le développement des actions locales pour la jeunesse avec les nouveaux contrats locaux éducatifs et sociaux (40 millions de francs), la formation des animateurs (20,7 millions de francs) et l'information jeunesse (10 millions de francs).

- la lutte contre le dopage (renforcement des contrôles et équipement matériel) pour 9 millions de francs, et la participation aux manifestations sportives de haut niveau (4 millions de francs).

- l'accroissement du nombre d'emplois dans le secteur associatif avec la poursuite des actions dans le cadre du plan "sport-emploi" (20 millions de francs) et une aide apportée à la création de 132 postes "FONJEP 6( * ) " supplémentaires (6 millions de francs) après l'aide apportée en 1998 pour 350 postes. Enfin, le ministère finance la formation des emplois-jeunes pour 15,3 millions de francs.

B. LES DÉPENSES EN CAPITAL : UNE RECHUTE APRÈS L'EMBELLIE DE 1998

Alors que le budget "jeunesse et sport" pour 1998 se caractérisait par une forte hausse des dépenses en capital (titres V et VI), le projet de loi de finances pour 1999 enregistre une diminution de 6,9 %.

Évolution des dépenses en capital 1996-1999 (en millions de francs)

Chapitre

budget voté 1996

budget voté 1997

budget voté 1998

PLF 1999

57-01

Administration générale et équipement des établissements publics de l'Etat

AP 39,8

CP 36,7

AP 35,6

CP 34

AP 39,7

CP 42

AP 54,7

CP 48,2

66-50

Subvention d'équipement aux collectivités

AP 54,2

CP 54,2

AP 23,7

CP 23

AP 73,9

CP 73,9

AP 60,3

CP 60,3

1. Le titre V (investissements exécutés par l'Etat)

Le titre V progresse de 14,7 %, soit 6,2 millions de francs, à 48,2 millions de francs en crédits de paiement.

Les autorisations de programme s'élèvent à 54,7 millions de francs, en hausse de 37,7% par rapport à 1998.

Les crédits consacrés au premier équipement pour les CREPS, écoles et instituts, en application des contrats de plan Etat-région , diminuent, mais des mesures nouvelles seront consacrées aux travaux de maintenance de ces établissements et au relogement des services déconcentrés de la jeunesse et des sports (directions départementales de la jeunesse et des sports de Marseille et Avignon) .

2. Le titre VI (subventions d'équipement)

Le titre VI perd 13,6 millions de francs en crédits de paiement comme en autorisations de programme dans le projet de loi de finances pour 1999, soit 18,4 % de ses crédits . Il avait progressé de 45 millions de francs en 1998, suite à une mesure exceptionnelle d'attribution d'une dotation complémentaire aux villes d'accueil de la coupe du monde de football.

Les principales mesures financées sur le titre VI concerneront la rénovation du patrimoine sportif des collectivités locales (mise aux normes de sécurité) pour 17,5 millions de francs, les contrats de plan Etat-région (25 millions de francs dont 5 millions de francs pour le contrat de développement Nouvelle-Calédonie) et la rénovation du patrimoine associatif des centres de vacances et de loisirs pour 17,5 millions de francs.

II. PRÉSENTATION PAR AGRÉGATS

La présentation par agrégat montre une forte progression des dépenses d'administration générale, de 5,4%, une progression significative des dépenses en faveur de la jeunesse et de la vie associative de 4,3 % et une légère augmentation des dépenses en faveur du sport, de 1,3%.

A. LES CRÉDITS DE L'AGRÉGAT "ADMINISTRATION GÉNÉRALE"

Ces crédits atteindront 1 milliard de francs en 1999, en augmentation de 5,4 % par rapport à 1998.

Cette augmentation s'explique par la hausse des dépenses de personnel et de fonctionnement de 46 millions de francs sur le titre III, et la hausse de 6 millions de francs des investissements de l'Etat .

B. LES CRÉDITS DE L'AGRÉGAT "JEUNESSE ET VIE ASSOCIATIVE"

Ils s'élèveront à 771,4 millions de francs en 1999, en hausse de 4,3% par rapport à 1998.

L'augmentation des crédits concernera particulièrement les crédits de fonctionnement (+6,7 millions de francs) et les subventions au secteur de la jeunesse et de l'éducation populaire (chapitre 43-90), en hausse de 20 millions de francs.

C. LES CRÉDITS DE L'AGRÉGAT "SPORTS ET ACTIVITÉS SPORTIVES"

Ces crédits s'élèveront à 1,2 milliard de francs, en légère hausse par rapport à 1998 (+ 1,3%) .

Les crédits nouveaux permettront d'améliorer l'encadrement sportif (contrats de préparation olympique), de renforcer la lutte contre le dopage et de développer les contrats d'insertion des sportifs de haut-niveau (4 millions de francs de mesures nouvelles sur le titre IV).

III. LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR

A. LE FONDS NATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DU SPORT : UNE GESTION ENCORE DIFFICILE A ÉVALUER

1. Les crédits du FNDS pour 1999

Pour 1999, les crédits du FNDS s'élèvent à 1.014 millions de francs en projet de loi de finances, soit une reconduction des crédits ouverts pour 1998.

Cependant, en 1998, le fonds avait dû financer la rénovation des stades de province dans le cadre de la Coupe du Monde de Football sur son chapitre 11 (Etudes, travaux, équipements liés à la Coupe du Monde de football) pour 91,5 millions de francs.

Pour 1999, cette somme ne sera pas entièrement réaffectée à des dépenses d'investissement :

- le chapitre 09, qui concerne les subventions aux établissements du ministère de la jeunesse et des sports (CREPS, INSEP, école nationale d'équitation...), progressera de 10,5 millions de francs pour atteindre 60,5 millions de francs,

- le chapitre 12, qui concerne les subventions versées aux associations sportives et aux collectivités locales , progressera de 40 millions de francs pour atteindre 115 millions de francs. Ces subventions seront en priorité affectées à des travaux de rénovation.

Concernant le chapitre 12, depuis plusieurs années, le ministère de la jeunesse et des sports concentre ses efforts sur les équipements sportifs constituant une priorité fédérale et qui ont une vocation nationale et internationale. Mais, il finance aussi les équipements présentant un intérêt manifeste dans le cadre de la politique d'aménagement du territoire et des initiatives intercommunales. Ainsi, en 1999, les équipements sportifs construits dans les quartiers sensibles et les zones rurales en difficulté seront éligibles aux subventions du FNDS.

