CONCLUSION

La problématique du rapprochement des pays des Balkans avec l'Union européenne est une problématique d'ensemble . Ces pays sont géographiquement en Europe, ils ont pour la plupart connu la guerre et les divisions ethniques, leur adhésion à terme à l'Union européenne sera le symbole de la paix entièrement retrouvée sur notre continent.

Pour autant , le contexte actuel de l'élargissement est évidemment difficile , depuis le « non » aux référendums français et néerlandais et l'ouverture des négociations avec la Turquie et la Croatie. Une Union à vingt-sept, puis à vingt-neuf, qui inclurait aussi cinq pays des Balkans, voire davantage, n'est évidemment possible qu'à condition d'une réforme des institutions. Ce débat doit être clairement posé.

La présidence autrichienne a fait de l'élargissement de l'Union aux pays des Balkans une des priorités de son agenda . Il est temps que cette question soit élevée à un rang politique majeur, tant la région reste fragile et demande des assurances. Une réunion ministérielle informelle s'est tenue à Salzbourg les 10 et 11 mars 2006, qui a réaffirmé la vocation européenne des pays des Balkans, suivant l'agenda de Thessalonique. Les progrès de chaque pays seront jugés en fonction des mérites propres à chacun et en fonction des conditions posées par les critères de Copenhague et le processus de stabilisation et d'association, incluant la coopération avec le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

Par ailleurs, une résolution votée par le Parlement européen, le 16 mars 2006, sur le rapport d'initiative du président de la Commission des affaires étrangères Elmar Brok,  « rappelle que la capacité d'absorption de l'Union européenne, telle que définie lors du Sommet de Copenhague en 1993, reste une des conditions de l'adhésion de nouveaux pays; estime qu'il est essentiel, pour saisir la notion de capacité d'absorption, de définir la nature de l'Union européenne, en ce compris ses frontières géographiques; demande à la Commission de présenter avant le 31 décembre 2006 un rapport exposant les principes sur lesquels cette définition se fonde ».

De fait, l'élargissement et les frontières de l'Union seront les thèmes prioritaires du prochain Conseil européen de juin 2006, en particulier à la demande de la France . Il est essentiel que ce Conseil européen donne des signaux clairs aux pays des Balkans dont on ne peut dire qu'ils posent question au regard des « frontières géographiques » ou que leur taille démographique pose problème quant à leur capacité d'absorption par l'Union. En revanche, la réforme des institutions, bloquée par l'échec du processus constitutionnel, est évidemment le sujet majeur à relancer, de même que l'exigence d'un règlement préalable des conflits ethniques avant toute intégration à l'Union.

Avant même cette échéance de juin 2006, votre rapporteur note que le tout prochain test de la stabilité de la zone sera le référendum organisé le 21 mai 2006 au Monténégro . Il faudra être attentif à ce que les résultats de ce référendum, qui pourraient conduire à l'indépendance de la province, ne pèsent pas sur la stabilité régionale et en particulier sur le processus de négociation en cours entre le gouvernement de la Serbie et les représentants du Kosovo sur le devenir de cette province à très forte majorité albanaise.

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