E. L'INFORMATION SUR LES PRIX DANS DES ÉCONOMIES DÉCENTRALISÉES
L'efficacité des marchés financiers, vue comme l'allocation optimale des capitaux, dépend largement de l'exactitude des prix des titres. Les investisseurs institutionnels sont des acteurs profondément intéressés par la transparence des activités et le résultat d'exploitation des entreprises. Cette pression, plus intense que celle qui sort du secteur bancaire en général, et qui utilise plutôt des informations privées et non-publiques, est un gain pour la totalité des acteurs sur le marché, et pour l'économie réelle. Ainsi, la capacité supérieure des zinzins à obtenir de l'information pour évaluer la valeur des actifs permet théoriquement au marché d'assurer une allocation des capitaux plus efficace, et de mieux approcher les valeurs économiques fondamentales. Mais aussi, ce point est controversé et nous y reviendrons ultérieurement.
F. UN POUVOIR FORT POUR FAIRE FACE AUX PROBLÈMES D'INCITATIONS LIÉS À L'ASYMÉTRIE D'INFORMATION QUI EST AU CoeUR DE LA RELATION FINANCIÈRE
Les
investisseurs institutionnels ont des avantages très clairs
comparés aux particuliers quand des problèmes d'incitations et
d'asymétries d'information entre actionnaires et entreprises sont en jeu.
L'évolution des économies avancées vers le financement par
« titrisation » implique que la gestion d'entreprise n'est
plus assurée par les propriétaires : les prestataires de
financement (par exemple, les actionnaires qui sont les propriétaires
finaux de l'entreprise) ne sont pas les dirigeants. Ceci peut mener à
des problèmes d'incitations pour les équipes dirigeantes qui,
sans contrôle des actionnaires, pourraient décider d'engager des
dépenses inadaptées. Par exemple, le potentiel pour des
investissements mal conçus est plus élevé.
Grâce à la taille de leur vote dans des entreprises (qui
dépends du nombre d'actions détenues), les investisseurs
institutionnels peuvent imposer une discipline plus forte sur la direction que
celle d'un groupe d'actionnaires « atomisés ». Ce
rôle est étroitement lié à la capacité
d'extraire des informations correctes, mais ici au niveau plutôt
microéconomique. (pour une plus ample discussions des
problématiques liées à la gouvernance d'entreprise (cf
2.3 ; Plihon et Ponssard 2002).