Au total, les dépenses d'investissement du fonds diminueront toutefois de 41 millions de francs par rapport à 1998.

La diminution des dépenses d'investissement est entièrement compensée par une augmentation des dépenses de fonctionnement du FNDS, qui portera intégralement sur le chapitre 3 (subventions de fonctionnement pour l'aide au sport de masse), celui-ci passant de 570 millions de francs à 611 millions de francs (+7%). Ces crédits, qui constituent la part régionale du fonds, sont destinés à la promotion et au développement des pratiques sportives.

Votre rapporteur salue l'augmentation des crédits au sport de masse, mais regrette la diminution des crédits d'investissement du FNDS. Il observe toutefois que ces crédits sont encore insuffisamment consommés.

2. La gestion du FNDS7( * )

Dans son rapport sur l'exécution de la loi de finances pour 1997, la Cour des comptes notait, concernant la gestion du Fonds national pour le développement du sport, que " en dépit de la croissance régulière des dépenses du compte depuis 1994, le taux de consommation des crédits reste limité. En 1997, il a été de 85,8% pour l'ensemble du compte, mais seulement de 28,3% pour les crédits destinés au financement de subventions pour la réalisation d'équipements sportifs ."

En réponse à un questionnaire adressé par votre rapporteur à Mme la Ministre de la Jeunesse et des sports, une réponse très détaillée lui a été apportée. En voici des extraits : "Le Fonds national pour le développement du sport est un compte d'affectation spéciale dont les modalités de gestion découlent des articles 23,24 et 25 de l'ordonnance n° 59-2 du 2 janvier 1959 portant loi organique relative aux lois de finances.

L'article 23 dispose que "le total des dépenses engagées ou ordonnancées au titre d'un même compte d'affectation spéciale ne peut excéder le total des recettes du même compte, sauf pendant les trois premiers mois de création de celui-ci". En particulier, les recettes des deux derniers mois (novembre et décembre) encaissées et enregistrées au titre du prélèvement de 2,9% sur les sommes misées aux jeux gérés par la Française des jeux ne sont pas à la disposition du Ministère de la jeunesse et des sports au moment de la clôture des engagements fixée au 30 novembre : les crédits correspondant (soit 10/12èmes (16%) du total annuel en moyenne) ne peuvent donc être consommés dans l'exercice ."


En matière de crédits d'équipements, le ministère note que "les engagements de l'Etat sont pris en compte au niveau des autorisations de programme et non des crédits de paiement, ce qui peut engendrer des reports, notamment lorsqu'il s'agit d'une programmation sur plusieurs années." Il ajoute toutefois "la consommation de crédits de paiement sur le chapitre des subventions d'équipement reste, en outre, tributaire de la réalisation effective des installations par les collectivités locales et les associations agréées postérieurement à l'affectation des autorisations de programme".

De plus, selon le ministère de la Jeunesse et des sports, la gestion du FNDS s'améliore en 1998. Ainsi, la consommation des crédits au 1er octobre 1998 atteint 907 millions de francs, soit 78% des plafonds des crédits inscrits en loi de finances (1.014 millions de francs) et par report (147,8 millions de francs).

Cependant votre rapporteur note que ce bon résultat global cache une situation très contrastée. Les crédits d'équipement en faveur de la rénovation des stades de province, liés à la réalisation de la Coupe du monde ont été entièrement consommés. En revanche, les crédits d'équipement en faveur des associations et collectivités locales ne sont consommés, au 1er octobre 1998, qu'à hauteur de 35%.


dépenses ordinaires et crédits de paiement

Chapitres

Plafond des crédits ouvrables (loi de finances + reports)

Dépenses ordonnancées au 1er octobre 1998

Consommation

01 - Subvention pour le sport de haut niveau

228.169.762

199.217.000

87%

02 - Avances aux associations sportives

1.163.000

450.000

38,7%

03 - Subventions pour le sport de masse

572.292.293

496.838.594

87%

09 Equipements de l'Etat

83.415.521

46.989.403

56,3%

11 - Etudes, travaux, équipements liés à la coupe du monde de football

102.325.200

102.325.200

100%

12 - Equipements - Associations - collectivités

174.513.058

61.253.770

35%

TOTAL

1.161.878.834

907.073.967

78%

En conclusion, votre rapporteur constate qu'il existe effectivement des contraintes qui ne permettent pas d'obtenir une consommation "optimale" des crédits inscrits au compte du FNDS . Une forte consommation n'est d'ailleurs souhaitable que lorsqu'existent des dépenses à financer.

Cependant, il faut bien noter que, malgré toutes les contraintes techniques, la dotation d'équipement aux stades de province pour la Coupe du monde a été intégralement ordonnancée en 1998.

Pour votre rapporteur, il apparaît donc possible et souhaitable que la consommation des crédits d'équipement du FNDS s'améliore.

Votre rapporteur note, d'ailleurs, que la sous-consommation des crédits d'investissement peut avoir des conséquences très directes : l'arrêté d'annulation du 10 juillet 1997 avait précisément porté sur les dépenses des chapitres 09 (équipements de l'Etat) et 12 (équipements - associations et collectivités) pour un total de 55 millions de francs.

B. LE FONDS NATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA VIE ASSOCIATIVE : UNE RÉFORME S'IMPOSE

Comme les trois années précédentes, le fonds national pour le développement de la vie associative sera doté en 1999 de 24 millions de francs.

L'an dernier, votre rapporteur avait attiré l'attention sur la gestion du FNDVA et indiqué que 1998 devait impérativement voir une mise en application des recommandations délivrées par le groupe de travail installé par le ministre de la jeunesse et des sports le 3 juillet 1996, à savoir un meilleur affichage des priorités du FNDVA, une clarification du dispositif institutionnel, une gestion plus lisible et une stabilisation des ressources .

Cette démarche semble en voie d'être concrétisée. Une circulaire du premier ministre en date du 14 septembre 1998, relative au développement de la vie associative, indique que la ministre chargée de la jeunesse et des sports présidera elle-même le conseil de gestion du FNDVA.

