20. Audition d'EDF

Etaient présents :

- Mme Claude Nahon, directrice du développement durable d'EDF

- M. Alban Schultz, chargé de mission à la direction des affaires publiques d'EDF

Mme Claude Nahon a tout d'abord souligné que la France était le premier producteur européen d'énergies renouvelables, et qu'elle devait en grande partie cette position à la place de l'hydroélectricité qui représente 11 % de la production électrique nationale. Il a signalé que les collectivités territoriales pouvaient jouer un rôle moteur dans le domaine de la « petite hydraulique » mais qu'elles devaient se montrer exemplaires et particulièrement exigeantes en ce qui concernent le bilan « développement durable » du projet. En effet, a-t-elle souligné, une micro-centrale hydroélectrique permet de produire de l'électricité sans effet de serre mais il faut en mesurer les conséquences environnementales (biodiversité) et veiller à les atténuer. L'approche de ce type de projet, a-t-elle plaidé, doit donc réellement s'inscrire dans les exigences de développement durable.

Mme Claude Nahon a également relevé la croissance très rapide de l'énergie éolienne.

A cet égard, M. Claude Belot, rapporteur , a toutefois souligné que l'énergie éolienne était intermittente et aléatoire et posait, en outre, des difficultés inhérentes à l'insertion paysagère et urbanistique.

Mme Claude Nahon a rejoint l'analyse de M. Claude Belot , soulignant qu'une éolienne était davantage un site industriel qu'un « moulin du futur » et qu'EDF intégrait d'ailleurs cette donnée dans les choix d'implantation.

D'une manière générale, Mme Claude Nahon a fait valoir que si le principe de spécialité avait longtemps fait obstacle à une diversification du bouquet énergétique, la loi du 11 août 2004 permettait désormais à EDF de s'engager dans une stratégie de développement des énergies renouvelables thermiques. De surcroît, a-t-elle ajouté, la mise en place des certificats d'économies d'énergie, introduits par la loi énergie du 13 juillet 2005, incite fortement le groupe à réaliser des opérations de maîtrise de l'énergie, sauf à verser une pénalité libératoire.

Par ailleurs, Mme Claude Nahon s'est déclarée favorable à la cogénération à partir d'énergies renouvelables et non d'énergies fossiles comme le fioul ou le gaz. Elle a, en effet, soutenu que dans le cas contraire, la production d'électricité à partir d'une cogénération émettrait des gaz à effet de serre alors que la spécificité du parc nucléaire est précisément de produire une énergie décarbonée.

M. Claude Belot , rapporteur, a salué le discours officiel d'EDF, regrettant toutefois un fossé avec la réalité de terrain. Il a ainsi pris l'exemple de la commune de Jonzac (Charente Maritime) qui a vainement tenté d'obtenir en 2003 un prix de rachat d'électricité produite par une unité de cogénération bois. M. Claude Belot a déploré en l'espèce une mauvaise volonté caractérisée de l'opérateur historique face au développement des énergies concurrentes.

Mme Claude Nahon a cependant souligné qu'une évolution des mentalités était en marche au sein du groupe, que des efforts avaient été accomplis et que des résultats concrets l'attestaient.

M. Alban Schultz a déclaré, quant à lui, qu'EDF s'intéressait particulièrement aux pompes à chaleur géothermiques, dispositifs thermo-dynamiques qui permettent d'élever l'énergie récupérée de la chaleur de la terre.

Il a ainsi souligné que les recherches actuelles permettaient d'augurer à moyen terme des coefficients de performance (COP) de 6. Rappelant que le COP se définit comme le rapport de chaleur restituée sur électricité consommée, il a ainsi soutenu que de telles pompes à chaleur pourraient restituer 6 kWh de chauffage pour 1 kWh d'électricité consommé, alors que le COP est aujourd'hui de 3 ou 4 pour les équipements sur le marché.

M. Jean-Marc Juilhard, rapporteur , a quant à lui souligné qu'en dépit du crédit d'impôt, la France accusait un certain retard par rapport au marché suédois rappelant que la Suède compte actuellement 300.000 pompes à chaleur et que 95 % des constructions neuves se dotent aujourd'hui d'une telle installation.

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