C. LE TRANSFERT DES RESSOURCES ÉCONOMIQUES AU SENS INTER-TEMPOREL, SECTORIEL OU GÉOGRAPHIQUE

La raison d'être des fonds de pension, on le sait, est de transférer des ressources financières au sens inter-temporel, c'est à dire, gérer l'épargne actuelle afin de fournir des moyens pour financer la retraite. L'assurance-vie, et jusqu'à un certain degré les fonds d'investissement, peuvent servir le même but. Par leur connaissance de la démographie de leur encours géré, et donc des encours d'épargne des années à venir, les investisseurs institutionnels ont une connaissance fine des horizons temporels des flux d'épargne.

En ce qui concerne le transfert inter-sectoriel , l'influence du comportement des investisseurs institutionnels est évidemment devenue plus importante. Ce qu'on peut dire, au niveau théorique, c'est que les investisseurs institutionnels ont la capacité d'élargir l'accès au financement pour des secteurs variés de l'économie comparés aux investisseurs individuels . Les fonds pension ont tendance à détenir plus de titres à long terme que les particuliers et avec des rendements plus incertains que les ménages, et donc ils acceptent théoriquement de financer des secteurs à besoin d'investissement d'infrastructures rentables à long terme . De cette façon la croissance des fonds de pension offre plus de capitaux à long terme aux secteurs demandeurs de l'économie que ce qui résulterait directement des ménages. On verra toutefois dans la section 2.3 que ce point est controversé.

Au niveau des transferts géographiques des capitaux , il convient de souligner le rôle des zinzins dans les flux internationaux d'investissement. Les portefeuilles des investisseurs institutionnels sont de plus en plus diversifiés géographiquement . En fait, les flux internationaux d'investissement de portefeuille gérés par les zinzins ont largement remplacé les flux bancaires qui prévalaient dans les années 1970. Ceci a permis de compenser les déséquilibres persistants entre épargne et investissement entre zones géographiques (notamment les Etats-Unis et Japon).

D. CONTRÔLER LE RISQUE ET L'INCERTITUDE

Les zinzins sont des fournisseurs directs de véhicules d'investissement, mais aussi de moyens pour contrôler le risque et l'incertitude. La diversification des placements joue ici un rôle central.

En ce qui concerne les fonds de pension, ils peuvent être considérés comme des prestataires d'assurance : ils assurent les revenus des retraites (Bodie, 1990). Dans ce cas, ils assurent les risques liés aux ratios de remplacement inadéquats, aux réductions anticipées des fonds de sécurité sociale, à l'allongement de l'espérance de vie, mais aussi les risques d'investissement (diversification) et l'érosion des pensions par l'inflation.

Graphique 4 - Les fonds pension et le contrôle du risque

La figure 4 ci-dessus illustre la structure de contrôle du risque par les fonds de pension. L'épargne des ménages est canalisée via les cotisations vers des fonds de pension qui entreprennent la diversification « primaire » des investissement en leur nom. Les cotisations démontrent aussi le lien entre les sponsors (typiquement l'employeur) et les fonds de pension 84( * ) . Les investissements doivent être rentables afin d'accomplir le service d'assurance déjà mentionné. L'avantage comparatif des fonds pension est simple. Dans la gestion « primaire » (1), une stratégie de placement est développée qui est compatible avec les engagements ; déjà ici, les avantages sont tangibles : l'information, le contrôle financier des entreprises qui reçoivent les fonds, et l'accès à des marchés alternatifs sont largement supérieurs à ceux des particuliers . Mais de plus, les fonds pension peuvent accéder à des techniques financières avancées , qui ne sont pas accessibles à des particuliers, pour « immuniser » ou sécuriser ses placements.

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