Une réforme est en effet indispensable. Dans son récent rapport sur l'exécution de la loi de finances pour 1997, la Cour des comptes indique, au sujet du fonds national pour le développement de la vie associative que, " compte tenu de ces fluctuations actuelles et de l'absence d'articulation claire entre les opérations du budget général et du compte d'affectation spéciale, la nécessité de maintenir le fonds national pour le développement de la vie associative sous la forme d'un compte d'affectation spéciale n'est pas évidente ".

IV. UN MANQUE DE CLARTÉ DANS LA PRÉSENTATION DES CRÉDITS

A. L'EXÉCUTION DU BUDGET DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS EN 1997

Il apparaît que l'exécution du budget de la jeunesse et des sports est très différente de la présentation donnée en loi de finances initiale.

Ainsi, en 1997, par rapport à la loi de finances initiale qui prévoyait des crédits à hauteur de 2,9 milliards de francs, la ressource disponible s'est élevée à 3,2 milliards de francs, soit +8,16%.

Les crédits ont été très largement consommés (à 94%). Cependant, il faut encore une fois noter la relative faiblesse de la consommation des crédits d'équipement (43,75% de consommation).

L'évolution du budget s'explique par différents mouvements de crédits :

- 188 millions de francs de reports de crédits dont 97 millions de francs au titre des dépenses ordinaires et 91 millions de francs au titre des dépenses en capital.

- 96 millions de francs d'annulations de crédits

-26 millions de francs de crédits ouverts en loi de finances rectificative

- 15 millions de francs de fonds de concours

- 109 millions de francs de répartitions et transferts.

Au total, il apparaît que les crédits de fonctionnement ont diminué de 9,4% par rapport à la loi de finances initiale (soit 29,6 millions de francs), tandis que les dépenses d'intervention ont progressé de 6,9% (soit 76,6 millions de francs).

Pour 1998, l'évolution semble comparable puisqu'au premier semestre, le budget du ministère de la jeunesse et des sports est passé de 2,9 milliards de francs à 3,08 milliards de francs, soit une augmentation de 160 millions de francs.

B. DES DÉPENSES SONT FINANCÉES INDISTINCTEMENT SUR LE BUDGET DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS OU SUR LE FNDS

Comme l'an dernier, votre rapporteur tient à souligner la nécessité de préciser les critères de répartition entre les actions financées sur crédits budgétaires et celles financées sur les comptes spéciaux du trésor.

Les exemples sont nombreux d'une confusion entre le financement budgétaire et le financement sur le compte spécial du Trésor :

- le choix de ne pas augmenter le prélèvement au titre du FNDVA en 1997 a ainsi été compensé par un accroissement de crédits budgétaires sur le budget général, pour aboutir à un doublement effectif des crédits consacrés aux actions de formation et d'études du secteur associatif.

- les crédits destinés aux stades de province en 1998 ont été inscrits pour partie sur le budget général (article 66-50, 45 millions de francs) et pour partie sur le FNDS (91,5 millions de francs).

- les crédits affectés au plan sport-emploi s'élèvent en 1998 à 117,14 millions de francs, répartis entre la part régionale du FNDS à hauteur de 49 millions de francs et le titre IV du budget général à hauteur de 68,14 millions de francs.

- l'institution, en 1998, d'une aide financière pour favoriser l'inscription dans les clubs sportifs de jeunes âgés de 14 à 18 ans, intitulée "Coupon sport", a été financée en 1998 sur les crédits de la part régionale du FNDS pour 20 millions de francs. En 1999, les crédits sont inscrits au budget général du ministère de la jeunesse et des sports.

Tous ces exemples montrent combien la frontière entre les crédits budgétaires et les crédits des comptes spéciaux du Trésor est floue. Cette remarque est particulièrement vraie pour les actions partenariales, qui impliquent des associations ou des collectivités locales.

Afin de bénéficier d'une plus grande clarté de présentation budgétaire, votre rapporteur souhaite que les critères de répartition entre le budget et le FNDS soient précisés.

Il serait possible, par exemple, de réintégrer dans le budget l'aide au sport de haut niveau, qui bénéficie de crédits, à la fois sur le FNDS et sur le chapitre 43-91 du budget du ministère de la jeunesse et des sports.

C. CLARIFIER LA NOMENCLATURE BUDGÉTAIRE

La présentation du budget du ministère de la jeunesse et des sports, concentrant les moyens d'intervention sur deux grands chapitres, l'un consacré à la jeunesse (chapitre 43-90) et l'autre consacré au sport (chapitre 43-91) ne permet pas d'avoir une vision précise de la réalité des moyens accordés aux différentes actions annoncées par le ministère, compte tenu d'une faible transparence des dotations par article.

Toutefois, suite à une demande d'informations complémentaires, votre rapporteur a pu détailler l'imputation, par article, des moyens nouveaux et la révision des services votés que le ministère présente globalement 8( * ) .

Crédits du chapitre 43-90 (Jeunesse) : moyens nouveaux et révision des services votés

 
 

Révision des services votés

Moyens nouveaux

Intitulé des moyens nouveaux

Solde

Transferts

total

11

Information jeunesse

-2,3

1,5

Renforcement réseau information jeunesse

-0,8

0

-0,8

12

Information jeunesse

-6,2

8,5

 

2,3

0

2,3

21

Actions partenariales

-0,996

10,5

Postes FONJEP + soutien à la vie associative

9,504

0

9,504

22

Actions partenariales

-18,52

20

Coupon loisirs

1,48

-34,48

(crédits des PLAJ)

-33

30

Métiers de l'animation

-4,3

20

attribution de bourses BAFA

15,7

0

15,7

40

Echanges de jeunes

 
 
 

0

6,8

6,8

50

CLES

-26,6

20

nouveaux contrats locaux, éducatifs et sociaux

-6,6

29,1

(crédits des PLAJ)

22,5

80

formation professionnelle

-0,5

10

formation des emplois jeunes + soutien à la formation d'animateurs

9,5

-1,5

8

 

total jeunesse

-59,62

90,5

 

30,88

0

30,88

En matière de politique de la jeunesse , il apparaît qu'un certain nombre d'actions nouvelles (renforcement du réseau d'information jeunesse, coupon loisir, nouveau contrats locaux éducatifs et sociaux) seront largement gagées par des révisions de services votés portant sur les mêmes articles . Il s'agit donc, plus que d'actions supplémentaires, d'une réorientation des crédits. Le solde est toutefois positif de 30,8 millions de francs.

