2. Un ralentissement de la croissance démographique francilienne, relayée par un étalement de la région métropolitaine sur le Bassin parisien

Le Bassin parisien compte un demi million d'habitants de plus en 1999 qu'en 1990. Sa population représente un gros tiers (34 %) de celle de la France métropolitaine en 1999, une proportion à peine plus faible qu'en 1990 (34,3 %).

La population de l'Ile-de-France continue certes à progresser grâce à son dynamisme naturel, mais de façon moindre que la moyenne nationale . Entre 1990 et 1999, 518 000 personnes environ ont quitté la région francilienne ; tous les départements sont touchés y compris ceux de la grande couronne. Les Yvelines, l'Essonne et le Val-d'Oise ont vu partir plus d'habitants qu'ils n'en ont accueilli. Seule la Seine-et-Marne se maintient.

Le cap des 11 millions d'habitants n'a pas été franchi. Avec 10 925 600 habitants, l'Ile-de-France gagne 265 000 habitants par rapport à 1990. Paris, comptant 2 116 200 habitants, continue à se vider avec 141 400 habitants de moins par rapport à 1990.

De 1990 à 1999, la population des aires urbaines du Bassin parisien s'est accrue à un rythme annuel plutôt faible (0,28 % contre 0,4 % pour l'ensemble des 361 aires urbaines), sauf dans les plus petites d'entres elles. Un tiers ont observé une diminution de leur population. Parmi les plus peuplées, seules celles d'Orléans, Tours et Caen croissent à un rythme soutenu.

La troisième couronne - constituée de l'ensemble des huit départements qui bordent l'Ile-de-France - progresse moins rapidement que la grande couronne. Mais l'écart ne cesse de se resserrer depuis le début des années soixante.

Finalement la principale tendance de fond de ces quarante dernières années tient dans cette convergence, vers un niveau faible, proche de zéro, des rythmes d'évolution des populations de Paris, de la petite couronne, de la grande couronne, de la troisième couronne, et de la périphérie du Bassin parisien.

Aujourd'hui la région métropolitaine ne s'accroît plus dans ses propres limites. Elle se dilate et poursuit sa croissance par l'étalement de ses franges , à la fois par soldes migratoires et naturels positifs, par migrations temporaires, par transformation de l'appareil productif, par étalement des facilités de communication, par extension du « système Ile-de-France » sur les départements voisins, phénomène déjà repéré dans la période antérieure et maintenant confirmé.

L'ensemble constitue un système territorial qui a beaucoup évolué au cours du dernier demi-siècle, mais dont la logique centre / périphérie, loin d'être altérée, s'est probablement accentuée en se modernisant. L'organisation territoriale s'appuie sur un réseau de transport dont les radiales convergeant vers Paris sont l'élément fondamental.

Sur cette trame, le schéma classique de l'organisation des territoires se traduit par des auréoles successives autour de Paris. Dans ce dispositif, les villes proches (Château-Thierry, Compiègne, Creil, Vernon, Evreux, Dreux, Chartres, Montargis, Sens) évoluent vers un statut de nouvelle grande banlieue, par élargissement du bassin de main d'oeuvre parisien.

Un vaste espace s'est structuré autour de la capitale. Il s'agit non seulement d'une extension toujours plus lointaine de l'espace francilien, dominé directement par Paris, mais aussi du glissement dans l'orbite de la capitale d'importants « blocs régionaux » qui jusqu'alors semblaient relativement indépendants de la région parisienne.

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