B. L'IMPACT D'UNE CROISSANCE MOINS DYNAMIQUE, ÉGALE À LA CROISSANCE POTENTIELLE

La croissance retenue pour réaliser la projection des finances publiques excède la croissance potentielle. Cette configuration engendre, mécaniquement, une amélioration de la composante conjoncturelle du solde public et une inflexion tout aussi mécanique du poids de la dette publique dans le PIB, qui, sans elle, ne se produiraient pas. Or, sur moyenne période, cette situation de croissance peut sembler hypothétique.

Il est donc raisonnable de mesurer les effets d'une croissance moins favorable. A cet effet, une variante a été réalisée afin d'apprécier la trajectoire de la dette publique dans un contexte économique caractérisé par une croissance égale à la croissance potentielle de l'économie française.

Dans cette variante, tout se passe comme si la composante conjoncturelle de l'amélioration du solde public, qui réduit le besoin de financement dans le compte central, était nulle. En outre, l'écart entre le coût de la dette et la croissance étant plus élevé, l'effet boule de neige de la dette est plus intense. Le poids des charges d'intérêt est plus élevé et le solde primaire à dégager pour parvenir à un solde stabilisant le poids de la dette dans le PIB l'est lui aussi.

Or, à hypothèse inchangée de progression des dépenses publiques, le ralentissement de la croissance freine la réduction du poids des dépenses publiques dans le PIB.

COMPARAISON DE L'ÉVOLUTION DES DÉPENSES PUBLIQUES
À CROISSANCES DIFFÉRENTES

(en points de PIB)

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

A) Poids des dépenses publiques primaires en projection

49,6

49,3

48,7

48,2

47,9

47,7

47,7

47,6

47,5

B) Poids des dépenses publiques primaires avec une croissance potentielle

49,5

49,5

49,2

49,1

49

49,1

49,3

49,3

49,3

Écart B - A

- 0,1

0,2

0,5

0,9

1,1

1,4

1,6

1,8

1,9

Le solde primaire s'améliore donc moins nettement que dans le compte central. Il se dégrade davantage en fin de période.

COMPARAISON DE L'ÉVOLUTION DES SOLDES PRIMAIRES
À CROISSANCES DIFFÉRENTES

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

A) Solde primaire en projection

1,2

1,1

1,8

2,3

2,5

2,7

2,8

2,7

2,7

B) Solde primaire avec une croissance potentielle

1,1

1

1,2

1,4

1,4

1,3

1,2

1

0,9

Écart A - B

- 0,1

0,1

0,6

0,9

1,1

1,4

1,6

1,7

1,8

L'excédent primaire permet, en variante, d'atteindre un solde stabilisant le poids de la dette dans le PIB, mais avec un léger retard par rapport au compte central et surtout, étant moins important, alors même que les dépenses d'intérêt sont plus élevées, il pèse moins sur la trajectoire de la dette publique. Celle-ci se réduit, mais nettement moins que dans le compte central.

COMPARAISON DE LA TRAJECTOIRE DE LA DETTE PUBLIQUE
À CROISSANCES DIFFÉRENTES

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

A) Dette publique en projection

57,8

57,6

56,3

54,6

52,7

50,7

48,7

46,5

44,1

B) Dette publique avec une croissance potentielle

57,7

57,7

57

56,1

55,4

54,8

54,4

54,1

53,7

Écart B - A

- 0,1

0,1

0,6

1,5

2,7

4,1

5,8

7,6

9,5

La dette publique ne rétrograde que de 6,2 %, soit deux fois moins vite qu'avec la croissance décrite en projection.

La variante confirme en tous points l'importance de la croissance sur l'évolution de la dette publique. L'écart de croissance, pourtant faiblement positif en projection, exerce des effets qui se cumulent pour déboucher sur un repli significatif du poids de la dette publique. Une annulation de cet écart de croissance atténue significativement ces résultats positifs.

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