B. LES DÉFIS AUXQUELS L'INSEP DOIT FAIRE FACE

1. L'obsolescence de certaines installations

Les entretiens conduits par votre rapporteur spécial auprès de nombreux responsables sportifs ont confirmé la nécessité de rénover l'INSEP . En effet, pour espérer briller sur la scène internationale, les sportifs de haut niveau français doivent disposer, d'une part, d'une infrastructure d'entraînement performante et, d'autre part, de bâtiments « annexes » (hébergement, restauration, etc.) satisfaisants.

Or, du fait d'un sous-investissement chronique, l'état des locaux de l'INSEP n'était plus compatible avec les exigences du haut niveau . Ce constat valait tant pour les pistes et les salles d'entraînement que pour les immeubles d'accueil.

Dès lors, sans une action déterminée, le risque était grand de voir s'éloigner de l'INSEP les « grandes » fédérations sportives, capables de financer elles-mêmes leur propre institut, ce qui se serait traduit par une perte de recettes dommageable pour l'INSEP. Quant aux autres fédérations, contraintes de demeurer sur le site, l'obsolescence des infrastructures risquait, à terme, de nuire aux performances de leurs sportifs et donc, in fine , au rang de la France dans le concert des nations sportives.

2. La question de l'adéquation des moyens de l'INSEP à ses missions

Outre le problème immobilier, la direction de l'INSEP a fait valoir à votre rapporteur spécial deux difficultés particulières.

Il s'agit, d'une part, du statut de l'INSEP . L'Institut est actuellement un établissement public à caractère administratif (EPA), ce qui semble quelque peu réducteur eu égard aux missions qui lui sont assignées et ce qui peut s'avérer un facteur de rigidité.

Il s'agit surtout de la question de l'adéquation des moyens de l'INSEP à ses missions. Son directeur, M. Thierry Maudet, a ainsi souligné devant votre rapporteur spécial le fort enjeu que constitue la gestion des ressources humaines de l'Institut . Comme cela sera détaillé ci-après, il convient, à la fois, de s'assurer du reclassement des personnels devant quitter l'INSEP à la suite de la conclusion du PPP et de faire coïncider le profil des employés et les besoins de l'INSEP dans une période d'évolution de ses missions.

3. L'émergence de structures « concurrentes »

a) Des centres d'entraînement privés

Ce sujet des missions de l'INSEP prend une importance d'autant plus cruciale que certaines structures privées de détection et d'entraînement de sportifs d'élite se sont récemment créées en France. La spécificité du pôle public qu'est l'INSEP pourrait donc paraître amoindrie par cette « concurrence » , même si les nouveaux acteurs ne souhaitent pas poser le débat en ces termes.

La création du Team Lagardère, en juin 2005, est emblématique de ce point de vue. En effet, cette structure se donne pour objectif de proposer un entraînement moderne et innovant et de permettre l'émergence de nouveaux grands champions français. Elle ambitionne également de détecter de nouveaux espoirs et de leur proposer « un double parcours d'excellence : performance sportive et accompagnement culturel ».

Par ailleurs, le Team Lagardère, qui s'est fait connaître quand plusieurs tennismen français de renom ont rejoint ses rangs, présente une dimension multisports : outre le tennis et l'athlétisme, il propose des prestations ciblées à destination d'autres disciplines, comme le football ou le rugby. Votre rapporteur spécial, qui s'est rendu sur les installations du Team Lagardère au stade Jean Bouin, à Paris, a relevé la dimension technologique particulièrement affirmée de ses méthodes d'entraînement.

b) Des fédérations qui s'interrogent

Dès lors, les fédérations sportives ne continueront à envoyer leurs meilleurs sportifs à l'INSEP que si elles sont convaincues d'y trouver les meilleures prestations à un prix convenable.

Or, en dehors du cas particulier du Team Lagardère qui, à ce jour, ne s'adresse qu'à un nombre limité de disciplines et de sportifs, il est apparu à votre rapporteur spécial au cours des entretiens qu'il a menés que les responsables de plusieurs fédérations de grands sports olympiques réfléchissent à la possibilité de développer leur propre structure de formation et d'entraînement, comme, dans une certaine mesure, le font déjà les fédérations de football et de rugby.

Cette question sera plus particulièrement développée dans la partie du présent rapport consacrée à la future tarification des prestations de l'INSEP. Cependant elle permet de souligner tout l'enjeu de la rénovation de l'Institut, qui, pour remplir efficacement ses missions, doit disposer d'infrastructures performantes, garantissant aux athlètes qu'ils pourront bénéficier d'un entraînement « de pointe ».

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