II. LE PROJET DE LOI : LE RECOURS À LA PROCÉDURE DES ORDONNANCES POUR RELANCER LE PROCESSUS DE CODIFICATION

Avec le souhait de relancer le processus de codification, le Gouvernement a inséré dans le projet de loi relatif aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations un article 3 définissant un programme législatif de codification à droit constant dont la mise en oeuvre devrait être achevée avant la fin de la législature (programme comprenant 13 nouveaux codes et 8 codes à refondre selon la liste annexée).

Lors de l'examen de ce texte au cours de la séance du 18 mars 1999, le Sénat -à l'initiative de votre commission des Lois- a supprimé cette disposition , faisant ainsi application de la jurisprudence du Conseil constitutionnel (décision n° 89-269 DC du 22 janvier 1990) qui considère ce procédé comme constitutif d'une injonction à légiférer.

Devant le Sénat, le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la décentralisation avait envisagé la possibilité d'adopter certains codes par ordonnances, si le Parlement l'autorisait.

Concrétisant cette proposition, le présent projet de loi habilite le Gouvernement à prendre, par voie d'ordonnances, sur le fondement de l'article 38 de la Constitution, les dispositions législatives nécessaires à l'adoption de neuf codes dont la rédaction est d'ores et déjà achevée.

Seraient concernés des textes qui soit ont déjà été adoptés par le Conseil des ministres et déposés devant le Parlement (code rural, code de l'éducation, code de commerce, code de l'environnement), soit sont en cours d'examen par la commission supérieure de codification ou par le Conseil d'Etat (code de la santé publique, code de justice administrative, code de la route, code de l'action sociale, code monétaire et financier).

Les codes devront être rédigés selon le principe du " droit constant ", des adaptations étant néanmoins admises pour assurer la cohérence formelle des textes ou le respect de la hiérarchie des normes résultant de la Constitution.

En outre, les ordonnances pourront étendre aux collectivités d'outre-mer, avec les adaptations nécessaires, les dispositions qu'elles codifieront, sous réserve que les matières concernées relèvent effectivement de la compétence de l'Etat.

Chacun des codes devra faire l'objet d'une ordonnance. Les délais retenus ( six à douze mois) pour l'adoption des ordonnances tiennent compte de l'état d'avancement des codes.

Enfin, il est prévu qu'un projet de loi de ratification devra être déposé dans un délai de quinze mois à compter de la publication de la loi.

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