3. La désaffection à l'égard de la vaccination

De nombreux interlocuteurs de la commission se sont inquiétés des retombées possibles de la crise pandémique sur l'attitude générale de nos concitoyens vis-à-vis de la vaccination. Là encore, le cas français n'est pas tout à fait isolé : dans les sociétés comparables à la nôtre, les victoires mêmes de la vaccination contre des maladies autrefois redoutées - la variole, le tétanos, la poliomyélite - font oublier le rôle qu'elle a joué et le fait qu'elle demeure un moyen de prévention essentiel.

Et dès lors qu'une vaccination ne paraît pas « essentielle », resurgit le discours « antivaccinal » qui, ces derniers mois, s'est à nouveau fait entendre.

Nous y sommes peut-être plus vulnérables que d'autres, car la France n'a pas, d'une façon générale, la même culture de la prévention que d'autres pays européens, culture qui a, on l'a dit, certainement joué un rôle décisif dans le succès de la campagne de vaccination en Suède ou en Norvège.

Là aussi, l'association des médecins à la campagne de vaccination aurait peut-être été un bon moyen de combattre certaines rumeurs et d'éviter que près de 40 % (39,8 %) 161 ( * ) des Français aient exprimé l'opinion que le vaccin pandémique n'était « pas sûr », ce taux de défiance n'étant dépassé que par celui constaté dans la population luxembourgeoise (41,3 %).

L'excellente organisation de la pharmacovigilance et les résultats qu'elle a mis en évidence auront peut-être contribué, mais un peu tard, à dissiper ces craintes.


* 161 « Eurobaromètre » sur la grippe H1N1 - Etude réalisée en novembre 2009 et publiée en décembre 2009 à la demande de la Direction générale Santé Consommation de la Commission européenne.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page