c) Assurer la continuité et la pertinence des parcours vers l'enseignement supérieur

Le fait que le diplôme délivré en fin de CEPI (le DNOP) ne conduise pas directement à une profession, impose d'autant plus que la réflexion sur les contenus des formations soit conduite en articulation avec le volet enseignement supérieur, afin d'assurer un continuum cohérent de l'ensemble du dispositif de formation.

A cet égard, il faut rappeler la longue absence de véritable structuration de l'enseignement artistique supérieur, qui explique la complexité du parcours de nombreux professionnels. Ainsi, dans le domaine musical, la porte d'accès étroite aux deux conservatoires nationaux supérieurs de musique (les CNSM de Paris et de Lyon) ne permet de former qu'un faible nombre de professionnels.

Les incertitudes qui continuent à peser sur la structuration de l'enseignement supérieur entretiennent l'inquiétude des jeunes et de leurs parents sur les finalités du DNOP, qui aura notamment pour fonction de permettre l'accès à un enseignement supérieur encore mal défini et dont la réorganisation est en cours.

Il semble qu'environ 10 pôles soient nécessaires sur l'ensemble du territoire. Votre rapporteur a souligné, dans la première partie du rapport, que de tels pôles avaient déjà été préconisés dans le cadre du Plan Landowski de 1967 en faveur du développement de l'enseignement musical ; or, ils n'avaient pas vus le jour.

Deux pôles de préfiguration ont été choisis à Boulogne-Billancourt et Paris. Toutefois, l'Union nationale et syndicale des directeurs de conservatoire dénonce « l'absence de transparence, d'appel d'offre et de cahier des charges précis » dans laquelle se déroulerait ce processus.

Par ailleurs, un certain nombre de collectivités se sont déjà investies dans ce domaine, notamment dans le cadre de partenariats avec l'université.

Sachant que toutes les attentes ne pourront être comblées, le ministère devra clarifier rapidement le paysage de l'enseignement supérieur artistique et informer les acteurs des critères retenus pour l'examen des dossiers.

Par ailleurs, le ministère de la culture et de la communication, en coordination avec le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, s'est fixé pour objectif d'inscrire les formations relevant de sa tutelle dans le schéma européen licence-master-doctorat (LMD) et de poursuivre l'inscription d'un nombre croissant de ses diplômes au Répertoire national de la certification professionnelle (RNCP).

En outre, votre commission souhaite qu'il s'assure d'une adéquation pertinente entre les perspectives d'emplois et le nombre de diplômés.

Cette analyse ne devrait certes pas être conduite dans l'idée de définir un numerus clausus mais elle devrait néanmoins permettre d'établir un rapport entre le contenu des formations proposées et les grandes évolutions de l'employabilité au sens large.

Les informations sont encore très lacunaires et un délai sera nécessaire pour combler ce vide, mais l'on dispose néanmoins d'ores et déjà d'un certain nombre d'études permettant une analyse prospective.

Ainsi, par exemple, le ministère évalue à 2 000 le nombre de musiciens jouant dans des orchestres permanents, à 30 000 ceux disposant du statut de l'intermittence et à environ 1 000 musiciens par an les besoins en matière de renouvellement.

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