13. Audition du commissariat à l'énergie atomique (CEA)

Etaient présents :

- M. Jean-Claude Petit, directeur des programmes

- M. Jean-Pierre Vigouroux, chargé des relations avec le parlement

M. Jean-Pierre Vigouroux a tout d'abord indiqué à vos rapporteurs que l'atome était loin d'épuiser les ressources et les actions du commissariat à l'énergie atomique : les nouvelles technologies d'énergie (NTE) sont, en effet, au coeur d'un programme de recherche ambitieux. Aussi étonnant que celui puisse paraître, l'effort actuel comme programmé du CEA dans le domaine des NTE est sensiblement comparable à celui que le CEA consacre aux recherches relatives au nucléaire du futur, l'un des trois volets du programme de recherche du CEA dans le domaine nucléaire. Le programme NTE vise à accélérer le déploiement des énergies alternatives en France par un doublement de l'effort financier entre aujourd'hui et 2015. Jean-Claude Petit, directeur des programmes du CEA, a souligné toute l'importance que le centre accorde à la diversification du bouquet énergétique de la France.

M. Jean-Pierre Vigouroux a déclaré que le CEA développait des actions en direction notamment de l'énergie solaire et des biocarburants.

En premier lieu, a-t-il indiqué, le CEA est un acteur majeur du projet d'Institut National de l'Energie Solaire (INES) à Chambéry, dont la vocation est de regrouper sur ce site la grande majorité des acteurs français du domaine de l'énergie solaire. Le but d'INES est donc de fédérer la R&D en France (CEA, CNRS, CSTB) autour de trois axes complémentaires et en parfaite synergie et cohérence :

- recherche, développement et innovation au meilleur niveau mondial ;

- démonstration et intégration ;

- formation, sensibilisation et éducation.

L'objectif affiché est d'atteindre rapidement une masse critique (150-200 personnes) et de devenir un centre d'excellence européen sur le solaire, en support aux projets industriels.

En second lieu, M. Jean-Pierre Vigouroux a indiqué que la CEA s'intéressait de près à la filière « Biocarburants de deuxième génération », rappelant que les biocarburants actuellement sur le marché proviennent essentiellement de la filière fermentation ou de la filière biodiesel à partir d'huile végétale de colza. Cette filière en plein développement trouvera néanmoins des limitations du fait de la ressource limitée et du mauvais rendement énergétique des procédés. C'est pourquoi, a-t-il expliqué, devraient se développer dans les années à venir les « Biocarburants de deuxième génération » produits à partir de l'intégralité de la matière végétale et non seulement les graines ou les racines.

Or, a souligné M. Jean-Claude Petit, les ressources biomasse ligno-cellulosiques sont très importantes en France et peu exploitées. Le CEA en association avec l'IFP et des partenaires européens propose donc un programme sur une dizaine d'années (2005-2015) afin de développer des procédés très innovants (avec apport d'énergie extérieure) pour augmenter significativement la quantité de biocarburants produite, tout en obtenant les coûts les plus bas possibles, même s'ils demeureront élevés par rapport aux prix des carburants actuels. Une véritable filière industrielle française associant pétroliers, exploitants et utilisateurs finaux est en cours de montage.

En conclusion, M. Jean-Claude Petit et M. Jean-Pierre Vigouroux ont mis en exergue l'implication du CEA dans la valorisation de la biomasse puisqu'un de ses sites, situés à Valduc (Côte-d'Or), est chauffé par une grosse chaufferie alimentée majoritairement par de la paille.

Selon le même principe de fonctionnement qu'une chaudière à bois, le combustible est de la paille broyée à laquelle peuvent s'ajouter des déchets de scierie : les deux tiers de la chaleur nécessaire pour chauffer les 194.000 m² de bureaux et laboratoires du CEA proviennent, depuis novembre 2005, de la combustion de la paille. Par rapport au fioul qui était précédemment utilisé, ce nouveau mode de chauffage réduit annuellement les rejets de CO 2 dans l'atmosphère de 6.390 tonnes. Ces performances ont convaincu les pouvoirs publics de subventionner la moitié de l'investissement de 2,3 millions d'euros.

M. Jean-Pierre Vigouroux a fait valoir qu'il s'agissait, dans cette opération, de recycler un sous-produit des cultures céréalières qui ne sert ni pour le bétail ni comme amendement des sols, et qui est le plus souvent brûlé sur place.

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