Concernant la politique menée en faveur du sport , il apparaît également qu'un certain nombre d'actions nouvelles (participation aux compétitions internationales, renforcement des contrôles antidopage, ticket-sport..) sont compensées par des réductions de crédits sur les articles sur lesquels elles s'imputent. On ne peut qu'être favorable à la définition de nouvelles priorités (ex : contrôles antidopage), sans pour autant oublier qu'elles impliquent le renoncement à d'autres dépenses.

Crédits du chapitre 43-90 (Jeunesse) : moyens nouveaux et révision des services votés

 
 

Révision des services votés

Moyens nouveaux

Intitulé des moyens nouveaux

Solde

11

jeux olympiques

-15,08

4

participation aux compétitions internationales

-11,08

21

Echanges sportifs

-0,453

0

 

-0,453

41

Promotion du sport

-13

7,5

renforcement contrôles antidopage

-5,5

42

Promotion du sport

-7,467

45,861

équipement des centres médico-sportifs + plan sport-emploi + dotation villes Coupe du Monde

38,394

50

CLES

-19

30

nouveaux contrats locaux, éducatifs et sociaux +ticket sport

11

80

formation professionnelle

-0,52

6

formation des emplois jeunes

5,48

 

TOTAL SPORT

-55,52

93,361

 

37,841

CHAPITRE II

UNE POLITIQUE CENTRÉE SUR L'EMPLOI ET LA JEUNESSE

I. UN OBJECTIF : PROMOUVOIR LA CRÉATION D'EMPLOIS DANS LE SECTEUR SPORTIF ET ASSOCIATIF

A. UN SOUTIEN AFFIRMÉ A LA CRÉATION DE NOUVEAUX EMPLOIS

En 1999 il ne sera pas créé d'emplois budgétaires nouveaux (34 emplois avaient été créés en 1998 au profit des établissements et des services déconcentrés).

Globalement, la composition du personnel contractuel du ministère reste stable, mais de légères modifications affecteront le personnel titulaire du ministère de la jeunesse et des sports, avec une diminution des personnels de catégorie A (4.106 personnes contre 4.130 en 1998), en raison d'une réduction des effectifs du personnel enseignant, technique et pédagogique (- 24 postes) compensée par un accroissement du personnel de catégorie B (+ 13 postes de personnel administratif) et de catégorie C (+ 12 postes de personnel ouvrier).

Cependant, 30 contrats de préparation olympique et de haut niveau supplémentaires seront financés en 1999, dans la perspective des Jeux de Sydney.

Les principales mesures en faveur de l'emploi concernent les moyens d'intervention auprès des associations et du milieu sportif, en direction des jeunes.

Un accompagnement du dispositif "emplois-jeunes"

La loi du 16 octobre 1997 relative au développement d'activités pour l'emploi des jeunes a trouvé dans les secteurs du sport, de l'animation et de l'éducation populaire, un champ de création d'emplois nouveaux.

Le ministère de la jeunesse et des sports a en effet signé 12 accords-cadres avec de nombreuses fédérations et associations sportives, et 11 accords-cadres avec des associations de jeunesse et d'éducation populaire, correspondant à la création attendue de 15.000 emplois, en fin d'année 1998, soit un large dépassement de l'objectif initial (une évaluation menée par M.Yves Lair, prévoyait la création de 8 000 emplois-jeunes dans le secteur de la jeunesse et des sports pour 1998, le ministère s'était fixé un objectif de 10.000).

La délégation aux formations du ministère de la jeunesse et des sports mettra en place deux comités de pilotage (pour le sport d'une part et pour la jeunesse et l'éducation populaire d'autre part).

Accords cadres dans le secteur "sport"

FEDERATION

NOMBRE D'EMPLOIS

CNOSF

5.000

Basket-ball

250

Athlétisme

300

Gymnastique

1.000

Aviron

240

Escrime

120

Offices municipaux de sport

300

Tennis

500

Football

1.000

Randonnée pédestre

120

Sport automobile

70

Cyclisme

150

Accords cadres dans le secteur "jeunesse"

NOM DE L'ORGANISME

NOMBRE D'EMPLOIS

Associations de l'enseignement public

4.000

Fédération nationale Léo Lagrange

500

Auberges de Jeunesse

200

Confédération des MJC

500

Centres de vacances et de loisirs

300

Fédération nationale des familles rurales

1.000

Fédération nationale des foyers ruraux

500

Fédération du scoutisme français

70

Si ces emplois sont financés sur le budget du ministère de l'Emploi et de la solidarité, le ministère de la Jeunesse et des Sports devrait toutefois soutenir ce dispositif par des mesures de formation et de professionnalisation, pour un coût total de 26,5 millions de francs.

De surcroît, il faut noter la participation du Fonds social européen (FSE) aux programmes d'action-formation, d'aides à l'installation et à l'emploi des jeunes : 20 millions de francs sont prévus à ce titre pour 1999.

En 1997, 12,4 millions de francs avaient été versés par le FSE, dont 10,5 millions de francs au titre du plan sport-emploi.

En 1998, 5,8 millions de francs ont été versés, dont 4,7 millions de francs au titre de l'apprentissage et de l'accompagnement des emplois jeunes et seulement 1 million de francs pour le plan sport-emploi.

La création de nouveaux postes "FONJEP"

Le dispositif "FONJEP" est une aide de l'Etat destinée à la rémunération d'un animateur permanent d'une association nationale ou locale agréée au titre de la Jeunesse et de l'éducation populaire. La participation annuelle de l'Etat est en moyenne de 25% du salaire brut (environ 45.000 francs).

Dans le projet de budget pour 1999 figure une dotation nouvelle de 6 millions de francs destinée à la création de 132 postes "FONJEP" supplémentaires, pour recruter des animateurs-coordinateurs chargés de développer des projets locaux "jeunesse". En 1998, 3.083 postes étaient financés sur le budget de la jeunesse et des sports.

