(3) Une activité promise à un fort développement

Le rapport sénatorial Refaire la France constatait déjà que le tourisme vert était encore beaucoup trop modeste dans notre pays, pourtant première destination touristique mondiale en termes de fréquentation (82 millions de touristes en 2007). Ce constat semble toujours d'actualité en 2008 . Selon Mme Danièle Küss, le tourisme rural ne représenterait aujourd'hui que 20,6 % du chiffre d'affaires du tourisme intérieur.

Il paraît toutefois logique de tabler sur un fort développement de cette forme de tourisme dans les années à venir en raison de la progression de l'hébergement marchand et du fort potentiel du tourisme rural de proximité.

Sur le premier point, il faut noter que le séjour à la campagne s'effectue aujourd'hui surtout en maison individuelle, le plus souvent à titre gratuit (dans la famille, chez des amis ou en résidence secondaire) : selon Mme Danièle Küss, seul un quart des personnes effectuant un séjour à la campagne ont actuellement recours à un hébergement marchand (hôtel, gîte rural, village de vacances, location). Cette gratuité signifie indirectement qu'une des principales caractéristiques des séjours en milieu rural réside dans le fait qu'on y renoue des relations avec sa famille ou avec des amis. Bien qu'encore modeste, ce chiffre de 25 % est en légère progression : il n'était que de 22 % en 2003, comme le souligne le rapport de la DATAR Quel avenir pour l'espace rural en 2020 ?

Cette évolution, précise le rapport, tient en partie au recul des résidences secondaires . Si leur existence constitue une spécificité française (9 % des ménages en possèdent une), leur part dans l'ensemble du patrimoine bâti, après une croissance régulière, régresse depuis les années 1990. Ce phénomène a plusieurs explications. C'est d'abord la traduction d'une sédentarisation, la résidence secondaire devenant dans certains cas la résidence principale, soit pour des actifs qui font un choix de vie alternatif qu'autorise la diminution du temps de travail, soit plus généralement au moment de la retraite de ces propriétaires. Ce recul s'explique ensuite par le fait que les classes en âge d'en faire l'acquisition sont moins nombreuses que par le passé et doivent en outre faire face, dans un contexte économique difficile, à la hausse des prix de l'immobilier.

Sur le second point, à savoir le fort potentiel du tourisme rural de proximité, Mme Danièle Küss a souligné que ce tourisme constituait « une des réponses possibles à l'augmentation du prix des carburants qui va nécessairement réduire les distances » . M. Antoine de Fombelle a, quant à lui, déclaré que l'avenir du tourisme rural résidait dans les espaces ruraux localisés à proximité des réserves de population urbaine, c'est-à-dire les espaces entourés de 5 millions de personnes situés à moins de 2h30 de voiture.

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