3. La défense antimissiles balistiques américaine (DAMB)

Face à la prolifération balistique, les Etats-Unis ont imaginé de développer un système de défense antimissile parfois qualifié de « bouclier  » dans la mesure où il couvrirait l'intégralité de leur territoire.

Le développement de la défense antimissiles par les Etats-Unis est un projet ancien qui date du président Reagan (1984, projet Strategic Defense Initiative dit de « guerre des étoiles »). Ce projet, fondé sur le placement en orbite de satellites géostationnaires, sur des radars au sol à longue portée et sur des systèmes d'interception dits « multicouches », en fonction du niveau de la trajectoire du missile adverse, visait déjà, dans les déclarations du président Reagan, à la délégitimation et au remplacement de la dissuasion nucléaire par un bouclier spatial étanche. En vingt-cinq ans, les Etats-Unis ont marqué des progrès, mais ils ont également rencontré des difficultés : le problème de la discrimination entre les ogives et les leurres en zone exo-atmosphérique (au-dessus d'une altitude de 70 km) est encore à ce jour mal résolu.

Le projet poursuivi par le président G.W. Bush vient d'être substantiellement modifié par le président Obama qui a renoncé, en septembre 2009, à un troisième site européen (radar à longue portée en République Tchèque - intercepteurs en Pologne).

Ce projet de bouclier antimissile, dont le but affiché est aujourd'hui de parer à la menace résultant de la prolifération balistique en provenance du Moyen-Orient, a donné lieu en 2001 à la dénonciation par le président G.W. Bush du traité ABM de 1972, au motif allégué d'assurer une défense du territoire américain complète en 2004-2005. La défense antimissile a aussi pour effet collatéral de relancer la course aux armements nucléaires (techniques du mirvage et des leurres - frappes saturantes, etc.), car, quels que soient les objectifs affichés par les Etats-Unis, la Russie, voire la Chine, se sentent sans doute autant sinon davantage, concernées que l'Iran ou la Corée du Nord. Modifié par le président Obama, le projet n'a pas été pour autant abandonné mais simplement « phasé ». Le Secrétaire d'Etat américain à la Défense, M. Gates, a annoncé les 22 et 23 octobre 2009, à Bratislava, qu'il serait redéployé en fonction d'une révision en baisse de la menace iranienne. Il s'agirait de mettre en place des capacités de défense antimissile maritimes et terrestres jusqu'à la décennie 2020-2030. L'installation d'un site d'interception a été prévue en Roumanie en février 2010. La Bulgarie a également offert d'abriter un site de détection.

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