Ainsi, au total, plus de 50 millions de francs de crédits nouveaux seront consacrés à des politiques d'aide à la création d'emploi dans le secteur de la jeunesse et des sports .

B. LA COORDINATION INDISPENSABLE DES DIFFÉRENTS DISPOSITIFS

1. Le plan "sport-emploi"

En 1998, le plan "sport-emploi" avait bénéficié d'un doublement de ses crédits pour atteindre 117 millions de francs (dont 49 millions de francs sur la part régionale du FNDS).

Pour 1999, une mesure nouvelle de 20 millions de francs devrait permettre la création de 300 emplois.

L'an dernier, votre rapporteur estimait qu'une réflexion devait s'engager afin d'instaurer une cohérence entre ce dispositif et celui des "emplois-jeunes", dans la mesure où le public et les associations visés par le plan "sport-emploi" pouvaient entrer dans le cadre plus favorable du plan d'emploi des jeunes.

En effet, l'analyse des bénéficiaires du plan sport-emploi (2.606 personnes en 1996) montrait que 33 % avaient moins de 26 ans et seulement 11 % plus de 40 ans. La moitié des contrats sont des contrats à plein temps dont 77 % dans des associations.

Des problèmes d'articulation avec le dispositif "nouveaux services, nouveaux emplois", ne se sont pas fait attendre.

Il apparaît qu'en 1998, la mise en application des dispositions "nouvelles activités pour l'emploi des jeunes" a conduit le ministère de la jeunesse et des sports à revaloriser le régime d'intervention du plan "sport-emploi" en augmentant la montant et la durée du financement avec effet sur les contrats déjà conclus (au lieu d'un montant dégressif sur 3 ans, soit 50.000 francs, 35.000 francs et 15.000 francs, il s'agit d'un montant dégressif sur 5 ans, soit 65.000 francs, 50.000 francs, 30.000 francs, 20.000 francs et 10.000 francs). Le coût par emploi est donc très supérieur (175.000 francs sur 5 ans au lieu de 100.000 francs sur 3 ans).

Désormais, le dispositif "sport-emploi" devrait être réservé aux personnes de plus de 26 ans : ce recentrage apparaît absolument nécessaire. Cependant il n'écartera pas d'éventuels effets de substitution que pourrait entraîner le recrutement d'emplois-jeunes : il conviendra donc d'évaluer les avantages spécifiques de ce dispositif pour savoir s'il faut le maintenir en l'état.

A ce titre, l'annonce de la création de 300 emplois nouveau dans un dispositif qui entre directement en concurrence avec les emplois-jeunes peut sembler aller quelque peu à contre sens de cette réflexion.


Votre rapporteur note, en effet, que les programmes du Fonds social européen avaient été orientés en 1996 et 1997 sur le financement du dispositif "plan sport-emploi". Or, le ministère lui-même indique que : "les mesures "nouveaux services - nouveaux emplois" (plan emplois jeunes) se substitueront progressivement à partir de 1998 au plan sport emploi pour l'obtention des crédit du FSE".

2. Le dispositif "Profession sport"

L'opération "Profession sport" est une contribution spécifique du ministère de la jeunesse et des sports aux politiques de l'emploi avec l'objectif de développer les pratiques sportives.

Présent dans 96 départements, le dispositif "Profession sport" compte 12.890 salariés en 1997, correspondant à 2.929 emplois équivalent temps plein.

Ces emplois ont un caractère saisonnier, puisque 52% des personnes travaillent sur une période inférieure ou égale à 6 mois par an, et ils sont à temps partiel, puisque près de 70% des salariés travaillent moins d'un mi-temps.

Les utilisateurs du dispositif "Profession sport" sont essentiellement des associations (71%) mais également les services municipaux (12,5%), des établissements scolaires ou des comités d'entreprises.

Bien que la concurrence sont moins directe que s'agissant du plan sport-emploi, il apparaît que la mise en place des emplois-jeunes créee quelques problèmes de coordination avec ce dispositif.

Votre rapporteur estime qu'il appartient au ministère de la jeunesse et des sports d'évaluer, comme pour le plan sport-emploi, les avantages spécifiques de ce dispositif en regard de la politique générale d'emploi des jeunes.

II. LA POLITIQUE EN FAVEUR DE LA JEUNESSE

A. UNE POLITIQUE VOLONTARISTE POUR L'INSERTION DES JEUNES

1. Favoriser l'accès des jeunes aux loisirs et au sport

Le ministère de la jeunesse et des sports mettra en place en 1999 une série de dispositifs destinés à permettre l'accès des jeunes aux activités sportives et associatives, pour un coût global de 65 millions de francs.

Le "ticket sport" devrait permettre à des jeunes de découvrir des activités sportives pendant les vacances scolaires (10 millions de francs de crédits nouveaux).

Le "coupon-sport", délivré par les directions départementales de la jeunesse, servira à abaisser les coûts d'adhésion aux clubs sportifs (20 millions de francs de crédits nouveaux). Il est mis en oeuvre dès 1998 grâce au financement de la part régionale du FNDS (20 millions de francs).

Sur le même modèle, un "coupon-loisirs" destiné aux jeunes de 14 à 18 ans, sous condition de ressources, est créé et devrait permettre de leur faciliter l'accès aux activités sportives ou culturelles (20 millions de francs).

Enfin, des fêtes du sport et de la jeunesse permettront de continuer l'action entreprise en 1998 sous la forme d'animation autour de la Coupe du Monde, en direction d'un public moins favorisé (15 millions de francs).

2. Développer l'information de la jeunesse

Le projet de budget du ministère de la jeunesse et des sports pour 1999 s'inscrit dans une tentative de rééquilibrage entre les moyens consacrés à la politique de la jeunesse et ceux consacrés au sport

Si l'agrégat "jeunesse et vie associative" représente 771,4 millions de francs, alors que l'agrégat "sport" s'élève à 1,23 milliard de francs, la forte progression des dépenses consacrées à la jeunesse (+4,3%) contraste avec une relative stabilité des dotations au sport (il faut bien sûr tenir compte des dotations complémentaires du FNDS, mais celles-ci sont stables en 1999).

