B. LA SITUATION DE GDF À LA VEILLE DE L'OUVERTURE DU MARCHÉ DU GAZ

1. La nécessaire transposition de la directive sur le marché intérieur du gaz avant août 2000

La directive sur le marché intérieur du gaz a été adoptée par le Conseil des ministres européen de l'énergie le 11 mai 1998. Elle devra être transposée avant le 10 août 2000.

Afin de préparer les évolutions nécessaires, le gouvernement a lancé récemment une large consultation publique sur la base d'un livre blanc intitulé " Vers la future organisation gazière française ". Par ailleurs, Madame Nicole Bricq a été chargée de mener une mission de réflexion et de concertation auprès de l'ensemble des acteurs.

Les principales évolutions devraient porter sur l'organisation du transport, de l'importation et de la fourniture de gaz naturel aux consommateurs reconnus " éligibles 11( * ) ".

En tout état de cause, il faudra que la désignation des clients éligibles aboutisse à une ouverture du marché de 20 % en 2000, de 28 % en 2003 et de 33 % en 2008. Ce pourcentage est déterminé par rapport à la consommation annuelle de gaz du marché national. Il convient de noter que les clients produisant de l'électricité à partir du gaz pourront eux aussi figurer parmi les clients éligibles dès 2000, quel que soit leur niveau de consommation.

Le texte de la directive a pris en compte la nécessité pour les Etats membres de concilier les impératifs de concurrence et l'intérêt économique général. Ainsi, le gouvernement français pourra maintenir le monopole de distribution de GDF dans les zones qu'il dessert. Il devra, en revanche, prévoir les modalités d'intervention de nouveaux opérateurs sur notre territoire dans les autres fonctions gazières.

De même, la directive tempère l'obligation d'ouverture du secteur gazier à de nouveaux opérateurs en permettant aux Etats membres d'encadrer leurs activités par des critères précis (expérience technique, capacités financières) ou de leur imposer des obligations de service public (régularité de la fourniture, sécurité des approvisionnements...) qui seront précisées dans les textes de transposition. La directive prévoit enfin, comme le demandait le Sénat, la protection des contrats " Take or pay " en permettant une dérogation aux règles d'accès au marché au profit des opérateurs gestionnaires de réseau risqueraient de ne pouvoir écouler leur gaz. Cette dérogation devra être notifiée à la Commission européenne.

Il convient de rappeler que l'article 50 de la loi portant diverses dispositions d'ordre économique et financier (DDOEF) du 2 juillet 1998 a déjà introduit une brèche dans le monopole de distribution du gaz naturel détenu par Gaz de France en autorisant les communes non desservies et ne figurant pas sur le plan triennal de desserte gazière prévu par cet article, à faire appel au distributeur de leur choix. Le décret d'application de cet article est paru le 12 avril 1999. Le plan de desserte devrait être publié le 14 avril 2000.

Votre rapporteur espère que la directive " gaz " sera transposée dans le droit français avec plus de célérité que la directive " électricité " ne l'a été.

2. La situation de Gaz de France

Les résultats pour 1998 de GDF sont en très nette amélioration par rapport à 1997. Le chiffre d'affaires 1998 atteint 58,7 milliards de francs, le bénéfice à 2,5 milliards de francs et la rémunération versée à l'Etat à 1,6 milliard. Cette amélioration résulte d'un triple effet :

- un redoux climatique à l'amplitude moindre en 1998 qu'en 1997 ;

- un développement des ventes orienté à la hausse : le chiffre d'affaires 1998 est en augmentation de 6,3 % par rapport à celui de 1997 ; les placements commerciaux ont été globalement bons en 1998 : 161.000 nouveaux clients ont été accueillis et les placements dans la grande industrie ont été favorablement influencés par le développement de la cogénération ;

- ces bons résultats découlent en particulier de la baisse des prix du gaz qui n'a cependant pas un caractère récurrent.

De même, la très forte baisse des prix du pétrole a conduit à une augmentation de la marge brute qui explique en partie l'amélioration du résultat de l'entreprise.

Les résultats financiers de l'entreprise sont retracés dans le tableau ci-après :



En 1998, GDF s'est désendetté de 4,1 milliards de francs, ramenant ainsi son ratio d'endettement à 60 % contre 84 % à fin 1997. A la fin du contrat de plan, l'entreprise devrait atteindre l'objectif contractuel (ratio inférieur à 45 %).

Par ailleurs, GDF a alimenté pour un montant global de un milliard de francs les fonds qui avaient été préalablement mis en place en vue de satisfaire les engagements sociaux futurs.

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