b) Un nombre croissant d'étudiants

En 2004, le nombre d'étudiants inscrits dans les pays de l'OCDE était de 132 millions , contre 68 millions en 1991, ce qui correspond à une croissance annuelle moyenne des inscriptions de 5,1 % 16 ( * ) . Entre 1995 et 2004, le nombre d'étudiants a augmenté dans tous les pays de l'OCDE à l'exception de l'Espagne.

Le taux d'obtention d'un diplôme de fin d'études tertiaires a fortement augmenté dans la plupart des pays de l'OCDE, entre la génération des 55-64 ans et celle des 25-34 ans. En moyenne, dans l'ensemble des pays de l'OCDE, 32 % des 25-34 ans sont titulaires d'un tel diplôme, contre 26 % des 25-64 ans. Ces chiffres sont respectivement de 30 % et 24 % dans l'UE-19.

Dans certains pays, l'augmentation a été spectaculaire, par exemple en Irlande où les titulaires d'un diplôme de fin d'études tertiaires représentent 41 % de leur classe d'âge chez les 25-34 ans, contre 29 % en moyenne chez les 25-64 ans. En France , l'évolution est du même ordre, avec des proportions de respectivement 39 % et 25 % de chaque classe d'âge .

La tendance n'est toutefois pas identique dans tous les pays. Aux États-Unis , le taux de diplômés de l'enseignement supérieur est très élevé et stable en fonction des tranches d'âge (39 % des 25-64 ans). En Allemagne au contraire, cette proportion est inférieure à la moyenne quel que soit l'âge considéré (22 % des 25-34 ans contre 25 % des 25-64 ans, soit une baisse atypique de l'accès à l'enseignement supérieur).

PROPORTION DE TITULAIRES D'UN DIPLÔME DE NIVEAU TERTIAIRE
DANS LA POPULATION (2005)

En pourcentage, par groupe d'âge

Cette croissance des effectifs de l'enseignement tertiaire s'est accompagnée d'une augmentation des dépenses publiques et privées associées. Celles-ci sont en effet passées en moyenne d'1,2 % du PIB en 1995, à en moyenne 1,4 % du PIB en 2004, dans les 20 pays de l'OCDE pour lesquels ces chiffres sont disponibles 17 ( * ) .

c) Une mobilité internationale accrue

La mobilité internationale des étudiants crée les conditions d'une concurrence entre établissements.

Au cours des trente dernières années, cette mobilité a fortement augmenté. Le nombre d'étudiants scolarisés dans un pays dont ils ne sont pas ressortissants est passé de 0.61 million en 1975 à 1,8 million en 2000 et à plus de 2,7 millions en 2005, soit une augmentation de 5 % (127.000 individus) par rapport à 2004.

Depuis 2000, le nombre d'étudiants étrangers dans le monde a donc augmenté de 50 %.

ÉTUDIANTS ÉTRANGERS SCOLARISÉS DANS LE MONDE

Sources : OCDE, UNESCO

L'Allemagne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni accueillent plus de 50 % de tous les étudiants étrangers. 9 % d'entre eux choisissent la France, dont la « part de marché » a augmenté d'un point depuis 2000.

Cet accroissement de la mobilité internationale des étudiants a été favorisé par les pouvoirs publics , pour promouvoir les liens entre pays, notamment dans le contexte de la construction européenne. Les politiques d'incitation à la mobilité, telles que le programme européen ERASMUS, ont été relayées par un contexte économique de plus en plus favorable : démocratisation des prix du transport, apparition de moyens de communication favorisant l'acquisition d'information à un coût très faible (Internet).

L'internationalisation est un phénomène qui est aussi observable sur le marché du travail, pour les emplois hautement qualifiés, ce qui incite les individus à acquérir une expérience internationale au cours de leurs études.

Enfin, en plus des recettes que sont susceptibles de générer les étudiants en mobilité, les établissements voient dans ce recrutement un moyen d'améliorer ou de préserver leur réputation.

Pour les étudiants concernés, les principaux facteurs intervenant dans le choix du pays d'accueil sont :

- la langue d'enseignement ;

- le montant des droits de scolarité ;

- le coût de la vie dans le pays d'accueil.

La France figure au nombre des pays les plus attractifs , même si elle est devancée par les pays de langue anglaise (États-Unis, Royaume-Uni) et par l'Allemagne.

RÉPARTITION DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS SELON LE PAYS D'ACCUEIL - 2005

Pourcentage d'étudiants étrangers de l'enseignement tertiaire par pays de destination

Source : Regards sur l'éducation. (OCDE 2007)

Ce schéma illustre la concurrence à laquelle se livrent non seulement les établissements, mais aussi les pays. Dans ce contexte, la France fait preuve d'une attractivité certaine , supérieure à celle de ses partenaires européens de langue latine (Espagne, Italie) et même à celle de grands pays de langue anglaise (Australie, Canada).

L'essor sans précédent de l'enseignement tertiaire et son inscription dans un contexte mondial ont suscité des réflexions convergentes sur la qualité de ce niveau d'enseignement.

* 16 Source : Tertiary education for the knowledge society, op.cit.

* 17 Voir l'annexe 2 au présent rapport.

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