Une nouvelle impulsion a été donnée à la politique de la jeunesse avec les rencontres nationales de la jeunesse à Marly-le-Roi en novembre 1997. Un conseil permanent de la jeunesse (CPJ) et des conseils départementaux ont été créés par arrêté ministériel début 1998 pour suivre la mise en oeuvre des mesures annoncées et faire de nouvelles propositions. Une mesure nouvelle de 3,5 millions de francs permettra le fonctionnement de ces instances.

Le réseau d'information jeunesse sera également renforcé grâce à une mesure nouvelle de 10 millions de francs, cependant compensée par une révision des services votés de 8,5 millions de francs . Les moyens supplémentaires permettront notamment la mise en place d'une base de données nationale, l'équipement de matériel informatique et multimédia, et une augmentation de la subvention globale de fonctionnement qui sera utilisée pour faire face aux demandes liées au nouveau dispositif "emplois-jeunes".

Enfin un guide des droits des jeunes sera diffusé (6,5 millions de francs), ce qui correspond à une décision prise lors des rencontres nationales de la jeunesse.

B. UNE RÉORGANISATION DE L'AMÉNAGEMENT DES RYTHMES DE VIE ET DES CONTRATS LOCAUX

Pour 1999, le ministère propose de fondre l'ensemble des contrats locaux existants (ARVEJ 9( * ) , CAR 10( * ) , LASER 11( * ) , PLAJ, PLAS 12( * ) ) en créant des contrats locaux éducatifs et sociaux (CLES) pour les jeunes jusqu'à 25 ans.

La fusion de l'ensemble des contrats locaux en un seul dispositif aura l'avantage de rendre plus lisible la politique de contractualisation du ministère de la jeunesse et des sports avec les collectivités locales et d'optimiser les moyens de l'Etat. En 1998, un premier rapprochement avait eu lieu entre des contrats aux caractéristiques très proches (LASER, PLAJ, CAR), préfigurant une fusion de ces dispositifs.

Ces contrats seront dotés de 262,5 millions de francs en 1999, dont 142,5 millions de francs sur le chapitre 43-90 (jeunesse et vie associative) et 120 millions de francs sur le chapitre 43-91 (sport de haut niveau et développement de la pratique sportive).

Au sein du CLES figure le contrat éducatif local (CEL), défini par l'instruction interministérielle n°98-119 du 9 juillet 1998, et qui concerne l'aménagement des rythmes de vie de l'enfant.

Les politiques locales de la jeunesse

Depuis 1994 ont été développées des politiques locales en réaction au bilan critique des dispositifs antérieurs, consistant en des programmes conçus et pilotés par l'administration centrale.

Ont alors été mis en place des projets locaux d'animation de jeunesse (PLAJ) et de sports (PLAS).

En 1995, à la suite de la consultation nationale des jeunes, ont été initiés les contrats locaux d'animation, de sports, d'expression et de responsabilité (LASER).

Ces contrats avaient pour objectif de préciser et d'améliorer la démarche des projets locaux d'animation (PLAJ et PLAS), en introduisant notamment des outils d'évaluation (obligation d'un diagnostic local), de médiation (structure de consultation des jeunes) et de pilotage des projets (comité de suivi).

En 1997, ont été mis en oeuvre les contrats d'animation rurale (C.A.R) dans 47 départements comportant des zones de revitalisation rurale.

De 1995 à 1997, les crédits consacrés à l'aménagement des rythmes scolaires ont connu une montée en puissance (207,5 millions de francs en 1995, 227,5 millions de francs en 1996 et 268 millions de francs en 1997) avant de fléchir légèrement en 1998 (229 millions de francs). Le ministère de la Jeunesse et des Sports avait estimé que l'année 1998 devait être une année de transition et d'évaluation du dispositif ARVEJ.

En effet, le financement du dispositif d'aménagement des rythmes de vie montre une prédominance de la part des communes (53,35%) et du budget de la jeunesse et des sports (28,25%), les autres ministères (Education Nationale, Culture...) contribuant au total à moins de 5% du coût du dispositif.

L'année scolaire 1997-1998 a donc constitué une année de transition qui a permis une réflexion entre les ministères de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, de la Culture et de la Communication, de la Ville et de la Jeunesse et des sports. La concertation interministérielle a abouti à la création des CEL.

Les contrats devront prendre en compte les temps péri et extra-scolaires. Ils seront élaborés par les acteurs locaux concernés par l'éducation des enfants et des jeunes, regroupés au sein d'un comité, ce qui facilitera une action concertée. Chaque contrat fera l'objet d'une validation par un comité départemental de pilotage composé du Préfet, de l'inspecteur d'académie, du directeur départemental de la jeunesse et des sports et des administrations concernées.

Le contrat éducatif local a donc vocation à intégrer les contrats d'aménagement des rythmes de vie des enfants et des jeunes (ARVEJ) et les dispositifs d'accompagnement scolaire "animations éducatives périscolaires" (AEPS), réseaux solidarité école (RSE), contrats locaux d'accompagnement scolaire (CLAS), ainsi que les actions d'accompagnement scolaire financées dans le cadre des contrats de ville.

Les nouveaux contrats devraient permettre d'adapter la participation financière du ministère de la jeunesse et des sports selon les projets et de ne prendre en charge que les temps péri et extra-scolaire.

En 1998, le ministère disposait de 506,5 millions de francs pour l'aménagement des rythmes de vie et les actions partenariales. Pour 1999, les contrats locaux, éducatifs et sociaux et les actions partenariales disposeront au total de 516 millions de francs. Cependant, plusieurs mesures nouvelles seront financées sur ces chapitres (postes FONJEP, vie associative, coupon loisirs pour les actions partenariales, ticket sport pour les crédits des contrats locaux) pour 40,5 millions de francs. Des économies devraient donc être réalisées en 1999, grâce à une rationalisation bienvenue des actions menées par le ministère.

En conclusion, votre rapporteur salue l'effort réalisé par le ministère de la jeunesse et des sports pour "rationaliser" le dispositif des contrats locaux en direction des jeunes. La création d'un contrat unique aura pour effet de donner une plus grande lisibilité à l'action menée par le ministère.

Toutefois, il s'interroge sur la manière dont le ministère de l'Education nationale soutiendra la politique d'aménagement des rythmes scolaires à l'avenir.

