B. L'ACTIVITÉ EST UN DÉTERMINANT MAJEUR...
C.
L'investissement est la variable économique la plus fluctuante des
grandes données macro-économiques et celle qui est le plus
sensible aux variations de l'activité. En 1988, l'investissement
productif a augmenté de 9,7 % pour une croissance du volume du PIB
de 4,6 %. En 1993, il a reculé de 8 % en volume. Cette
réduction de l'investissement n'est pas exceptionnelle. Bien que le
recul de l'investissement ait été très prononcé de
1991 à 1993, il correspond à la récession
économique la plus forte depuis la seconde guerre mondiale (-0,8 %
en 1993). Et encore, la chute de la FBCF en 1993 a été
inférieure à celle enregistrée en 1975 (-8,9 %), bien
que la récession ait été plus forte. De manière
symétrique, en 1998, la croissance de la FBCF des entreprises s'est
montrée particulièrement vigoureuse (10,1 %), aussi
vigoureuse que dans les précédentes phases de reprise. Elle s'est
maintenue sur des rythmes élevés de 1999 à 2001.
Toutefois, certaines variations de l'investissement ont pu paraître
inexpliquées au regard de celles de la seule activité. Ainsi,
l'année 1995 se caractérise par une croissance comparable
à celle des années 1985-1990, mais la hausse de l'investissement
en biens d'équipements est décevante au regard de cette reprise.
Quant aux années 1996-1997, elles font apparaître des
évolutions contradictoires entre investissement (qui diminue) et valeur
ajoutée (en reprise). C'est seulement depuis 1998 que l'investissement
redevient conforme au phénomène d'accélération
vis-à-vis de la valeur ajoutée.
Il semble que l'on puisse attribuer cette relative déconnexion à
l'histoire des marges des entreprises. Leur restauration progressive sur la
seconde moitié des années 80 a été suivie d'une
nouvelle dégradation sur le début de la décennie 90.