II. COMMENT ?

Comment parvenir à imaginer et à mettre en oeuvre des solutions à l'échelle des problèmes posés par les changements climatiques ?

Pour que la plupart des solutions puissent être mises en oeuvre à un échelon significatif, c'est-à-dire propre à limiter durablement les émissions mondiales de gaz à effet de serre, les politiques nationales doivent être coordonnées. L'exemple de la fiscalité, des transports, des grandes infrastructures, de la politique agricole etc. illustrent cela, en particulier pour l'Europe.

A. SOLUTIONS PARTIELLES ET RECOURS AU NUCLÉAIRE

Votre Rapporteur tient à insister sur les recommandations énoncées en fin de rapport consistant à réaliser des économies d'énergie, prôner l'efficacité énergétique, développer les énergies renouvelables. Cependant, même si toutes ces politiques étaient mises en oeuvre, le changement du rythme de progression de la consommation d'énergie dépend de choix de sociétés de grande ampleur.

Dans ce contexte, la France ne saurait ni renoncer à l'énergie nucléaire pour produire son électricité, car cela la conduirait à émettre bien davantage de gaz à effet de serre, ni compter sur le développement du nucléaire pour faire face à la demande croissante d'énergie .

Cette situation particulière de la France doit être expliquée aux citoyens comme à nos partenaires étrangers et prise en compte avec toutes les conséquences qu'elle implique.

Certes, le recours à l'énergie nucléaire doit être combiné avec toutes les autres ressources énergétiques.

B. DÉVELOPPEMENT DURABLE

Au-delà des améliorations apportées aux modes de production, aux transports et au secteur résidentiel-tertiaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, seule une orientation résolue vers le développement durable pourrait constituer un cadre cohérent pour une telle réduction à long terme et à l'échelle mondiale.

Il s'agit là d'une réorientation majeure.

• Cela pourrait passer par de nouveaux lieux de réflexion :

- sur l'agriculture en Europe et sur le pourtour de la Méditerranée ;

- sur la chaîne technologique de l'énergie nucléaire (réflexion et campagnes d'information) ;

- sur les changements climatiques avec des lieux de dialogue contradictoires interculturels ;

De nouveaux moyens de connaissance pour appréhender la réalité apparaissent indispensables, et parmi ceux-ci :

- des indicateurs de performances pour l'environnement ;

- un réseau d' observatoires pour la biodiversité et l'élaboration d' un inventaire des richesses des territoires en biodiversité ;

- des indicateurs de bien être à long terme prenant en compte les critères environnementaux, le caractère durable de la croissance ;

- des réseaux de veille sanitaire ;

- des mesures relatives aux diverses pollutions.

- des programmes de recherche liés au climat et aux ressources énergétiques (garantie de durée, connexions entre secteurs de recherche) avec comme thèmes prioritaires l'océan, l'eau, la désertification et la déforestation.

• De nouvelles exigences concernant les principaux secteurs de production :

- agriculture économe en énergie et en eau ;

• De nouvelles approches politiques dans des cadres rénovés seraient souhaitables pour :

- élaborer une politique européenne d'aménagement du territoire prenant en compte les impacts des changements climatiques sur les sociétés humaines et sur la biodiversité dans le respect des espaces protégés. Cela conduirait, en France, à repenser les missions et les moyens du Plan et de la DATAR et à coordonner leurs efforts avec des organismes équivalents dans les autres pays de l'Union européenne.

- élaborer une politique de la biodiversité ;

- progresser vers une coopération totale entre États sur l'eau.

• Des priorités directement dictées par le caractère durable du développement pourraient consister à :

- enseigner et promouvoir les économies d'énergie et l'efficacité énergétique ;

- développer toutes les formes d' énergies renouvelables ;

- maîtriser le transport aérien, notamment en développant le télétravail, les téléconférences, les liaisons ferroviaires à grande vitesse) ;

- accorder la priorité aux investissements destinés au rail par rapport à ceux destinés à la route, ce qui correspond à une inversion de situation actuelle.

• Des moyens d'action améliorés commenceraient par :

- former des équipes pluridisciplinaires de négociateurs en France et en Europe pour participer aux conférences internationales -face à des négociateurs Anglo-Saxons mieux rompus à ces exercices.

• Des moyens de communication seraient à promouvoir pour :

- élaborer et publier des bulletins médico-météorologiques afin de mieux informer la population sur la réalité des risques de son environnement quotidien ;

- communiquer sur les progrès accomplis dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux objectifs annoncés pour que les campagnes médiatiques lancées aient un impact durable et motivent chacun dans son comportement quotidien.

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