B. L'AMPLEUR ET LA PRÉCOCITÉ DES RÉPONSES POLITIQUES

1. Les réponses nationales

Gouverner, c'est prévoir.

Tant en matière de limitation des émissions de gaz à effet de serre que de préparation du choc pétrolier qui s'esquisse, les réponses politiques et leur préparation sociale seront décisives.

Et une information claire et objective est un préalable à cette action.

Les réponses possibles ont des expressions individuelles qui relèvent de réactions à la montée des prix de l'essence ou du fuel à la pompe que la hausse actuelle du pétrole a commencé à susciter. Elles s'adossent aussi à des comportements plus civiques, peu à peu générés par la prise de conscience des dangers du développement de l'effet de serre pour la planète.

Mais elles doivent être fédérées par un volontarisme politique, ceci pour deux raisons :

• D'une part , le fait que le monde dans lequel nous évoluons est en passe de changer durablement justifie que les États mènent des actions d'une plus grande ampleur que celles qui pouvaient résulter de l'agrégat de l'évolution des comportements individuels.

Par exemple, encourager la montée de filières de substitution fondées sur des énergies renouvelables ne peut que reposer sur un faisceau d'actions économiques, fiscales, législatives et normatives qui relèvent de la puissance publique.

Relève aussi de l'État la définition d'objectifs et la mise en place de relais d'application de cette politique - en particulier auprès des collectivités territoriales. Comme en relève également la prise de conscience énergétique grâce à une information systématique du public - en commençant par l'école, en s'appuyant sur le tissu associatif et en incitant les médias à remplir leur rôle, en formant les personnels concernés (architectes, bureaux d'études, élus locaux, etc.) -.

Dans le domaine qui nous préoccupe, les enjeux et l'ampleur du chantier sont de la dimension des projets de reconstruction menés après la guerre.

• D'autre part , parce que se posent les problèmes de la gestion du temps et de la recherche de consensus sociaux.

Car même si les échéances en matière de changement climatique et de raréfaction de la ressource pétrolière sont probablement beaucoup plus proches qu'on ne l'envisage communément, elles demeurent lointaines puisqu'elles se situent à des horizons de temps supérieurs à ceux des échéances électorales ou des prévisions de cotation en bourse.

Or, comme cela a été souligné dans la première partie de ce rapport, dans le domaine du développement durable il s'agit de décider aujourd'hui pour le surlendemain.

Cela suppose probablement la recherche préalable d'un consensus assez large pour que les décisions qui prendront effet dans cinq à vingt ans ne soient pas remises en cause par les aléas du cycle politique, et donc empêchées d'être mises en oeuvre du fait des impopularités provisoires qu'elles pourraient susciter.

Cette recherche de consensus est indispensable car les évolutions à accomplir pour s'adapter au monde qui vient seront malaisées.

Mais c'est à ce prix que notre pays pourra surmonter les chocs énergétiques qui s'annoncent et contribuer plus activement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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