2. Un climat très favorable, la richesse du sol, le réseau hydrographique

Doté de conditions naturelles exceptionnelles qui voient coexister plusieurs types de climats, bénéficiant de longues périodes d'ensoleillement et de périodes de production étendues, le territoire brésilien est, à plusieurs points de vue, idéal pour la culture de la canne à sucre.

En effet, le Brésil peut connaître plusieurs récoltes par an, et 90 % de la production de canne à sucre (dans le Sud) n'a pas besoin d'être irriguée.

Ces atouts ont facilité le développement du bioéthanol issu de la canne à sucre, dans lequel le Brésil a acquis une expertise mondialement reconnue. Les chiffres, tant de production que d'exportation en attestent.

3. Une production exceptionnelle et très diversifiée

Le Brésil se dispute la place de 1 er producteur mondial d'éthanol (en concurrence avec les Etats-Unis) avec plus de 20 milliards de litres produits par an, et se classe au 2 ème rang mondial des exportateurs. D'ici 2010, le Brésil devrait accroître sa production à 25 milliards de litres annuels et ambitionne de doubler sa production actuelle pour atteindre les 35 milliards de litres annuels d'ici 2015.

Ainsi que votre délégation l'a constaté « sur le terrain », cette production pourrait augmenter davantage grâce à une exploitation encore plus poussée de la canne à sucre, « de la racine à la tête », en utilisant la « bagasse » (résidu fibreux de la canne) pour produire de l'éthanol cellulosique.

Fin 2007, le Brésil disposait de 369 usines de sucre-éthanol (qui devraient augmenter d'une centaine d'unités en 2008). Ces usines de traitement sont mixtes : elles produisent en part variable de l'alcool ou du sucre, le tout variant en fonction des cours relatif de chaque produit. Ce qui traduit bien l'insertion de ce secteur dans la mondialisation.

Le marché brésilien de l'éthanol est dominé par sept producteurs, mais, ceux-ci ne totalisent que 25 % de la production, le reste étant fragmenté entre près de 300 producteurs indépendants. Parmi les acteurs dominants, il convient de citer Louis Dreyfus Commodities, groupe français qui disposera bientôt de 8 unités de production et dont l'usine de Leme (Etat de São Paulo) a été visitée par votre délégation.

Les « atouts » du bioéthanol issu de la canne à sucre

Estimé à 0,15 euro par litre, le coût de production du bioéthanol brésilien est le plus bas du monde, 40 % moins cher que l'éthanol de maïs américain et 70 % moins cher que l'éthanol de betterave et de céréales produit en Europe.

Avec l'éthanol de betterave, il s'agit du biocarburant qui offre le meilleur rendement énergétique :

1 ha de canne à sucre = 7.000 à 9.000 litres/ an

1 ha de betterave = 6.000 à 10.000 litres / an

1 ha de maïs = 3.000 à 4.000 litres / an

1 ha de céréales = 2.000 à 3.000 litres / an

Dans le contexte du débat actuel sur les cours des matières premières, les experts rencontrés sur place ont tous tenu à souligner que l'éthanol issu de l'exploitation de la canne à sucre ne serait pas en cause dans la crise alimentaire mondiale actuelle, contrairement à la production d'éthanol de maïs américain, qui concourt à l'augmentation non seulement du prix de la matière première mais aussi, par extension, de celui de la viande (le bétail se nourrissant de maïs). Ces analyses, même si elles ne présentent pas de caractère définitif, doivent, à l'évidence, être prises en compte.

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