N° 340

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 2005-2006

Annexe au procès-verbal de la séance du 10 mai 2006

RAPPORT D'INFORMATION

FAIT

au nom de la commission des Affaires culturelles (1) à la suite d'une mission effectuée en Chine du 24 septembre au 2 octobre 2005 ,

Par MM. Jacques VALADE, Jean-Claude CARLE, Jean-Léonce DUPONT, Pierre LAFFITTE, Serge LAGAUCHE, Jean-Marc TODESCHINI et Jean-François VOGUET,

Sénateurs.

(1) Cette commission est composée de : M. Jacques Valade, président ; MM. Ambroise Dupont, Jacques Legendre, Serge Lagauche, Jean-Léonce Dupont, Ivan Renar, Michel Thiollière, vice-présidents ; MM. Alain Dufaut, Philippe Nachbar, Pierre Martin, David Assouline, Jean-Marc Todeschini, secrétaires ; M. Jean Besson, Mme Marie-Christine Blandin, MM. Jean-Marie Bockel, Yannick Bodin, Pierre Bordier, Louis de Broissia, Jean-Claude Carle, Gérard Collomb, Yves Dauge, Mme Annie David, MM. Christian Demuynck, Denis Detcheverry, Mme Muguette Dini, MM. Louis Duvernois, Jean-Paul Émin, Mme Françoise Férat, MM. François Fillon, Bernard Fournier, Hubert Haenel, Jean-François Humbert, Mme Christiane Hummel, MM. Soibahaddine Ibrahim, Alain Journet, André Labarrère, Philippe Labeyrie, Pierre Laffitte, Simon Loueckhote, Mme Lucienne Malovry, MM. Jean Louis Masson, Jean-Luc Mélenchon, Mme Colette Mélot, M. Jean-Luc Miraux, Mme Catherine Morin-Desailly, M. Bernard Murat, Mme Monique Papon, MM. Jean-François Picheral, Jack Ralite, Philippe Richert, René-Pierre Signé, André Vallet, Marcel Vidal, Jean-François Voguet.

Chine.

INTRODUCTION

Mesdames, Messieurs,

Au terme des « Années croisées » entre la France et la Chine, qui ont permis d'améliorer la connaissance mutuelle entre nos deux pays et de développer nos partenariats, la commission des affaires culturelles a souhaité effectuer un déplacement en Chine. Elle s'est ainsi rendue à Pékin, Xian et Shanghai, du 24 septembre au 2 octobre 2005.

La délégation était conduite par M. Jacques Valade, président de la commission, sénateur de la Gironde, et composée, en outre, de M. Jacques Legendre, vice-président de la commission, sénateur du Nord, M. Jean-Léonce Dupont, vice-président de la commission, sénateur du Calvados, M. Serge Lagauche, vice-président de la commission, sénateur du Val-de-Marne, M. Jean-Claude Carle, sénateur de la Haute-Savoie, M. Pierre Laffitte, sénateur des Alpes-Maritimes, M. Jean-Marc Todeschini, sénateur de la Moselle, M. Jean-François Voguet, sénateur du Val-de-Marne.

La délégation tient à remercier l'ensemble des interlocuteurs rencontrés pour la qualité de leur accueil, ainsi que les services de l'Ambassade de France, pour la contribution apportée au bon déroulement de ce déplacement, tout particulièrement M. Philippe Guelluy, ambassadeur de France en Chine, et M. Jean-Marie Schuh, consul général à Shanghai.

La mission d'information avait notamment pour objet d'étudier les domaines de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche. La délégation a observé un système éducatif très sélectif, qui connaît une mutation de grande ampleur. Elle s'est interrogée sur l'évolution du système de recherche, qui fera peut-être de la Chine le futur laboratoire du monde...

La mission visait également à faire le point sur la situation des secteurs des médias, de l'architecture et des différents volets de la culture, qui dévoile un paysage contrasté.

Les nombreux entretiens avec des responsables politiques et des acteurs universitaires, scientifiques et culturels, mais également les visites menées par la délégation, lui ont donné une approche concrète des profondes mutations intervenues au cours des dernières années ou à venir.

Faisant écho au fameux ouvrage de M. Alain Peyrefitte, on peut dire que l'éveil de la Chine ne fait plus de doute pour personne. Le chemin déjà parcouru dans les différents domaines étudiés est impressionnant. A l'issue de cette courte immersion dans l'Empire du Milieu, les questionnements de la délégation portent plutôt aujourd'hui sur la nature et l'ampleur des réformes que le pays souhaitera et voudra poursuivre ; ils renvoient, en miroir, aux interrogations sur l'avenir de notre propre pays.

La Chine s'est bel et bien éveillée. La France doit, elle, veiller à ne pas s'endormir...

I. L'ENSEIGNEMENT EN CHINE : ENTRE SÉLECTION ET (R)ÉVOLUTION PRAGMATIQUE

L'éducation chinoise est traditionnellement fondée sur une sélection sévère et une concurrence acharnée ; sans doute s'agit-il là partiellement d'un héritage historique lié au mandarinat impérial. Le système est cependant sur la voie d'une réforme de très grande ampleur , que nécessite l'adaptation aux évolutions du monde contemporain, aux attentes de la société et aux besoins de l'économie chinoise.

Cette réforme porte sur tous les volets de l'enseignement préscolaire à l'enseignement supérieur, en passant par l'enseignement professionnel et la formation continue : définition des objectifs éducatifs et pédagogiques, accès à l'éducation, définition des contenus, financements, formation, sélection et rémunération des personnels enseignants et administratifs, place des enseignants et des chercheurs, coopération internationale.

Elle fait l'objet d'une planification ambitieuse. La visite d'étude de la délégation de la commission s'est déroulée entre la fin du 10 e plan quinquennal (2000-2005) et le lancement du 11 e plan quinquennal (2006-2010) présenté au début de cette année.

A. LE PARCOURS PÉDAGOGIQUE EXIGEANT DU JEUNE CHINOIS

1. L'organisation de la scolarité

En Chine, la scolarité obligatoire est de 9 ans.

L'admission d'un cycle à l'autre s'effectue traditionnellement sur la base d'un concours . Toutefois, le concours d'entrée en primaire a été supprimé depuis plusieurs années. Le concours Zhongkao permet d'entrer en collège, tandis que le Gaokao permet aux lycéens d'accéder à l'enseignement supérieur.

Chaque cycle se divise en classes d'âge et comprend un nombre d'années d'études fixe :

- l'enseignement pré-scolaire pour les enfants âgés de plus de 3 ans, dure trois ans ;

- l'enseignement obligatoire (qui comprend le primaire et le 1 er cycle du secondaire) peut être organisé sous les formes 6+3, 5+4 ou 9 ans (la majorité des écoles ont un système de 6+3). Par conséquent, l'école primaire dure 6 ou 5 ans et le 1er cycle du secondaire 3 ou 4 ans. Les enfants entrent à l'école primaire à 6 ou 7 ans et au collège à 12 ou 13 ans ;

- l'enseignement secondaire du 2 e cycle commence vers 15-16 ans et la durée des études est de 3 ans ;

- l'enseignement supérieur général comprend d'une part, des établissements supérieurs d'enseignement général - l'équivalent de nos universités - qui délivrent des diplômes de niveau bac + 3 ( Dazhuan ), bac + 4 ( Benke ), bac + 7 (Master) à bac + 10 (Doctorat) et, d'autre part, des écoles supérieures techniques et professionnelles, d'un niveau inférieur, qui délivrent des diplômes de niveau bac + 2 ou 3, et proposent des formations pour adultes.

L'ORGANISATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF CHINOIS

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