B. DES MENACES GRAVES SUR L'ENVIRONNEMENT QUI POURRAIENT CONSTITUER UN ENJEU PLANÉTAIRE

La croissance rapide de l'économie chinoise, avec pour corollaire l'augmentation de la consommation d'énergie, a un coût important pour l'environnement et la santé en Chine. Ces impacts graves menacent la poursuite de ce développement . On peut même considérer, comme certains observateurs, que le modèle de développement économique occidental, fondé sur les sources d'énergie fossile et une production de déchets importante, n'est pas transposable à long terme en Chine du fait de l'épuisement programmé de ces ressources. L'enjeu environnemental du développement économique chinois devient ainsi planétaire, notamment s'agissant du réchauffement climatique.

La prise de conscience des autorités chinoises est réelle et la dégradation de l'environnement constitue une préoccupation majeure pour l'opinion publique.

1. Une situation très préoccupante en matière d'environnement

Les exemples de l'eau, des déchets et de la pollution de l'air suffisent à illustrer l'ampleur des défis environnementaux auxquels est confrontée la Chine.

a) Des ressources en eau insuffisantes et polluées

La Chine est le 13 ème pays le plus pauvre en eau du monde. Les ressources disponibles sont extrêmement faibles , de l'ordre de 2.300 l/an/habitant, au lieu de 8.800 pour la moyenne mondiale. La faiblesse des ressources se double d'une répartition inégale : les ressources sont plus abondantes au sud du pays, à l'opposé géographique des foyers de consommation qui sont situés au nord-est et à l'est. Ainsi 65 % des terres cultivées sont situées au nord du Fleuve Bleu mais cette région ne dispose que de 20 % des réserves d'eau.

De plus, le gaspillage, dû à une mauvaise gestion des réseaux et à des politiques irresponsables, vient amenuiser ces ressources.

En outre, les ressources restantes sont très largement contaminées par une pollution de haut niveau : on estime à 70 % des lacs et des rivières chinois et 90 % des nappes phréatiques sont pollués. Les mesures prises à l'encontre des pollueurs sont encore trop faiblement dissuasives et les stations d'épuration et de retraitement sont en sous-nombre notoire.

Enfin, l'augmentation de la consommation industrielle et urbaine rend critique la gestion de l'eau, à tel point que la Chine ne parvient pas à répondre à ses besoins.

b) Des déchets pléthoriques et insuffisamment traités

Les déchets solides sont très largement issus de la production industrielle (1.200 millions de tonnes en 2004). Mais les déchets ménagers occupent une part de plus en plus importante (155 millions de tonnes en 2004), en augmentation de 11 % par an dans les villes.

Or, la croissance de la population urbaine et de l'activité industrielle, conjuguée au stockage en décharge longtemps privilégié par les autorités, ont eu pour effet d'entraîner l'accumulation des déchets dans les zones urbaines (44 millions de tonnes en 2004), voire leur non traitement et leur éparpillement dans les campagnes. Au total, à peine plus de la moitié des déchets industriels et domestiques est traitée .

Cette situation occasionne en aval de sérieux problèmes sanitaires, du fait de l'infiltration et de la pollution indirecte des sols et des cours d'eau. Le problème de la surface occupée est aussi posé : la Chine, mal dotée en terres arables disponibles, n'a plus de place pour ses déchets.

Enfin, la prise en charge efficace de ces déchets est rendue coûteuse, car la modification de la composition des déchets, liée à l'irruption de nouveaux modes de consommation, empêche la réutilisation spontanée traditionnelle, et oblige à la mise en oeuvre de technologies de traitement plus sélectives et innovantes.

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