CONCLUSION

L'ouverture du Vietnam aux échanges internationaux et l'intensification des relations bilatérales justifient la signature d'une convention d'entraide judiciaire en matière civile, à l'image des instruments que la France a conclus avec de nombreux pays.

Cette convention facilitera en effet le déroulement des procédures liées à d'éventuels contentieux privés dont le nombre suivra probablement l'intensification des échanges. Elle est notamment très attendue par les sociétés françaises qui effectuent au Vietnam des investissements ou de simples opérations commerciales et qui ne disposent, pour le moment, en cas de conflit à l'encontre d'une société vietnamienne, que du recours à l'arbitrage, au Vietnam ou à l'étranger, auprès d'instituts spécialisés dans le règlement des litiges ou encore aux cours économiques vietnamiennes.

Bien que l'on puisse craindre, à l'image de la convention fiscale de non-imposition, certaines difficultés d'application, cette convention d'entraide judiciaire en matière civile permettra d'accroître la sécurité juridique pour toutes les entreprises françaises travaillant avec des entreprises vietnamiennes.

Au-delà de cet intérêt pratique incontestable, il est heureux de constater que cette convention sera la première de ce type signée par le Vietnam avec un pays occidental. Nous pouvons y voir l'illustration de la réussite de l'assistance fournie par la France dans le domaine juridique, au travers de la Maison du droit franco-vietnamienne notamment, mais aussi plus généralement de la place de premier plan qu'occupe notre pays au Vietnam en matière d'aide et de coopération.

Pour cet ensemble de raisons, votre commission vous demande d'adopter le projet de loi autorisant la ratification de la présente convention.

EXAMEN EN COMMISSION

Au cours de sa réunion du mercredi 22 mars, la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a examiné le présent rapport.

A l'issue de l'exposé du rapporteur, M. Christian de La Malène a constaté que l'aspiration de plus en plus forte du peuple vietnamien au progrès économique risquait de mal s'accommoder d'un système politique qui n'a guère évolué. Il s'est par ailleurs interrogé sur l'intérêt, semble-t-il moins fort que par le passé, manifesté par les industriels français, à l'égard du Vietnam.

M. Aymeri de Montesquiou a évoqué l'état des relations politiques entre le Vietnam et Taïwan.

M. Emmanuel Hamel a demandé des précisions sur l'accueil en France d'étudiants vietnamiens.

M. Serge Vinçon, vice-président, a souligné l'intérêt d'une politique de visas adaptée à la demande d'étudiants étrangers désireux de poursuivre leur formation dans notre pays.

En réponse à ces interventions, M. Michel Caldaguès, rapporteur, a apporté les précisions suivantes :

- il est logique que l'intérêt des entreprises françaises pour le Vietnam ait été plus fort au moment où les meilleures opportunités se sont présentées ; par ailleurs, certaines difficultés administratives et l'effet de la crise asiatique ont freiné les investissements, même si les entreprises françaises continuent d'emporter d'importants succès, comme le marché d'équipement téléphonique d'une partie de la ville de Saïgon confié à France Telecom,

- Taïwan constitue l'un des tous premiers partenaires économiques du Vietnam,

- la France accorde des bourses pour près de 600 étudiants vietnamiens chaque année et aurait intérêt à accroître son effort, compte tenu de la forte attente du Vietnam en ce domaine. La formulation d'une politique des visas cohérente à l'égard des étudiants étrangers constitue une priorité.

La commission a alors adopté le projet de loi autorisant la ratification de la convention d'entraide judiciaire entre la France et le Vietnam.

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