CHAPITRE SECOND : LES ENJEUX DES SOLUTIONS

Les enjeux des solutions proposées peuvent être appréciés de trois manières. D'abord en évoquant les échéances de la présente étude. Que sera-t-il possible de faire et, face à quelles difficultés, en 2025, 2050 et 2100 ? Comment y parvenir ? Qui bénéficiera ou pâtira de ces actions ?

I. QUAND ?

Il a été fixé à la présente étude trois échéances de temps 2025, 2050 et 2100 pour examiner les impacts des changements climatiques sur la géographie de la France.

De prime abord, ces échéances lointaines paraissent exclure toute possibilité de pronostic à leur égard, notamment compte tenu des nombreuses incertitudes liées aux connaissances climatiques.

Cependant, le rythme relativement lent des évolutions du climat, la durée de résidence importante de la plupart des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, ainsi que l'inertie des choix opérés pour mener les principales politiques des différents États rendent les échéances retenues moins lointaines qu'elles ne paraissent et aucunement futuristes.

De plus, en matière de climat, trois dates ponctuelles ne peuvent avoir en elle-même une grande signification dans la mesure où une période climatique se caractérise à partir de données collectées sur une durée d'une trentaine d'années environ.

En conséquence, votre Rapporteur s'est interrogé, à travers les dates de 2025, 2050 et 2100, sur ce qui pourrait différencier la période 2010-2040, des périodes 2040-2070 ou 2070-2100.

A. 2025 OU L'AVENIR PROGRAMMÉ

La plupart des choix déjà opérés jusqu'à aujourd'hui feront mécaniquement sentir leurs effets en 2025 et, déjà, la plupart des politiques sont difficiles à infléchir pour en modifier les impacts à cette échéance relativement rapprochée, qu'il s'agisse des choix énergétiques, de l'implantation des grandes infrastructures ou encore de l'urbanisme.

De plus, si les observations futures du changement climatique confirment les tendances actuelles, 2025 peut marquer le début de la perception par chacun dudit changement.

Aujourd'hui, les experts s'interrogent sur l'existence, la nature et l'ampleur des signaux climatiques attestant sans conteste un changement. En 2025, ces signaux auront vraisemblablement été identifiés.

Pour autant, certains de ces effets seront peut-être irréversibles ou difficilement réversibles . Et, si rien n'a été changé, par exemple dans les politiques énergétiques de transport ou d'habitat à la surface de la planète, 2025 risque de ne pas marquer la rencontre entre une action efficace et la prise de conscience des changements intervenus, mais, au contraire, d'être la date d'un tardif constat de carence. Il restera à déplorer qu'une action n'ait pas été entamée bien des années plus tôt alors que l'alerte avait été donnée.

Mais avant cela, il faut rappeler les choix que devraient illustrer pour la France :

- la décision de renouveler, ou non, la plupart des centrales nucléaires ;

- l'objectif de 4 GW de cogénération ;

- l'objectif du remplacement de la totalité des canalisations poreuses du réseau de distribution de gaz - 0,64 Mte CO 2 évité par rapport à 1990 ;

- l'objectif du remplacement de la totalité des centrales thermiques charbon et fuel lourd par des centrales gaz naturel et cogénération , d'où des émissions de 14,7 Mte CO 2 au lieu de 27 Mte CO 2 /an ;

- le projet de directive européenne sur le développement de l'électricité et des énergies renouvelables - 22 % en Europe en 2010 (la France devant se situer au-dessus de 20 % contre 15 % actuels) ;

- l'objectif de 5.000 MW éoliens installés ;

- l'augmentation de 25 % du bois utilisé dans la construction ;

- l'objectif du doublement du fret ferroviaire ;

- l'objectif d'un bilan net du secteur forestier égal à 0.

Page mise à jour le

Partager cette page