III. LA GESTION D'UN SÉISME


• Colonel Eric Bruder, chef du Centre opérationnel de gestion des crises (COGIC), sous-direction de la gestion des risques, Direction de la sécurité civile au ministère de l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des Collectivités locales

Concernant la réponse opérationnelle à une crise séisme, j'ai choisi de m'appuyer sur l'exercice dont on a fait allusion tout à l'heure, c'est-à-dire l'exercice Richter, qui a eu lieu dans les Hautes-Pyrénées en avril 2009, à la demande du ministre de l'Intérieur, suite au tremblement de terre qui a frappé l'Italie peu de temps avant. La ministre Michèle Alliot-Marie souhaitait savoir si, en cas de tel événement, même d'une moindre ampleur sur le territoire national, nous étions prêts à répondre. Elle a demandé à ce qu'on monte très vite un exercice de ce type.

Je vais vous présenter les enjeux et les enseignements qu'on a pu en tirer, que j'étendrai un peu sur Haïti, au travers d'un certain nombre de planches. Même si la problématique est un peu différente, il y a des connotations qui sont très cohérentes entre les deux événements.

A. LES OBJECTIFS

Concernant les objectifs majeurs de ce genre d'exercice, on a été très sensibilisé par ce qui s'était passé en Italie peu de temps auparavant. Il s'agissait de :

• tester la réactivité de la chaîne des secours, sur un séisme d'ampleur nationale.

• évaluer la capacité à mobiliser des moyens territoriaux et nationaux de la sécurité civile ainsi que des ministères concernés. La première réponse doit être sur le terrain, mais il va falloir ensuite mobiliser très vite les autres moyens pour répondre dans la durée, dans le cycle à la fois de la réponse opérationnelle et du retour à la normale ;

• mesurer le temps de déploiement des moyens ;

• tester les procédures d'alerte, avec un focus particulier sur les plans communaux. Dans cet exercice, la préfecture et les communes étaient directement impliquées dans l'exercice, même s'il n'y avait pas de moyens réels sur le terrain.

Un des points essentiels de cet exercice était de tester le système de remontée d'informations, qui est absolument vital pour assurer la meilleure information possible des autorités gouvernementales qui vont avoir à prendre des décisions très vite dans ce genre de situation.

B. LE CENTRE OPÉRATIONNEL DE GESTION INTERMINISTÉRIELLE DES CRISES (COGIC)

Le Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises, qui est à la Direction de la sécurité civile, a deux missions principales :

• informer en permanence les autorités gouvernementales, donc pas uniquement le ministère de l'Intérieur, de tout événement susceptible d'affecter la vie collective. Sachant qu'au ministère de l'Intérieur, vous avez également un centre opérationnel de la gendarmerie nationale et un centre opérationnel pour la police nationale.

Tout le reste a priori converge vers le COGIC de manière à être en mesure d'informer les autorités gouvernementales.

• assurer un appui au gestionnaire de crise sur le terrain, en général le préfet de département ou le préfet de zone sur un événement qui touche plusieurs départements ou, à l'international, l'ambassadeur de France sur place, de manière soit à lui permettre d'avoir la meilleure réponse possible, soit d'être capable d'anticiper cet événement en prépositionnant des moyens. Cela a été le cas pour Klaus, pour Xynthia, où les évaluations de Météo France nous ont permis de prépositionner avant le passage des tempêtes 400 à 500 personnes, plus des moyens, avant que l'événement ne se produise.

Cette deuxième mission est également vitale pour nous. Il s'agit d'être capable d'appuyer le gestionnaire de crise sur le terrain et dans la durée.

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