2. Un consensus ambigu

Il reste que ce consensus n'est pas total et qu'il apparaît finalement ambigu.

Deux approches différentes et conflictuelles se dégagent.

Dans la première , seules deux situations peuvent être théoriquement redoutées :

- celle où une ou des politiques budgétaires excessivement expansives créeraient de l'inflation, obligeant la BCE à resserrer les conditions monétaires ;

- celle où la solvabilité d'un Etat serait en cause avec des effets induits sur la valeur de la monnaie européenne et sur le niveau des taux d'intérêt.

Une règle de discipline budgétaire peut et doit remédier à l'inexistence d'une politique budgétaire commune mais elle doit être appropriée au traitement des seules externalités négatives correspondant aux deux situations mentionnées ci-avant.

Dans la seconde , il semble qu'une défiance assez systématique à l'endroit des politiques budgétaires s'ajoute à ces arguments pour justifier une limitation des souverainetés budgétaires nationales, dont la portée est alors beaucoup plus importante. On retrouve ici le thème général des vertus des règles européennes face à une situation où les « politiques » nationaux pèchent par opportunisme 4 ( * ) .

Sans que votre rapporteur prétende que cette approche ait pu à un quelconque moment être partagée par aucun des participants au colloque, elle a pu imprégner certains propos mettant en relief l'absence de vision budgétaire à moyen terme dans tel pays ou encore les vertus du pacte comme garde-fou.

* 4 Cette attitude correspond étroitement aux analyses de « l'école du Public Choice » sommairement rappelées dans le rapport précité de votre Délégation.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page