(2) Les réseaux de chaleur, une valorisation optimisée des énergies renouvelables

En second lieu, les réseaux de chaleurs constituent une réponse particulièrement adaptée pour valoriser les énergies locales : ils sont sûrs (la maintenance est centralisée), souples (les sources d'alimentation du réseau peuvent varier en fonction de la disponibilité et des coûts des différentes énergies) et vertueux d'un point de vue environnemental (les chaufferies sont équipées de systèmes de dépollution et de filtre des fumées assurant un bilan CO 2 bien meilleur qu'un ensemble équivalent de petites chaudières individuelles). Par ailleurs, seuls les réseaux de chaleur permettent d'utiliser à grande échelle la chaleur issue du bois, de la géothermie, de l'incinération des déchets ménagers, du biogaz de méthanisation, de la cogénération ou encore de rejets industriels.

Certes, le rapport relève qu'un réseau de chaleur sera plus rentable s'il dessert des clients en zones d'habitat concentré atteignant une certaine « taille critique », mais il souligne également la possibilité de créer des micro-réseaux de chaleur en zone rurale dès lors qu'existe une forte densité de bâtiments « énergivores » dont la consommation thermique est importante et régulière tout au long de l'année : sites industriels, hôpitaux, écoles, salles des fêtes, maisons de retraite, logements sociaux, piscines, églises...

(3) Les énergies renouvelables, des énergies compétitives

Avec la flambée des énergies fossiles, l'instauration d'une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à taux réduit 104 ( * ) et la mise en place des quotas d'émissions de CO 2 et des certificats d'économie d'énergie, toutes les énergies renouvelables sont entrées en phase de compétitivité . Non seulement les énergies locales permettent un allégement de la facture énergétique, mais en plus, elles présentent un second intérêt majeur : garantir la quasi-stabilité du coût du chauffage sur une très longue période . En effet, un réseau de chaleur construit aujourd'hui et bien entretenu peut avoir une espérance de vie de plus de 40 ans : il met donc les usagers à l'abri d'une hausse potentiellement vertigineuse du coût des énergies fossiles d'ici 2050.

(4) Les énergies renouvelables, des énergies de haute technologie

Par ailleurs, si les énergies renouvelables thermiques ont pu être présentées dans les années 1980 comme des « procédés expérimentaux » ou des « aventures technologiques », la situation est aujourd'hui radicalement différente. Avec les effets classiques de la courbe d'apprentissage et de l'extension de la taille des marchés, les énergies renouvelables sont désormais servies par des technologies de pointe fiables, éprouvées et maîtrisées , et ce dans toutes les filières : géothermie, bois-énergie, solaire, biogaz, réseaux de chaleur ...

* 104 A l'initiative de MM. Claude Belot et Jean-Marc Juilhard, auteurs du rapport, les réseaux de chaleur alimentés à plus de 60 % par la biomasse, la géothermie, les déchets et produits de récupération bénéficient d'une TVA à taux réduit de 5,5 % applicable non seulement, comme pour tous les réseaux de chaleur, à l'abonnement (partie fixe de la facture chauffage), mais également à la partie variable, c'est-à-dire à la consommation (article 76 de la loi du 13 juillet 2006 portant engagement national pour le logement).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page