C. LES AUTRES RECETTES D'EXPLOITATION

Les clubs de football professionnel bénéficient d'un chiffre d'affaires qui provient d'autres ressources courantes que les droits versés par les télévisions et c'est un objectif pour eux que de développer ces recettes alternatives , afin d' asseoir leur base financière . Cette diversification est cependant inégalement aboutie en Europe.

Si les positions nationales relatives, en termes de chiffres d'affaires globaux, sont étroitement influencées par les contrats de retransmission télévisée des compétitions nationales, d'autres éléments doivent être pris en compte. Ils contribuent, si l'on se fonde sur les chiffres disponibles 3 ( * ) , à plus que compenser le handicap relatif de l'Allemagne et de l'Espagne, à accentuer l'avance comparative de l'Italie et à légèrement atténuer celle de l'Angleterre 4 ( * ) .

La contrepartie financière des droits de télédiffusion des compétitions nationales tend à prendre partout une part prépondérante dans les ressources des clubs 5 ( * ) . Mais, ceux-ci disposent d'autres sources de recettes. Les recettes de billetterie autrefois majoritaires sont en déclin relatif , mais leur importance varie beaucoup selon les pays. Les « revenus commerciaux et autres » représentent une proportion elle-même très variable des recettes totales. Cette catégorie abrite plusieurs sortes de recettes, que ce soit des recettes de « sponsoring » ou des recettes liées à la vente de produits dérivés. Les informations de l'étude où elles sont compilées ne permettent pas d'en tracer les frontières avec une suffisante précision (en particulier, l'inclusion des produits liés aux transferts reste un sujet d'incertitude).

L'importance relative des autres produits paraît significative de la capacité des « footballs européens » à diversifier leurs recettes, et est, à ce titre, révélatrice de la pluralité des types de développement commercial des footballs professionnels en Europe ainsi que de leur inégale vulnérabilité devant les fluctuations éventuelles des droits tirés de la seule retransmission télévisée des compétitions nationales.

En France , les « droits-TV » représentent une part élevée des recettes ordinaires relativement aux autres pays. Le poste billetterie apparaît, à l'inverse, sous-dimensionné. En revanche, la catégorie des « revenus commerciaux et autres » se compare favorablement avec les autres championnats, du moins en proportion.

1. Hors transferts

Source : Deloitte & Touche

S'agissant de l' Allemagne , la part importante des recettes autres que celles tirées de la commercialisation des droits de retransmission télévisée du championnat apparaît comme une singularité.

Avec 71 % des recettes totales pour la saison 1999-2000, à égalité avec l'Angleterre, elle dépasse largement les performances de l'Espagne qui suit ces deux pays.

1. Hors transferts

Source : Deloitte & Touche

L'apport de recettes alternatives, en particulier l'importance des revenus commerciaux , en même temps qu'elle réduit la dépendance des clubs allemands à l'égard des « droits télé », leur permet de faire plus que combler le handicap relatif lié au niveau de recettes qu'ils produisent.

De la même manière, pour l' Espagne , l'existence d'importantes recettes de billetterie rehausse le chiffre d'affaires moyen des clubs, ce qui leur permet de dépasser nettement le niveau atteint par les clubs français.

1. Hors transferts

Source : Deloitte & Touche

Pour l'Angleterre et l'Italie, il est plus difficile de réconcilier les données.

En effet, en Italie , la part des « droits télé » dans le chiffre d'affaires des clubs est la même qu'en France (56 %) avec un montant des droits plus élevé. Ainsi, la position relative de l'Italie par rapport à la France, au regard du chiffre d'affaires moyen des clubs, devrait être identique à celle qu'elle occupe au regard des produits tirés des droits de retransmission télévisée, alors qu'elle est sensiblement supérieure.

La dynamique des recettes de la série A 6 ( * ) en Italie montre, d'une part, que l'érosion des recettes au guichet a été plus que compensée par la progression des autres produits et, d'autre part, que si les ressources encaissées à partir des « droits-télé » ont nettement augmenté, les autres ressources commerciales ont aussi connu une évolution très favorable.

Structure des recettes de la série A

(en milliers d'euros)

 

30/06/1998

30/06/1999

30/06/2000

30/06/2001

Championnat

73 406

75 315

66 326

68 321

Coupes d'Europe

20 676

19 776

17 015

20 771

Coupe d'Italie

24 916

21 567

17 481

13 173

Abonnés

99 360

104 941

101 410

84 656

Recettes aux guichets (A)

218 358

221 599

202 232

186 921

Sponsors

70 606

99 255

125 664

153 915

Droits TV

241 303

248 371

595 543

618 609

Publicité et dérivés

29 410

36 924

45 321

62 985

Autres

90 155

107 588

90 141

128 246

Autres (B)

431 474

492 138

856 670

963 755

Total A + B

649 833

713 737

1 058 902

1 150 676

Source : Deloitte et Touche « Calcio »

1. Hors transferts

Source : Deloitte & Touche

Pour l' Angleterre , où la part des droits de retransmission dans le chiffre d'affaires du championnat est nettement moins importante qu'en France (29 % contre 56 %), malgré un niveau absolu beaucoup plus élevé, on devrait au contraire observer une situation où la position relative en termes de chiffres d'affaires moyen serait encore supérieure à celle constatée au regard des « droits télé », alors que le contraire peut être relevé.

1. Hors transferts

Source : Deloitte & Touche

Moyennant ces incertitudes, la comparaison des structures de produits permet d'établir que si, partout, les droits-TV liés aux compétitions nationales occupent une place importance , certains pays sont relativement en avance en termes de diversification des recettes des clubs, l'Allemagne et l'Angleterre en particulier.

* 3 Il s'agit des données recensées dans l'étude : « Développement du football professionnel français ». Deloitte et Touche 2001, qui constitue une source d'informations très utile.

* 4 Les données de l'étude sur laquelle est fondé ce diagnostic posent toutefois un problème. En effet, un certain défaut de cohérence semble parfois les affecter, comme on aura l'occasion de l'indiquer. A noter aussi que les proportions mentionnées ne tiennent pas toujours compte des nouvelles générations de contrats de télédiffusion, ce qui peut fausser les comparaisons.

* 5 Les données financières disponibles pour les comparaisons internationales sont tellement agrégées qu'elles préviennent toute analyse un peu fine des produits revenant aux clubs.

* 6 Equivalent de la Ligue 1 française.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page