CHAPITRE TROISIÈME : LE RÔLE DE L'HOMME DANS L'ÉMISSION DE GAZ A EFFET DE SERRE

La plupart des activités humaines se traduisent par l'émission de gaz à effet de serre qu'il s'agisse des sources d'énergie fossile utilisées pour celles-ci (charbon, pétrole, gaz naturel), de l'agriculture , de l'élevage , de la sylviculture , des transports ; même l'habitat de l'homme constitue une autre cause d'émission de gaz à effet de serre.

Le développement des sociétés industrialisées serait-il très largement fondé sur l'accroissement maximal des émissions de gaz à effet de serre ?

I. LE RECOURS MASSIF RECENT AUX COMBUSTIBLES FOSSILES

Le caractère récent de cet usage est apprécié par rapport aux durées climatiques. Le recours systématique au charbon, au pétrole puis au gaz depuis le début de la révolution industrielle, vers le milieu du XIX ème siècle et les perspectives d'une accélération de ce phénomène intéressent prioritairement l'étude de l'intensification de l'effet de serre.

A. LE CHARBON

Le charbon résultant de très anciennes forêts fossilisées et décomposées, brûler celui-ci revient à libérer le carbone stocké dans le bois.

Les courbes d'utilisation du charbon montrent que celui-ci constitue la base énergétique des sociétés modernes , y compris celle des Etats-Unis d'Amérique encore aujourd'hui et qu'il sera le fondement du développement de la Chine comme de l' Inde .

Ce constat est particulièrement préoccupant car il fait douter de la possibilité de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans des proportions appréciables. Il fait même craindre que les réductions d'émissions opérées ici ou là restent marginales par rapport à l'accroissement des émissions futures.

Le charbon reste une énergie dont l'usage croît même si sa part relative diminue.

En effet, les besoins d'électricité sont en hausse et celle-ci est majoritairement produite à partir de charbon ou de gaz.

De nouvelles demandes émanent aussi de pays comme le Brésil, la Chine ou l'Inde qui développent leur industrie sidérurgique ou cimentière.

En outre, la Chine et les Etats-Unis d'Amérique ensemble consomment près de 55 % du charbon mondial et l'importance de leurs réserves charbonnières laisse supposer un maintien, voire un accroissement de cette tendance.

Au niveau mondial, les réserves de charbon représentent plus de deux siècles de consommation au rythme actuel.

Un pays comme l'Australie , premier exportateur mondial de charbon, a de bonnes raisons de ne pas être en pointe dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Autant de facteurs qui ralentiront un moindre recours au charbon. Mais une évolution en ce sens est-elle même envisageable ?

Selon le rapport 2001 du GIEC , quatre familles de scénarios sont envisagées (A1, A2, B1 et B2) à l'horizon 2050 , leurs hypothèses de départ sont résumées dans le tableau suivant :

A1

A2

B1

B2

Croissance démographique

Croissance économique

Technologies nouvelles

Consommation mondiale d'énergie primaire

lente

forte

rapide

x 3,4

forte

ralentie

ralentie

x 2,5

maîtrisée

+de services
+d'information

rapide

x 2

soutenue

soutenue

ralentie

x 2,1

Il résulte de tous ces scénarios que la consommation mondiale d'énergie primaire serait multipliée au minimum par deux entre 2000 et 2050.

D'après ces schémas d'évolution, lorsque la consommation de charbon n'augmente pas rapidement, notamment en Asie, ce sont celles de pétrole ou de gaz qui prennent le relais pour l'essentiel, ce qui maintient dans tous les cas le recours massif aux combustibles fossiles et entraîne donc d'importantes émissions de gaz à effet de serre.

Si des solutions technologiques ont permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre du charbon, leur efficacité demeure limitée à environ 20 % et exige des investissements très coûteux.

De plus, la fabrication de combustibles liquides à partir du charbon, ou du gaz, devrait entraîner des émissions supplémentaires de CO 2 , ces techniques étant fortement consommatrices d'énergie.

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