6. Les énergies renouvelables : l'exemple des transports à hydrogène
Le soutien à la recherche dans le secteur de l'hydrogène occupe une place importante dans la politique de développement des énergies renouvelables du Gouvernement japonais. Membre de l' International partnership for the hydrogen economy (IPHE), le Japon s'est fixé comme objectif de parvenir à une « société de l'hydrogène » viable, tant techniquement que commercialement. Depuis 2001, des investissements massifs sont consacrés à la R & D dans le domaine de l'hydrogène.
Les transports constituent le secteur d'application privilégié de la technologie à hydrogène, des recherches ayant été entreprises sur les infrastructures de stockage et de distribution pour les véhicules et les moteurs à combustion d'hydrogène. Des objectifs très ambitieux ont été fixés pour 2010 [50.000 véhicules à hydrogène ou pile à combustible et une production de 2,2 giga mégawatts (GMW)] et 2030 (15 millions de véhicules, soit 20 % du parc, et une production de 12,5 GMW, soit 20 % de la production totale d'électricité).
LE JAPAN HYDROGEN AND FUEL CELL DEMONSTRATION PROJECT Le Japan hydrogen and fuel cell demonstration project (JHFC), regroupant neuf constructeurs japonais et étrangers en un partenariat public-privé, traduit l'implication du gouvernement dans ce secteur, sous l'égide du ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie (METI). Il vise à recueillir les données sur la fabrication d'hydrogène, à évaluer la performance des véhicules et à communiquer vis-à-vis du grand public. Ont ainsi été mis au point un véhicule fonctionnant à l'hydrogène pur et sept recourant à un système alimenté par une pile à combustible, ainsi qu'un réseau de stations d'hydrogène permettant de les alimenter. Cette expérimentation grandeur nature en site urbain, qui s'est accompagnée d'un assouplissement de la loi sur la fourniture d'hydrogène, est toutefois jugée trop limitée par les industriels du secteur. La délégation a pu visiter le centre JHFC de Yokohama, tester sur route des véhicules à hydrogène et rencontrer le responsable du programme vert de la société Nissan. Rendu public en 2006, ce dernier vise à réduire progressivement à zéro les émissions de C0 2 des véhicules automobiles afin de limiter à deux degrés l'augmentation du niveau moyen de la température au cours du siècle. L'objectif intermédiaire -mettre en service en 2050 des automobiles rejetant 70 % de C0 2 en moins qu'en 2000- implique qu'à cette date, le quart du parc soit constitué de véhicules électriques et un tiers d'hybrides. A l'heure actuelle, seuls des prototypes de voitures à hydrogène ont été fabriqués. Si la délégation a pu apprécier leurs performances, le passage au stade de la commercialisation pose un certain nombre de problèmes difficiles à surmonter, d'ordre technique et financier. Si Nissan pense parvenir à solutionner les obstacles techniques d'ici 2010, ceux liés aux coûts de fabrication risquent d'être plus longs à résoudre. L'objectif reste toutefois pour le groupe d'être en mesure de fabriquer, en 2015, un véhicule à hydrogène dont le prix ne serait qu'1,2 fois supérieur à celui d'un véhicule classique, ce qui suppose un effort substantiel en termes de subventions publiques. |