2. Vers une nouvelle ère dans les relations économiques bilatérales ?

a) Des échanges encore modestes

Au total, les relations économiques bilatérales sont fructueuses entre les deux pays. Elles pourraient être encore développées. Les différentes autorités iraniennes rencontrées ont fait part à la délégation, à de nombreuses reprises, de leur volonté d'ouverture et de leur souhait de voir se renforcer les échanges économiques dans de nombreux secteurs industriels, au nombre desquels l'automobile, l'énergie ou l'aéronautique.

Les échanges économiques entre l'Iran et la France sont encore modestes. Ils se sont élevés à 2,4 milliards d'euros en 2002, soit une hausse de 19 % par rapport à 2001. La France est le troisième fournisseur de l'Iran après l'Allemagne et les Emirats Arabes Unis. La balance commerciale n'en est pas moins positive pour la France (plus de 600 millions d'euros en 2002). L'Iran est le quarantième client de la France.

Les échanges de biens industriels représentent 97 % des ventes en Iran. Pour leur part, les importations en France se limitent essentiellement au pétrole brut (87 %).

Les implantations françaises en Iran sont encore relativement peu nombreuses, même si certaines ont développé des projets couronnés de succès. On pense notamment à celle de Peugeot, qui vend chaque année près de 140 000 véhicules en Iran et dont c'est l'implantation la plus importante en dehors de l'Union européenne.

L'ouverture d'une nouvelle phase des relations économiques bilatérales, initiée par la visite d'une délégation parlementaire iranienne en France il y a 18 mois, paraît tout à fait prometteuse surtout si l'économie iranienne accomplit les adaptations significatives qui sont annoncées.

b) L'accord bilatéral sur la protection des investissements

Après le séjour de votre délégation en Iran, M. François Loos, ministre délégué au commerce extérieur, a, lors de son déplacement en mai dernier, signé avec le ministre iranien de l'économie et des finances un accord d'encouragement et de protection réciproque des investissements. Cet accord pourrait être de nature à intensifier les échanges économiques entre les deux pays.

Le texte sur lequel les deux parties se sont accordées comprend notamment les dispositions suivantes :

- le traitement juste et équitable des investisseurs français et l'assurance d'un traitement au moins aussi favorable que les nationaux et les ressortissants de la nation la plus favorisée ;

- un encadrement des décisions d'expropriation ou de nationalisation et des modalités de calcul de l'indemnisation compensatrice : ces clauses, similaires à celles des partenaires européens, ont dû faire l'objet de compromis afin de satisfaire aux contraintes des lois iraniennes ;

- une clause d'arbitrage qui permettra à l'investisseur de choisir de recourir à l'arbitrage international ;

- une clause de libre transfert des capitaux rattachés à l'investissement : dans cette clause, les parties contractantes s'engagent à s'assurer que les transferts liés aux investissements sont effectués librement et sans délai ;

- une rétroactivité pleine et entière de l'accord, qui s'appliquera ainsi aux investissements existants avant son entrée en vigueur : la partie française a su convaincre la partie iranienne d'accepter pour la première fois cette rétroactivité.

Avec cette signature, la volonté d'ouverture des autorités politiques iraniennes envers la France est manifeste. Même si le contenu de l'accord est plus restreint que celui de la plupart des accords similaires signés par la France, il n'en demeure pas moins que le niveau de protection offert par le texte est supérieur à celui accordé aux partenaires européens de l'Iran. En particulier, la non-exclusion des contentieux du champ de l'accord, disposition que la France est la première à obtenir, permettra d'éliminer les conséquences des délais entre la signature de l'accord et sa ratification, en assurant à tous les investisseurs français le bénéfice rétroactif de l'accord. De plus, celui-ci améliorera sensiblement l'état du droit pour les investisseurs français dans la mesure où il offrira la possibilité de recourir à l'arbitrage international en application directe de la loi iranienne sur l'investissement étranger.

Cet accord bilatéral a été approuvé par le Conseil des ministres au cours du mois de juin dernier, en vue de sa transmission au Parlement. Dans ces conditions, la ratification pourrait intervenir d'ici au mois de septembre prochain.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page