d) La limitation des prises connexes
Le « moissonnage » des océans avec des technologies de plus en plus perfectionnées aboutit à multiplier les prises connexes et donc les rejets multiples de juvéniles ou d'espèces non commerciales qui contribuent à l'altération des ressources maritimes et l'épuisement des écosystèmes océaniques. Mais ces prises connexes sont très variables suivant les types de pêche : de 20 à 40 % et jusqu'à 80 % pour la pêche à la crevette 33 ( * ) .
L'exemple qui suit montre la variété de ces rejets pour les seuls chalutiers artisans en Bretagne Nord :
Réduire ces prises connexes dépend donc d'améliorations technologiques très différentiées.
L'Union européenne 34 ( * ) envisage d'agir indirectement en interdisant progressivement les rejets et en obligeant les chalutiers à rapporter ces rejets à terre, avec l'espoir que cette restriction graduelle pèsera sur les coûts des pêcheries et pourra être l'amorce permettant d'encourager des progrès technologiques dans ce domaine.
Le recyclage et la valorisation des rejets ainsi que des déchets issus de la transformation des produits de la pêche doivent être aussi explorés.
e) Encourager la labellisation d'une pêche et d'une aquaculture responsables et durables
Il serait souhaitable de progresser - comme cela se fait dans d'autres domaines de protection de la biodiversité - dans le domaine de la labellisation d'une pêche et d'une aquaculture durables. L'Union européenne pourrait être un cadre de cohérence pertinent dans ce domaine.
S'agissant de la labellisation durable , il existe un écolabel de la FAO, le MSC qui ne recouvre que 7 % des prélèvements mondiaux. Une action de promotion de ce label par l'Union européenne serait souhaitable dans la mesure où il ne semble pas indiqué de multiplier les labellisations pour des raisons de visibilité.
Mais les pêches dites responsables sont tout aussi importantes ; elles tendent à écarter de la commercialisation des prises illégales (de l'ordre de 15 à 25 % en moyenne, qui peuvent atteindre 100 % pour le thon méditerranéen) et pour certaines entreprises « responsables » .
L'entreprise FINDUS a, par exemple, engagé depuis cinq ans une action qui vient à terme et qui lui a permis d'atteindre un objectif de 100 % avec des méthodes analogues à celles du commerce équitable vis-à-vis de fournisseurs responsables, excluant toute prise illégale. Cet objectif a été atteint grâce à un cahier des charges passé avec les fournisseurs qui font l'objet de contrôles stricts.
Il serait souhaitable que ce type d'action puisse être clairement labellisé et, le cas échéant, harmonisé à l'échelon européen et encouragé par une fiscalité appropriée.
* 33 Dans ce domaine, des solutions techniques commencent à être mises en oeuvre permettant de réduire ce pourcentage.
* 34 Communication du 22 mars 2007.