CHAPITRE IV

L'ACTION CULTURELLE FRANÇAISE A L'ÉTRANGER

La Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement (DGCID) a été créée le 1 er janvier 1999, et est organisée en quatre directions sectorielles issues des deux ministères : développement et coopération technique, coopération culturelle et français, coopération scientifique, universitaire et de recherche, audiovisuel et techniques de communication.

Les crédits mis en oeuvre par la DGCID progressent de 0,1 %, passant de 9.232 à 9.240 millions de francs.

Direction de la coopération internationale et du développement (DGCID)

Direction de la stratégie, de la programmation et de l'évaluation

Direction du développement et de la coopération technique

Direction de la coopération culturelle et du français

Direction de la coopération scientifique, universitaire et de recherche

Direction de l'audiovisuel et des techniques de communication

I. L'ACTION AUDIOVISUELLE EXTÉRIEURE

A. LA CROISSANCE DES MOYENS DE TV5

Le ministère des affaires étrangères a engagé, au printemps 1998, une rénovation profonde de la politique audiovisuelle extérieure de la France. La réforme est guidée par le choix d'un opérateur unique, et d'une présidence commune pour TV5 et CFI, afin de mieux coordonner les actions et de favoriser la recherche de synergies entre les deux entreprises.

Les subventions aux opérateurs de l'action audiovisuelle extérieure s'établissent en 2000 à 1,065 milliard de francs, en augmentation de 2,4 %.

La refonte complète de la grille de programmation de TV5, et le recentrage de l'activité de CFI sur sa mission de banque de programmes, rend les deux entreprises complémentaires. CFI envoie des extraits de programmes aux décideurs étrangers, et assure le transport de ceux-ci lorsque des contrats sont conclus. La concurrence entre les deux acteurs ne perdure en Afrique, où CFI dispose d'une chaîne spécifique, CFI Chaîne, dont l'existence se justifie par le fossé existant entre la demande et l'offre télévisuelle en Afrique francophone. CFI Chaîne utilise les programmes de sa propre banque, ce qui permet une meilleure utilisation des fonds publics. La refonte des grilles de programmes a privilégié une programmation complémentaire entre les deux chaînes, entraînant une forte croissance de l'audience de CFI.

TV5 a accru la place de l'information dans la grille et sa capacité à couvrir l'information internationale 24 heures sur 24. Le développement de la politique de sous-titrage permettra d'élargir l'audience de la chaîne à un public francophile. La politique de différenciation du contenu des programmes et des horaires de diffusion selon les zones géographiques est également amplifiée. Ainsi, les nouvelles grilles de programmes prévoient pour chacun des signaux, la multidiffusion quotidienne (5 passages) d'une oeuvre de fiction, permettant une croissance importante de l'audience pour un coût limité.

Cette orientation stratégique est rendue possible par l'utilisation des technologies numériques. La mise en place d'un serveur numérique permettant de diffuser cinq programmes distincts dans le monde représente une économie de 25 millions de francs par rapport à l'installation d'une régie analogique, et une économie de fonctionnement de 5 millions de francs en année pleine, liée à la disparition des frais de copie et de stockage des cassettes. Cette innovation permettra la poursuite de la régionalisation des signaux, avec un découplement du signal Europe entre l'Europe francophone et le reste du continent, permettant d'améliorer les programmes diffusés sur l'Europe, car de nombreux produits récents sont indisponibles sur la zone francophone, qui constitue leur marché principal.

TV5 effectue un effort de marketing important afin de rajeunir son image et d'assurer une meilleure cohérence entre la programmation et les attentes des différents publics. Le regroupement de CFI et de TV5 a permis de dégager des synergies et des économies d'échelles pour le marketing des produits à l'étranger.

L'introduction de la publicité en 1999 vise à moderniser et dynamiser l'image de TV5, à offrir une visibilité à la créativité francophone s'exprimant à travers les messages publicitaires, et à accroître les revenus de la chaîne par une nouvelle source de financements. Ces ressources supplémentaires ne représenteront cependant qu'un revenu marginal pour l'entreprise, avec des objectifs de recettes de 6 millions de francs en 1999 et de 12 millions pour l'année 2000.

La réforme de TV5, seule télévision francophone opérant sur le marché international, obtient des résultats positifs, avec une extension de la diffusion des programmes et une croissance importante de l'audience. Le repositionnement de TV5 renforce son identité propre, qui est indispensable dans un marché où le développement des technologies numériques provoque un développement rapide du nombre de chaînes..

Le développement de TV5 est malheureusement fortement contraint par la structure spécifique de la chaîne, dont la diffusion pour l'Amérique est assurée à partir du Québec, et sous la direction des Canadiens. Cette situation conduit à un développement à deux vitesses de la chaîne, TV5 Amérique n'ayant pas repris à son compte les innovations mises en oeuvre pour le reste du monde. Les résultats en terme d'audience de TV5 sont catastrophiques aux Etats-Unis, et diminuent de manière régulière en Amérique latine.

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