B. LES MISSIONS INSTITUTIONNELLES ET LES ACTIVITÉS COMMERCIALES
1. Les missions institutionnelles
Le statut de Météo-France lui confie une mission générale d'information et de sécurité météorologiques.
La procédure de vigilance et d'alerte météorologiques a été réformée en 2001. Elle s'appuie désormais sur la diffusion au grand public et aux différents services de l'Etat, d'une information centrée sur le risque météorologique. La carte de vigilance, élaborée par Météo-France, désigne par des couleurs le niveau de risque et délivre des consignes de prudence lorsqu'il est élevé. Le bilan de cette procédure, réalisé chaque année par les services concernés, met en évidence un taux non négligeable de « fausses alertes » au niveau départemental. En revanche, il relève peu de cas de défaut d'alerte. Une faiblesse réside dans le degré d'anticipation des phénomènes : dans un tiers des cas leur détection intervient dans un délai ne permettant pas aux services de la sécurité civile d'intervenir. Il n'est pour autant pas possible de dire, en l'absence d'éléments de comparaison internationale, si cette situation n'est pas le simple reflet de l'état de l'art.
Au-delà de cette mission générale, l'établissement cherche à investir des domaines d'activité « connexes », tels que la prévision des crues ou la pollution de l'air, afin notamment d'optimiser l'utilisation de ses moyens. Le développement de ces activités pose la question de leur statut. Il n'est pas évident en effet que le décret statutaire de l'établissement autorise une extension de ses missions à ces domaines. Ces activités devraient alors s'analyser comme des prestations de service, et leur marché être ouvert à la concurrence.
2. Les activités commerciales
Météo-France exerce une activité commerciale et tire ses recettes de deux types de produits : les services télématiques et téléphoniques et les prestations aux professionnels. L'émergence d'une concurrence sur les produits grand public s'est traduite par une baisse des recettes dans ce secteur qui n'a été que partiellement compensée par l'expansion du marché des prestations de services aux professionnels.
Des incertitudes pèsent cependant sur la capacité de Météo-France à maintenir durablement le niveau de ses recettes commerciales face au développement de la concurrence sur l'ensemble de ses produits. Une baisse des prix trouverait rapidement sa limite pour l'établissement du fait de ses coûts et de l'interdiction de vente à perte.
L'établissement a engagé récemment une professionnalisation de sa fonction commerciale en se dotant d'outils de suivi et de prospective et d'un réseau de vente. Au niveau local, la gestion commerciale et la vente reposaient jusqu'en 2002 sur les délégués départementaux de la météorologie, qui assurent la direction de l'échelon départemental de Météo-France. Un réseau d'attachés de clientèle été constitué sur la base des régions économiques ou des secteurs d'activité porteurs.
Le manque de coordination entre la direction commerciale et les autres services, notamment ceux chargés de la production et de la recherche, est préjudiciable à la prise en compte des impératifs commerciaux dans les projets de développement. La fonction commerciale reste par ailleurs peu attractive pour les agents.