III. UN SERVICE QUI POURRAIT ÊTRE UTILISÉ ENCORE PLUS EFFICACEMENT

L'inspection générale des services judiciaires accomplit trois sortes de mission. D'abord, elle constitue un instrument de contrôle et d'évaluation, notamment en ce qui concerne la gestion des juridictions. Ensuite, elle est un outil d'information au service du Garde des Sceaux grâce à ses missions sur le terrain. Enfin, elle représente une force de proposition et de conseil à partir des observations faites lors des contrôles des juridictions.

Or, ces missions mériteraient d'être intensifiées. Ainsi, il est indispensable d'assurer une plus grande présence de l'inspection générale sur le terrain. En 1997/1998, l'inspection générale a procédé à cinq missions de contrôle approfondi dans les tribunaux de grande instance de Quimper, de Tarascon, d'Evry et de Nice et dans le tribunal d'instance du 16 ème arrondissement de Paris.

L'accroissement des effectifs de l'inspection devrait permettre d'augmenter le nombre des inspections approfondies qui seront effectuées en 2000. Toutefois, le nombre des inspecteurs reste encore très insuffisant par rapport aux 35 cours d'appel, aux 186 tribunaux de grande instance, aux 473 tribunaux d'instance, aux 191 tribunaux de commerce et aux 271 conseils des prud'hommes qu'ils peuvent être amenés à contrôler.

L'effort en faveur du renforcement des effectifs de l'inspection doit donc être poursuivi tandis que les juridictions faisant l'objet d'un contrôle approfondi doivent être sélectionnées rigoureusement. Ainsi, le fait que les autorités locales n'aient réalisé aucune inspection, ou que des dysfonctionnements aient été signalés soit par les chefs de cour soit par le Garde des Sceaux peuvent constituer des critères pour le choix des juridictions à contrôler.

Par ailleurs, il est indispensable de renforcer la crédibilité de l'action de l'inspection par une prise en compte plus systématique des propositions qu'elle suggère dans ses rapports de mission . Certes, les décisions à prendre sont souvent délicates et relèvent du Garde des Sceaux. Toutefois, les juridictions auront d'autant plus intérêt à mettre un terme aux dysfonctionnements et aux incompétences relevés par l'inspection générale qu'elles constateront que les suggestions de cette dernière sont suivies par le ministre.

Les mesures proposées prennent alors valeur d'exemple et peuvent influencer la gestion et les comportements de juridictions qui connaissent des difficultés similaires.

A. LE DÉVELOPPEMENT D'UNE PLUS GRANDE SYNERGIE ENTRE TOUTES LES INSPECTIONS

La Chancellerie dispose à l'heure actuelle de plusieurs services d'inspection rattachés à certaines directions du ministère.

Ainsi, l'inspection de la protection judiciaire de la jeunesse est rattachée à la direction de la protection judiciaire de la jeunesse, l'inspection des greffes à la direction des services judiciaires et l'inspection de l'administration pénitentiaire à la direction de l'administration pénitentiaire.

Toutefois, dans la mesure où l'inspection générale des services judiciaires ne relève pas d'une direction particulière mais du seul Garde des Sceaux, elle peut être sollicitée pour traiter de tout sujet et notamment de tout sujet " transversal " qui concerne plusieurs directions. En cas de besoin, la ou les inspections techniques intéressées peuvent être associées à cette mission.

De même, lorsque l'inspection générale réalise une mission approfondie d'une juridiction, une collaboration plus systématique avec les autres inspections techniques devrait s'établir.

Il semble donc nécessaire de coordonner les travaux de l'inspection générale et des autres inspections techniques, afin de renforcer l'efficacité de leurs actions. Le développement d'une telle coordination devait en outre aider à décloisonner les différents services du ministère.

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