c) Pour une administration mieux intégrée
Beaucoup
de professionnels du secteur le reconnaissent, les différentes branches
de la direction de l'architecture et du patrimoine se comportent davantage
comme une juxtaposition que comme une chaîne de compétences,
orientée vers un seul et même but, la sauvegarde du patrimoine
national.
L'administration du patrimoine, au sens large, souffre effectivement, selon
votre rapporteur spécial, d'une stratification et d'une sectorisation
excessives.
Pour procéder à ce
décloisonnement
nécessaire
, votre rapporteur spécial estime qu'il faudrait
non seulement réformer l'organigramme des DRAC mais encore mieux
articuler les niveaux régionaux et départementaux.
D'une part, il semble souhaitable, dans l'hypothèse où l'on
conserverait aux
ABF
des compétences en matière
d'entretien des monuments historiques, de mieux les articuler avec la
conservation régionale des monuments historiques dont ils devraient
constituer, pour ce secteur de leur activité, une forme
d'
échelon départemental
. Les liens essentiellement
financiers qui existent actuellement, sont insuffisants pour assurer une bonne
coordination qui ne dépend que du bon vouloir des uns et des autres.
De même en ce qui concerne les abords des monuments, il ne serait pas
inutile, sans qu'il y ait là de lien hiérarchique, d'associer le
CRMH à la définition des périmètres de protection.
D'autre part, votre rapporteur spécial estime qu'il faut, tout en
respectant les spécificités des uns et des autres, renforcer
l'unité des directions régionales des affaires culturelles en
faisant jouer plus d'éléments de transversalité.
A la structure actuelle verticale, devraient se substituer des organisations
plus horizontales.
Des tentatives en ce sens ont été faites en région
Rhône-Alpes et en région parisienne. Il faudrait y
réfléchir à nouveau, peut-être en mettant en place
certaines
cellules communes pour tous les services de la DRAC
. Ces
cellules pourraient ainsi concerner la documentation, les marchés
publics et les services juridiques.
L'interdisciplinarité doit être favorisée. Certes,
l'École du patrimoine a été créée pour la
mettre en oeuvre de façon concrète, mais il faut poursuivre le
mouvement en assurant la possibilité d'arriver à des postes de
responsabilité, quel que soit le corps d'origine.
Bien qu'il soit conscient de ce que cette idée soit plus facile à
énoncer qu'à mettre en oeuvre, votre rapporteur spécial
estime que la direction régionale des affaires culturelles doit
être dotée d'un « vrai patron » des services
patrimoniaux, capable d'arbitrer et de faire travailler ensemble les services
des Monuments historiques de l'Inventaire et de l'Archéologie, ce qui
est loin d'être le cas actuellement, dans la mesure où, comme on
l'a déjà dit les directeurs régionaux sont plus
tournés vers la création et le spectacle vivant que vers le
patrimoine.