CHAPITRE III

FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DE LA PRATIQUE SPORTIVE

I. LE BILAN DE LA COUPE DU MONDE : UNE HISTOIRE INACHEVÉE

A. LE COÛT DU STADE DE FRANCE

Au total, l'organisation de la Coupe du monde de football aura coûté 9,4 milliards de francs dont 5,4 milliards de francs de financements publics et 3,1 milliards de francs pour l'Etat.

Financement de la coupe du monde de football

 

Etat

Collectivités locales

Entreprises publiques

Total financement public

Secteur privé

Construction du Stade de France et aménagement du site de Saint-Denis

2.621

1.093

528

4.242

5.780

Travaux dans les stades de province et Parc des princes

366

525

0

891

0

Total investissements

2.987

1.619

528

5.134

1.538

Dépenses d'organisation

161

 

65

226

105

Budget CFO

 
 
 
 

2.421

Total organisation

161

 

65

226

2.526

Total général

3.148

1.619

593

5.360

4.064

 
 
 
 
 

9.424

(en millions de francs)

Même s'il n'est pas encore possible d'établir un bilan détaillé des répercussions de la Coupe du monde sur l'économie française, il est certain que les dépenses d'investissement associées ont permis de rénover le patrimoine sportif de la France.

Par ailleurs, un certain nombre de prolongements de la Coupe du monde se font jour pour 1999.

En premier lieu, le ministère de la jeunesse et des sports souhaite prolonger l'atmosphère de la coupe du monde en organisant des actions d'animation, notamment par la réanimation de la "fête du sport".

Ensuite, la coupe du monde de football pèse encore pour plus de 50 millions de francs sur le projet de budget pour 1999.

Tout d'abord, le ministère versera le solde de la subvention aux villes organisatrices de la coupe du monde pour leurs actions d'animation (4,4 millions de francs).

Ensuite, il devra assumer un coût budgétaire provenant de l'absence de club résident du Stade de France . En effet, en application du contrat de concession conclu le 29 avril 1995 entre l'Etat et la société Consortium Stade de France, le concédant garantit la présence au Stade de France d'un ou plusieurs clubs résidents de football et le montant de l'indemnité compensatrice de préjudice est égal à 50 millions de francs jusqu'en 2000 et 68 millions de francs les années suivantes. La loi de finances pour 1998 prévoyait 25 millions de francs pour faire face aux premiers versements, le projet de budget pour 1999 inscrit 52 millions de francs supplémentaires.

Votre rapporteur remarque que les efforts pour trouver un club résident ont, jusqu'à présent, échoué.

Trois clubs se sont portés candidats : le Red Star 93, le Saint-Denis Saint Leu Sarcelles Football club et le Racing club de France. Leur audition s'est déroulée au ministère de la Jeunesse et des sports le 21 avril 1998. Le 26 mai 1998, le Red Star 93 a été pressenti pour être le club résident. Cependant, l'accord final de l'Etat est subordonné à plusieurs conditions que doit remplir le club : présenter un budget minimum de 40 millions de francs, transformer le statut juridique du club de société d'économie mixte en société anonyme à objet sportif, nommer un directeur financier agréé par le ministère de la jeunesse et des sports. Ainsi, pour la saison 98-99, la direction nationale du contrôle de gestion a refusé le dossier présenté par le Red Star en raison d'un budget insuffisant.

Comme il l'avait déjà indiqué l'an passé, votre rapporteur estime qu'il est urgent de trouver une solution afin que l'Etat n'ait pas à prendre en charge le coût du fonctionnement de l'ouvrage pour les années à venir.

En effet, il faut remarquer que, pour la seule année 1999, la dotation au Consortium Stade de France représente l'équivalent de la moitié des crédits supplémentaires inscrits au budget du ministère de la jeunesse et des sports.

B. L'EFFET D'ENTRAÎNEMENT DE LA COUPE DU MONDE

Le ministère de la Jeunesse et des sports entend profiter de la dynamique créée par la Coupe du monde de football

En 1997, 78 services déconcentrés ont identifié 2.275 manifestations "Sport en fête" qui ont touché un public de plus d'un million de personnes.

En 1998, ces manifestations se sont prolongées autour de la Coupe du monde de football. En effet, 29 millions de francs ont été affectés en 1997 et 1998 à ces actions d'animation, en partie en amont et en partie pendant la Coupe du Monde.

Pour 1999, le ministère de la jeunesse et des sports prévoit 15 millions de francs (par redéploiement) pour soutenir les projets d'animation. Ces opérations sont baptisées "esprit de la coupe du Monde" et devraient déboucher sur une fête du sport dotée de 2 millions de francs.

II. LE DÉVELOPPEMENT DU SPORT DE MASSE DOIT S'ACCOMPAGNER DE LA MORALISATION DE LA PRATIQUE SPORTIVE

A. LES ACTIONS EN FAVEUR DU SPORT DE MASSE

Le ministère mène de nombreuses actions en faveur du sport de masse.

La part régionale du FNDS représente le moyen d'action le plus important du ministère .

Les actions subventionnées sont :

- la formation des dirigeants et animateurs sportifs

- la détection et le perfectionnement des jeunes talents

- les projets de développement des clubs locaux

- le soutien du bénévolat pour les petits clubs locaux

- le soutien à l'emploi sportif (plan sport-emploi)

- en 1998, le Coupon sport.

En 1997, le montant des aides attribuées aux comités régionaux et départementaux des fédérations sportives et aux associations sportives locales s'est élevé, y compris le plan sport-emploi, à 245 millions de francs.

En 1998, ce montant a été porté à 290 millions de francs, y compris le plan "sport-emploi" et le "coupon-sport".

Pour 1999, les moyens de la part régionale devraient s'accroître de 10% après avis du conseil du FNDS.

En dehors de la part régionale du FNDS, les crédits du budget de la jeunesse et des sports abondent un certain nombre d'actions spécifiques (ex : coupon-sport en 1999 et plan sport-emploi).

B. LA POURSUITE DE LA MORALISATION DE LA PRATIQUE SPORTIVE PAR LA LUTTE CONTRE LE DOPAGE

Le développement du sport de masse ne peut être séparé de la politique menée en direction du sport de haut niveau. En effet, celui-ci, par sa valeur d'exemple, a un effet d'entraînement.

