C. LES PROPOSITIONS DE VOTRE COMMISSION

Les propositions de votre commission s'inspirent de deux principes :

rapprocher les conditions d'exercice de l'activité des caisses d'épargne du droit commun bancaire ;

simplifier leur organisation en la rapprochant du droit de la coopération.

1. L'inéluctable banalisation du livret A

Votre commission ne proposera pas de " banaliser " le livret A par voie d'amendement, bien qu'elle maintienne sa position sur ce sujet, exprimée dans le rapport " banques " et mise en oeuvre par la proposition de loi " Lambert ".

Elle juge en effet cette banalisation inéluctable du fait des règles de la concurrence en Europe. Si l'existence de circuits de financement privilégiés à des fins d'intérêt général n'est pas remise en cause par l'Union européenne, il n'en va pas de même de l'exploitation réservée de ces circuits au profit de quelques-uns. Rien ne justifie que ces services, qui peuvent s'assimiler à des concessions de service public, ne fassent l'objet d'aucun partage du marché, ni d'aucun appel d'offres.

Il est imprudent de la part du gouvernement de ne pas préparer le réseau des caisses d'épargne (et celui de la Poste) à cette inévitable évolution.

En revanche, votre commission des finances propose la suppression de l'agrément ministériel pour la nomination du président du directoire de la Caisse nationale des caisses d'épargne (voir commentaire de l'article 10). Le seul oligopole du livret A ne saurait justifier le maintien d'une tutelle administrative, qui ne pourra qu'entraver les mouvements et la gestion du groupe.

2. La nécessaire réforme du mode de détermination des taux administrés

Votre commission avait assez bien accueilli la réforme annoncée par le gouvernement en juin 1998, considérant qu'il s'agissait d'un progrès. Cette réforme a toutefois montré qu'elle ne fonctionnait pas.

C'est pourquoi votre commission propose à nouveau que le ministre de l'économie soit amené à se prononcer deux fois par an sur une éventuelle modification des taux de l'épargne administrée , et que le taux du livret A soit protégé contre l'inflation (un point au-dessus) tout en restant inférieur aux taux du marché (un demi-point au-dessous des taux à court terme), selon le régime d'indexation auquel s'était engagé le gouvernement lui-même (voir article additionnel après l'article 7).

Dans l'immédiat, une telle réforme est indispensable : le gouvernement ne peut à la fois exiger des caisses d'épargne qu'elles placent rapidement un volume très important de leur capital dans le public, et maintenir le produit d'épargne concurrent de leurs parts sociales, le livret A, à un niveau de rémunération trop élevé.

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