3. L'état et l'entretien du parc

Son extension et son état conditionnent ses impacts.

Le parc français est composé de véhicules de dix ans d'âge moyen et 60 % de la pollution proviennent des véhicules de plus de dix ans. D'où un décalage d'une vingtaine d'années environ entre les découvertes des chercheurs et la présence massive des nouveaux produits dans la circulation.

C'est ainsi que le pot catalytique , devenu obligatoire en France le 1 er janvier 1993, et le filtre à particules imposé à compter du 1 er janvier 1997, n'ont pas encore gagné l'ensemble du parc.

De plus, le mauvais entretien des véhicules peut encore accentuer le décalage entre les innovations et leurs effets positifs.

Alors que les constructeurs automobiles insistent sur la diminution unitaire des émissions, ils négligent de souligner l'augmentation des ventes, les évolutions des véhicules (plus lourds...) et se contentent finalement d'affirmer quelque chose du genre « on augmentera moins que si on avait augmenté plus » comme l'a relevé M. Jean-Claude ANDRÉ dans son audition.

Deux aspects positifs sont cependant à signaler : d'une part que, d'après l'IFP, la pollution automobile sera, dans dix ans, très inférieure à ce qu'elle est aujourd'hui, même si 10 % de véhicules supplémentaires circulent et, d'autre part, que le parc automobile français est plus économe que le parc européen d'environ 5 % ou encore que les parcs japonais ou nord-américains dans la mesure où, en moyenne, les véhicules français sont plus petits.

En ce sens, il doit être rappelé qu'au cours des dix dernières années, la pollution d'origine automobile a été réduite d'environ 70 %, malgré l'augmentation du nombre de véhicules et de la distance parcourue par chacun d'eux.

4. Les véhicules automobiles à deux roues

Souvent oubliés dans l'étude des impacts des transports individuels, les deux roues à moteur émettent en moyenne 10 à 15 kg de polluants par km soit dix fois plus qu'un véhicule automobile récent.

En outre, aucun contrôle technique n'existe pour les cyclomoteurs dont le niveau de pollution sonore et de l'air approchent souvent celui de la Trabant encore très répandue en Europe centrale il y a une dizaine d'années.

5. Les véhicules de transport de marchandises

Les camions et camionnettes constituent des sources majeures de pollution.

6. Les solutions

Elles passent par des évolutions majeures comme un changement de la relation à la voiture et une évolution de la voiture à la faveur d'un grand débat de société ainsi que le préconise M. Pierre RADANNE, Président de l'ADEME .

Un aspect central est lié à la vitesse . Il pourrait s'agir d'une auto-limitation de la vitesse, dictée à la fois par des impératifs de sécurité et d'économie de carburants, ou d' un bridage des véhicules fabriqués en Europe, ou d' une limitation de vitesse européenne -dont le respect serait facilité par un dispositif technique de limitation de vitesse comme l'ont suggéré les représentants de la Délégation à la Sécurité routière lors de leur audition -ou encore d' un abaissement du seuil de limitation de vitesse .

D'autres pistes pourraient être explorées comme l'extension des boîtes de vitesse automatiques -qui ne représentent que 3,5 % du parc automobile français et 5 % du parc européen actuellement-, une modification des procédés de climatisation en produisant directement de l'air à la température souhaitée au lieu de mélanger de l'air froid et de l'air chaud et remplacer les HFC et les CHFC par du CO 2 .

Le programme de recherche Predit II qui associe le Gouvernement et les constructeurs automobiles met fortement l'accent sur la consommation énergétique des véhicules ; la lutte contre le changement climatique y a été retenue comme un enjeu prioritaire .

En outre, la France a saisi la Commission européenne pour intégrer le NO 2 émis par les pots catalytiques , et mal évalué jusqu'alors, dans les normes d'émission.

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