Comme en 1998, le projet de budget pour 1999 comporte un certain nombre de mesures nouvelles destinées à accroître les moyens de la lutte antidopage.

Au total, 14,5 millions de francs supplémentaires seront consacrés à cet objectif, soit une augmentation des crédits de 58% : 1,5 million de francs pour rémunérer les vacations des médecins inspecteurs régionaux, 1,5 million de francs pour l'équipement des centres médico-sportifs et 7,5 millions de francs pour renforcer les contrôles antidopage et la surveillance biologique des sportifs.

Après le vote, en première lecture, au Sénat, du projet de loi sur la santé des sportifs et la lutte contre le dopage et avant son examen à l'Assemblée nationale, une mesure nouvelle de 4 millions de francs est destinée à mettre en place le Conseil national de prévention et de lutte contre le dopage prévu par la loi : 1 million de francs seront consacrés au recrutement de personnel, 1 million de francs à l'installation du conseil et 2 millions de francs aux frais de fonctionnement.

Il faut noter que, contrairement à 1998, où la subvention de fonctionnement du laboratoire national de lutte contre le dopage avait été doublée, les moyens du laboratoire ne seront pas relevés en 1999.

Votre rapporteur rappelle qu'il avait mené une mission de contrôle sur les crédits de ce laboratoire et en avait conclu que ses moyens humains et matériels étaient à la hauteur de l'exigence de qualité de cet établissement. Toutefois, il observe que l'agrandissement du laboratoire ne devrait remédier que partiellement au problème de l'exiguïté des locaux, encore insuffisamment adaptés aux exigences du laboratoire (conservation des échantillons prélevés en double exemplaire, archivage ...).

Votre rapporteur souhaite donc que l'effort en matière de lutte contre le dopage puisse se prolonger dans les années à venir.

MAJORATIONS DE CRÉDITS ADOPTÉES A L'ASSEMBLÉE NATIONALE

Le budget de la jeunesse et des sports bénéficie de 22,3 millions de francs de crédits non reconductibles pour 1999 :

- 15,4 millions de francs sur le titre IV dont 8,8 millions de francs sur le chapitre 43-90 (jeunesse et vie associative) et 6,6 millions de francs sur le chapitre 43-91 (sport de haut-niveau et développement de la pratique sportive).

- 6,9 millions de francs sur le titre VI , chapitre 66-50 (subventions d'équipement aux collectivités).

EXAMEN EN COMMISSION

Sous la présidence de M. Alain Lambert, président, la commission a procédé, sur le rapport de M. Michel Sergent, rapporteur spécial, à l'examen des crédits de la jeunesse et des sports pour 1999.

En réponse à M. Philippe Marini , rapporteur général , M. Michel Sergent a indiqué que la liquidation du Comité français d'organisation (CFO) devrait permettre de trouver des moyens financiers qui compenseront la charge de l'indemnité compensatrice pour l'absence de club résident du Stade de France. En matière d'aménagement des rythmes de vie, il a confirmé que les nouveaux contrats permettraient d'adapter la participation financière du ministère de la jeunesse et des sports, mais il a ajouté qu'il était nécessaire de vaincre certaines réticences du ministère de l'éducation nationale.

En réponse à M. René Ballayer , il a déclaré que le plan sport-emploi devrait être réservé aux personnes de plus de 26 ans, dans la mesure où les "emplois-jeunes", plus intéressants financièrement, étaient spécialement conçus pour les moins de 26 ans.

M. Michel Sergent a ensuite approuvé les déclarations de M. Jean-Pierre Demerliat , concernant la nécessité de lutter de manière très ferme contre le dopage, ajoutant que ce problème ne se posait pas uniquement pour les sportifs professionnels mais aussi pour les sportifs amateurs. Il a regretté qu'aucune solution ne se dessine pour l'avenir du Stade de France, depuis le choix du Paris-Saint-Germain de rester au Parc des Princes et l'échec de l'implantation du Red Star.

En réponse à M. François Trucy , il s'est déclaré très favorable à ce que le Stade de France accueille dans l'avenir des jeux olympiques.

En réponse à Mme Marie-Claude Beaudeau , il a confirmé que des dépenses nouvelles étaient prévues pour la formation sur le titre III du budget de la jeunesse et des sports, pour un montant d'environ 10 millions de francs.

En réponse à M. Michel Charasse , le rapporteur spécial des crédits de la jeunesse et des sports a déclaré qu'il envisageait de réaliser, avec le rapporteur spécial des comptes spéciaux du Trésor, une évaluation de la gestion du Fonds national de développement du sport, ce type de contrôle faisant pleinement partie de la mission assignée aux rapporteurs spéciaux des commissions des finances du Parlement.

Puis, sur proposition de M. Philippe Marini, rapporteur général, et après les observations de M. Michel Charasse, la commission a adopté deux amendements réduisant l'augmentation des crédits portant sur les titres III et IV du budget de la jeunesse et des sports. Elle a ensuite adopté le budget de la jeunesse et des sports ainsi amendé.


1 aménagement des rythmes de vie,

2 contrats d'animation rurale

3 contrats locaux d'animation, de sports, d'expression et de responsabilité

4 projets locaux d'animation de jeunesse et de sport

5 Rappelons que les recettes du FNDS sont composées d'un prélèvement de 0,09% sur les recettes du PMU pour 32 millions de francs, de l'excédent de la taxe sur les débits de boissons pour 33 millions de francs et surtout d'un prélèvement de 949 millions de francs sur la Française des jeux, correspondant à 2,9 % des produits des jeux.

6 Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire

7 Pour une analyse plus détaillée des évolutions en recettes et dépenses du Fonds national pour le développement du sport, voir le rapport de notre collègue Paul Loridant -Projet de loi de finances pour 1999 (annexe comptes spéciaux du Trésor).

8 Concernant le chapitre 43-90 (jeunesse), la répartition est compliquée par des transferts de crédits entre lignes. Les résultats intermédiaires peuvent donc être légèrement différents du résultat final.

9 aménagement des rythmes de vie,

10 contrats d'animation rurale

11 contrats locaux d'animation, de sports, d'expression et de responsabilité

12 projets locaux d'animation de jeunesse et de sport



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