A. LE FINANCEMENT EXTERNE DES ENTREPRISES NON FINANCIÈRES

Le financement des entreprises par crédit bancaire est en déclin dans les quatre économies principales de l'Union européenne. Pour le Royaume-Uni, le déclin n'est pas trop brutal, car les marchés financiers sont historiquement plus développés, même si les crédits ont atteint un point haut en 1990. Par contre, le déclin des crédits bancaires en Allemagne, France et Italie est plus significatif, surtout dans le cas de la France où les crédits ont reculé de 45% du passif total des entreprises non-financières en 1980 à 16% en 2000. Même en Allemagne, l'économie européenne la plus dominée par le secteur bancaire, la part des crédits comme source de financement a reculé . En général, même si le ratio des actions aux financements totaux est gonflé par les valorisations boursières en 1998-2000 (voir graphique ci-dessus), cela démontre le recours croissant des entreprises aux marchés financiers pour leur financement externe.

Graphique 6 - L'index EuroSTOXX 1998-2002


Tableau 1 - Europe : Structure du passif des entreprises non financières 1980-2000
(en % du total)

 
 

Royaume-Uni

Allemagne

France

Italie

Instruments du
marché monétaire

1980

0.3

0.4

0.0

0.3

 

1990

0.6

0.1

1.3

0.1

 

1998

0.9

0.1

1.1

0.3

 

2000

0.9

0.4

1.4

0.1

Crédits

1980

26.5

68.5

44.6

43.8

 

1990

35.7

67.4

25.8

44.0

 

1998

22.3

41.5

20.9

41.0

 

2000

22.5

42.8

16.1

36.4

Obligations

1980

2.3

2.8

5.2

3.5

 

1990

5.4

3.0

4.1

3.5

 

1998

5.6

1.8

4.1

1.8

 

2000

6.5

1.3

3.4

0.7

Actions

1980

48.4

28.3

50.2

52.4

 

1990

58.4

29.6

68.8

52.4

 

1998

71.1

56.6

73.9

56.9

 

2000

70.2

55.4

79.0

62.7

Passif Total en % du PIB

1980

71.2

63.7

94.1

102.2

 

1990

165.1

88.7

187.1

106.9

 

1998

235.1

126.5

269.5

116.8

 

2000

292.7

147.3

371.4

148.6

Dette/PIB

1980

20.7

45.7

46.9

48.6

 

1990

68.8

62.5

58.4

50.9

 

1998

68

55

70.3

50.4

 

2000

87.4

65.7

78

55.4

Liquidité/PIB

1980

9.9

22.1

12.5

22.8

 

1990

23.8

27.2

17.5

12.5

 

1998

26.7

18.8

16.3

11.7

 

2000

31.9

22.4

21.1

14.6

Dette nette/PIB

1980

10.8

23.6

34.4

25.8

 

1990

45

35.3

40.9

38.4

 

1998

41.3

36.2

54

38.7

 

2000

55.5

43.3

56.9

40.8

Source : Byrne et Davis 2002

On voit aussi que le passif total des entreprises par rapport au PIB a crû fortement au cours des deux décennies étudiées. Cela pourrait indiquer que l'accès aux marchés financiers développés encourage un surendettement de la part des entreprises ( cf chapitre 2, section 1.2.4 ); l'Allemagne et l'Italie, avec des marchés moins développés montrent un ratio passif/PIB moitié moindre que celui de la France. Cependant, il faut différencier le recours aux actions et le passif dette (crédits, instruments du marché monétaire et obligations) car ils n'ont pas les mêmes implications pour la fragilité financière ; car lorsqu'une entreprise lève des capitaux via une augmentation de capital, c.a.d une émission d'actions nouvelles sur le marché boursier, les investisseurs achètent une part de l'entreprise en échange de dividendes potentiels et non assurés . L'avantage pour l'entreprise est de ne pas accroître sa charge d'endettement. A cause de cela, le ratio dette/PIB est plus informatif, et ici les différences sont moins marquées, même si le Royaume-Uni et la France restent en tête.

Si on déduit les actifs liquides du secteur des entreprises non financières (dépôts bancaires, autres actifs de court terme et les obligations) de la dette on arrive à des différences de dette nette qui sont plus réduites encore, entre 55-57% du PIB pour le Royaume-Uni et la France en 2000 et autour de 40% pour les deux autres pays.

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