b) Des conséquences sur la richesse par habitant

En Europe, la croissance du revenu réel par tête au cours des dix dernières années a été fortement contrastée comme le montre le graphique ci-dessous qui rend compte des écarts cumulés par rapport à la moyenne.

CROISSANCE ANNUELLE DU REVENU RÉEL PAR TÊTE

(Écart à la moyenne 1999-2007)

Voir symbole des pays en annexe.

Source : Commission européenne

L'Irlande, la Grèce, le Luxembourg, la Finlande et l'Espagne ont ajouté entre 32 % et 10 % de revenu par rapport à la performance moyenne en Europe. A l'inverse, la France, l'Allemagne, le Portugal et surtout l'Italie ont réalisé des performances au-dessous de la moyenne.

La corrélation entre coût salarial unitaire et revenu par tête est globalement assez faible . Dans certains pays, la hausse des coûts salariaux unitaires relatifs s'est accompagnée d'une hausse du revenu par tête supérieure à la moyenne : Irlande, Grèce, Espagne, Luxembourg, et, à un moindre degré, les Pays-Bas.

Ce résultat est étonnant sur longue période. Dans un ensemble regroupant des pays très ouverts sur l'extérieur, et les uns par rapport aux autres, on s'attendrait à ce que les modifications de compétitivité salariale se répercutent sur les performances comparées. Autrement dit, les pays dont les coûts salariaux augmentent plus que les autres devraient subir systématiquement des freins à leur croissance du fait de la dégradation de leur commerce extérieur. L'inverse devrait se constater pour les pays qui améliorent leur compétitivité salariale. Or, pour de nombreux pays où les coûts salariaux unitaires relatifs ont baissé, il y a eu aussi une croissance du PIB/tête inférieure à la moyenne : Allemagne, France.

Les performances extérieures ont eu, ainsi, des effets beaucoup plus contrastés qu'attendu sur les évolutions de la richesse par habitant . Si on excepte le cas particulier de l'Irlande on relève que les déficits externes de l'Espagne et de la Grèce n'ont pas empêché ces pays de connaître une amélioration de ce point de vue supérieure à la moyenne. Inversement, les très importants excédents constatés en Autriche et en Allemagne se sont accompagnés de performances médiocres au regard de l'augmentation du PIB par habitant.

Sans doute ont-ils permis d'effacer une partie des effets de la rigueur salariale sur ce dernier ratio mais deux observations s'imposent :

- d'une part, la compensation n'a pas été intégrale ;

- d'autre part, l'évolution du produit intérieur brut/tête ne permet pas de prendre la mesure des variations des revenus des différents agents économiques.

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