D. POUR UNE MEILLEURE COMMUNICATION DES CRISES EN FRANCE

Pourquoi est-on si peu efficace en France ? A un moment donné, il va falloir poser les vraies questions. Je suis assez consterné, depuis que je mène les destinées de l'urgence à la Croix-Rouge, c'est-à-dire neuf ans, de la communication catastrophique des crises en France.

Je n'ai rien à dire sur l'organisation du COGIC. Je la trouve assez exemplaire, dans la mesure où c'est une maison bien gérée. Lorsqu'ils ont la main et qu'on les laisse travailler, ils travaillent plutôt bien. Je n'ai pas de critiques à formuler sur ce sujet. L'avantage d'être dans une association indépendante est de pouvoir dire les choses.

Pour terminer, je pense qu'il faut clairement associer la population pour que celle-ci s'attribue la culture de la gestion des risques. Aujourd'hui, il ne faut pas faire de catastrophisme. Comme il apprend à conduire, le citoyen doit apprendre à se prendre en charge comme le dit la loi de sécurité civile depuis six ans. Ceci n'est pas fait.

Aujourd'hui, associons le tissu associatif, associons le public en amont des décisions. On s'aperçoit que le public a plutôt du bon sens. Lorsqu'on regarde les statistiques, dans une crise, il réagit plutôt à 80 % dans le bon sens. Seuls 20% d'entre eux déraisonnent, et comme la pomme pourrie, ils finissent par gâter le panier. Il faut agir sur ces 20 % de la population, ce qui est colossal.

Aujourd'hui, il faut associer la population et les associations autour pour pouvoir travailler dans les centres de prévention. Je n'ai rien à dire sur le guide méthodologique.

Que fait la Croix-Rouge ? Nous faisons partie de la population. Par essence, nous sommes bénévoles. Pas moi, je ne le suis pas. Tous ceux que vous voyez intervenir dans les domaines de l'urgence sont bénévoles. J'ai 55 000 bénévoles à la Croix-Rouge, dont environ 15 000 sont dans l'urgence et le secourisme. Tous les autres sont dans l'action sociale. Que fait-on depuis des années dans les catastrophes ?

On ne fait pas de secourisme. Les associations ne font pas de secourisme. Elles font du soutien psychosocial et du soutien à la population. Les services de l'Etat sont très compétents et très organisés pour le faire. Concernant la crise majeure d'AZF, la prise en charge des morts, des victimes, la réaction de l'Etat ont été absolument remarquables. Il faut le dire qu'on a un système de médicalisation de l'avant en France, qui est je crois un modèle mondial et qui continue à très bien fonctionner.

Puisque nous devons associer la population, faisons-le en amont et travaillons avec eux. On voit bien ce que fait le MEEDDM. Il essaie de bouger. Des pédagogues de l'enseignement délivrent dans les écoles des messages de prévention.

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