B. LES CHOIX PORTANT SUR LES CONSOMMATIONS INTERMÉDIAIRES

S'agissant des consommations intermédiaires , on rappelle qu'il faut les déduire de la production de chaque unité résidente pour obtenir la valeur ajoutée de cette unité et pouvoir, en additionnant les valeurs ajoutées de toutes les unités résidentes, disposer d'une grandeur (le PIB) représentative de la richesse créée par l'économie nationale.

La définition de leur périmètre pose plusieurs problèmes.

1. Consommations intermédiaires ou investissements ?

Il existe, en premier lieu, un problème de frontière entre les consommations intermédiaires et les investissements .

Les définitions comptables sont, en ce domaine, inspirées par la préoccupation d'identifier la richesse réellement produite par chaque unité. On est conduit à considérer que la production de chaque unité incorpore les consommations intermédiaires utilisées par elle et qu'il faut donc les déduire pour ne pas les compter deux fois.

De fait, les consommations intermédiaires de biens et services représentent la valeur des biens et services qui, au cours du processus de production, sont détruits ou incorporés dans des produits plus élaborés dont la production est l'objet même de l'activité de l'unité examinée.

De son côté, la formation brute de capital fixe (FBCF), dénomination de l' investissement en comptabilité nationale, représente la valeur des biens durables acquis par les unités productrices résidentes en vue d'être utilisés pendant au moins un an dans leur processus de production. On inclut, dans ces biens, la valeur des biens et services incorporés à ces biens, aux terrains et aux actifs incorporels (par exemple, la valeur des services d'intermédiaires).

On pourrait considérer que, comme les consommations intermédiaires, les investissements concourent à la production et qu'il faudrait à ce titre les déduire de celle-ci afin de capter la valeur réellement produite par l'unité. Ce point de vue est tout à fait correct pour tout économiste. Mais, il est également exact que la durabilité des investissements interdit de considérer que la production d'une période donnée les absorbe en totalité.

Théoriquement, on pourrait concilier ces deux points de vue, également raisonnables, en déduisant de la production une quantité d'amortissement de l'investissement correspondante. Mais, pour des raisons pratiques semble-t-il, les comptables nationaux ont préféré se résoudre à écarter cette solution 364 ( * ) que les économistes mettent parfois en oeuvre pour apprécier la production réellement observable.

De diminuer la production d'une fraction des investissements pour obtenir une estimation de la valeur ajoutée plus proche de la réalité économique, il résulterait un niveau plus faible de la valeur ajoutée. La part des salaires dans la valeur ajoutée s'en trouverait rehaussée et, en conséquence, la rémunération du capital serait comparativement plus faible.

Mais, les problèmes de frontière entre investissements et consommations intermédiaires impliquent, sur certains points, des choix qui ne relèvent pas seulement de l'amortissement du capital fixe mais aussi du classement dans l'une ou l'autre catégorie des opérations nécessaires à la production. Ainsi en va-t-il dès qu'une dépense liée à la production entièrement consommée au cours du cycle de production et ne générant pas d'actif durable n'en exerce pas moins des effets pérennes sur les conditions de production de l'agent concerné. Ce peut être le cas pour des frais de publicité, de promotion, ou de prospection.


* 364 C'est pourquoi on utilise l'expression de produit intérieur brut et non pas de produit intérieur net, ce dernier étant égal au PIB moins la consommation de capital fixe correspondante.

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