D. LE MARCHÉ DES TRANSFERTS

1. Une source importante de recettes

La libéralisation du marché du travail et l'augmentation des recettes courantes des clubs observée, ou espérée, ont provoqué une multiplication des transferts et une augmentation des valeurs sur un marché qui est devenu un marché à part entière . Toutefois, ce gisement semble se tarir .

Il n'existe pas de données européennes immédiatement disponibles sur l'économie des transferts 7 ( * ) . Au vu des données éparses, portant sur la présence des joueurs étrangers dans les championnats nationaux ou relatant telle retentissante opération, on peut affirmer cependant que les échanges de joueurs ont connu un développement considérable , avec une augmentation concomitante des valeurs , après l'arrêt Bosman de la Cour de justice des communautés européennes (v. infra ) intervenu en 1995.

De quelques transferts

(en euros)

ZIDANE (Espagne)

75 100 000

FIGO (Espagne

61 400 000

CRESPO (Italie)

59 760 000

VIERI (Italie)

51 460 000

MENDIETA (Italie)

48 000 000

FERDINAND (Angleterre)

46 800 000

OVERMARS (Espagne)

41 500 000

ANELKA (Espagne)

39 000 000

Source : Dobson, Gerrad (2001) et El Pais, 28 août 2002.

Les données relatives à la France confirment cette observation.

Les recettes liées aux transferts en Ligue 1

( en milliers de francs )

1995-1996 20 clubs

1996-1997 20 clubs

1997-1998 18 clubs

1998-1999 18 clubs

1999-2000 18 clubs

2000-2001 17 clubs

395 349

495 973

926 922

1 469 197

1 496 643

1 822 906

Source : LNF - Statistiques saison 2000-2001.

Les recettes liées aux transferts en Ligue 2

( en milliers de francs )

1995-1996 22 clubs

1996-1997 19 clubs

1997-1998 21 clubs

1998-1999 20 clubs

1999-2000 20 clubs

2000-2001 20 clubs

dont Marseille

 
 
 
 

39 487

38 699

77 957

179 554

178 954

251 544

Source : LNF - Statistiques saison 2000-2001.

Les produits engendrés par les transferts en Ligue 1 et en Ligue 2 ont augmenté respectivement de 35,7 et 44,8 % en moyenne annuelle entre 1995 et 2001 . Avec 1 822,9 millions de francs pour la Ligue 1, ils atteignent pour la saison 2001-2002, un peu moins de la moitié des recettes courantes des clubs, ce qui constitue un élément de ressources particulièrement important.

On peut interpréter ces données comme traduisant un phénomène de forte valorisation de l'actif des clubs constitué par leurs joueurs.

Ses ressorts sont difficiles à identifier précisément, mais plusieurs facteurs cumulatifs sont responsables d'une envolée qui, en théorie, n'aurait pas dû se produire avec une telle ampleur (voir ci-après les développements consacrés à la dynamique des coûts salariaux) :

l'arrêt Bosman a libéré le marché et favorisé une augmentation du nombre des opérations ;

les perspectives de croissance des recettes courantes, en particulier des « droits-télé », ont nourri un processus qui s'est auto-entretenu, les recettes issues de la cession de joueurs engendrant à leur tour une inflation des transactions ;

la réforme de la Ligue des Champions, avec la prime considérable accordée aux équipes sportivement performantes, mais aussi les systèmes de répartition des droits nationaux qui prennent tous en compte la performance et la notoriété, ont incité les clubs à rechercher des compositions d'équipes les plus à même de leur permettre d'acquérir la meilleure « part du gâteau » ;

enfin, les très nombreuses irrégularités auxquelles donnent lieu les mutations de joueurs, dont la sanction n'est généralement pas assurée, ne sont certainement pas pour rien dans l'ampleur des transactions.

* 7 Un transfert représente l'opération par laquelle un joueur, attaché à un club, est « engagé » par un autre club.

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