7.2 L'externalisation pour variabiliser les coûts

La seconde voie, une fois les gains de productivité absorbés, consiste à externaliser un certain nombre de tâches effectuées par des salariés de l'entreprise. Ceci revient dans les faits à transformer des coûts fixes (les salaires sont relativement indépendants des fluctuations de l'activité) en coûts variables (achats de prestations facturées en fonction des volumes traités).

Ce phénomène a été souvent observé pour les fonctions transversales (la comptabilité, l'informatique, la paie...) ou des fonctions connexes (la logistique, le transport, l'emballage...) et s'explique très souvent par la volonté stratégique de se recentrer sur le coeur de métier de l'entreprise.

La production peut également, en partie ou en totalité, et comme les autres fonctions de l'entreprise, être externalisée vers des sous-traitants, proches d'abord, et plus éloignés ensuite. Les conditions actuelles de gestion à distance comme la fiabilisation des process de production permettent de maintenir une bonne maîtrise du produit fini, et ne créé donc pas de distorsion par rapport au maintien en interne de l'activité. L'externalisation va d'abord concerner des parties de la chaîne de valeur ou de production, c'est le cas des équipementiers par exemple, puis des processus particuliers, comme l'assemblage ou le conditionnement, et s'étendre petit à petit à l'intégralité de la production vendue.

L'externalisation ou le recours à la sous-traitance est pourtant souvent considéré comme une étape intermédiaire vers la délocalisation, de façon consciente ou non. Qu'il s'agisse d'un recentrage de l'activité sur certaines fonctions ou processus clés ou critiques, dans un premier temps, ou plus largement de la cession de pans entiers de l'entreprise, (cas d'essaimage par exemple ou spin-off), l'externalisation permet d'amortir une décision difficile à prendre, en différant l'impact social et territorial, et en affranchissant d'une certaine façon l'entreprise de la décision future.

7.3 La délocalisation pour réduire directement les coûts

Une fois ces dernières adaptations réalisées, et face à de nouvelles tensions, l'entreprise est finalement contrainte à engager le troisième et dernier levier, celui de la délocalisation. Il est d'ailleurs possible de noter par extension que plus la proportion des coûts salariaux par rapport à la valeur ajoutée est importante, plus le produit ou service est exposé à un risque de délocalisation.

Délocaliser la production permet de pallier en partie l'impact de structure de coûts défavorables, et notamment le rapport entre la part des coûts de main d'oeuvre et des coûts matières. Ce choix apparaît in fine aux entreprises comme le plus productif, avec une forte et rapide visibilité des résultats escomptés. Il correspond à une réelle décision de gestion, difficile à prendre, qui revêt un caractère souvent définitif, et aux conséquences sociales lourdes (directes et indirectes), mais qui permet de maintenir l'entreprise dans la course face à ses concurrents, et donc d'assurer la pérennité de son activité.

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