4. Le travail étudiant, facteur d'échec ?

46 % des étudiants exercent un emploi rémunéré pendant l'année scolaire.

13 % des étudiants voient leurs chances de réussite hypothéquées par l'exercice d'une activité régulière concurrente de leurs études.

En 2006, 46 % des étudiants exercent un emploi rémunéré en période d'études. Par ailleurs, 29 % exercent un emploi uniquement pendant l'été. Au total, ce sont donc les trois quarts (75 %) des étudiants qui exercent une activité rémunérée au cours d'une année donnée.

Types d'activités exercées par les étudiants pendant l'année (2006)

Source : Observatoire de la vie étudiante

Les étudiants exercent trois types d'activités au cours de l'année universitaire :

- les activités intégrées aux études (internes des hôpitaux, allocataires d'enseignement et de recherche...) ;

- les « petits boulots » ( jobs ) chez les particuliers ( baby-sitting et cours particuliers) ;

- et les emplois qui sont le plus en concurrence avec les études (employés, surveillants, ouvriers...).

En moyenne, 13 % des étudiants exercent une activité régulière très concurrente de leurs études , c'est-à-dire une activité non intégrée à leurs cursus, au moins à mi-temps et au moins six mois par an. Cette proportion croît avec l'âge : la proportion d'étudiants exerçant ce type d'activité varie de 2,1 % (à 18 ans) à 25 % (à 25 ans) . Le travail étudiant régulier est par ailleurs le reflet d'inégalités sociales, puisqu'il concerne 14,2 % des enfants d'ouvriers, contre 11,7% des enfants de cadres supérieurs, chefs d'entreprise et professions intellectuelles supérieures.

Or, d'après une enquête de l'Observatoire de la vie étudiante, si les étudiants exerçant une activité irrégulière ont des chances de réussite qui ne se distinguent pas significativement de celles des inactifs, en revanche, lorsque l'activité rémunérée non intégrée aux études est pratiquée au moins à mi-temps et au moins six mois par an, les probabilités de réussite aux examens diminuent de 29 %.

Ce processus a des effets cumulatifs, puisque l'allongement du temps mis pour obtenir un diplôme réduit les chances de succès aux étapes ultérieures. Plus les étudiants sont âgés, plus ils sont incités à exercer une activité régulière compromettant leurs résultats. Si le travail concurrent des études accroît les risques d'échec, l'échec augmente en retour les risques d'exercer un travail concurrent des études 66 ( * ) .

Par conséquent, le travail étudiant présente plusieurs facettes :

- il est particulièrement favorable aux étudiants dans le cas des activités intégrées aux études ;

- il permet d'accroître leurs ressources, sans compromettre leurs chances de réussite, tant que l'activité demeure irrégulière, dans le cas par exemple des services rendus aux particuliers ;

- en revanche, un travail étudiant régulier est facteur d'inégalités des chances. Il concerne donc 13 % des étudiants, pénalise davantage les étudiants issus des milieux populaires que les autres, et est susceptible d'enclencher des processus cumulatifs d'échec.

* 66 OVE, Info n° 2, avril 2002.

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