II. UNE COUVERTURE LOIN CEPENDANT D'ÊTRE OPTIMALE

A. LES ÉCARTS ENTRE COUVERTURE THÉORIQUE ET COUVERTURE RÉELLE

Plusieurs raisons peuvent expliquer qu'en un point déclaré comme couvert sur la carte de couverture d'un opérateur, un utilisateur ne puisse accéder aux services de celui-ci.

1. Des conditions d'utilisation différant du référentiel technique utilisé

Une carte de couverture reflète la disponibilité géographique du service mobile au sens strict du référentiel technique définissant la notion de couverture sur la base duquel elle a été construite. Elle ne reflète donc pas la couverture dans toutes les configurations dans lesquelles l'utilisateur peut appréhender la disponibilité du service dans la vie courante, ni la qualité du service perçue par l'utilisateur.

Or, la limite effective de la couverture mobile n'est pas la même selon le niveau de service et le contexte dans lequel sa disponibilité est évaluée. Ainsi, elle n'est pas identique selon le service que l'on considère (téléphonie, internet haut débit mobile ...), la qualité de service attendue (qualité vocale, fluidité de navigation, temps de téléchargement, débit ...) ou la situation depuis laquelle la disponibilité est évaluée (à l'extérieur, à l'intérieur d'un bâtiment, à l'intérieur d'un véhicule, en situation statique, en mouvement à plus ou moins grande vitesse ...).

Afin d'aller au-delà de la notion de couverture qui s'attache à rendre compte de la disponibilité géographique d'un niveau de service donné, des enquêtes d'évaluation de la qualité sont conduites dans les zones considérées couvertes. L'Arcep mène ainsi chaque année une enquête sur la qualité de service des réseaux mobiles dans de nombreuses situations d'usage, notamment des appels téléphoniques de 2 minutes et de 5 minutes, à l'extérieur et à l'intérieur des bâtiments, ainsi qu'en situation de passager sur autoroute, dans les TGV ou encore les trains de banlieue, ainsi que l'envoi et la réception de SMS et de MMS, le transfert de fichiers...

Les résultats complets de ces enquêtes sont disponibles sur le site internet de l'Autorité 5 ( * ) .

2. Une probabilité non nulle de ne pouvoir passer une communication en zone théoriquement couverte

Une carte de couverture est le résultat d'un exercice de prédiction, fondé sur des calculs théoriques de propagation radioélectrique. Les logiciels très sophistiqués et les modèles de terrain utilisés peuvent, malgré leur grande précision, ne pas représenter de manière parfaite toutes les caractéristiques physiques ayant un impact sur les conditions de propagation radioélectriques (relief, bâti, végétation ...).

En outre, les ondes radio fluctuent sans cesse , en raison par exemple des interférences créées par les autres téléphones mobiles, du passage d'un camion sur une route, de l'apparition de la pluie ou encore de la modification du feuillage des arbres au fil des saisons. Ainsi, même en un lieu habituellement bien couvert, il est possible qu'une tentative d'appel téléphonique échoue, pour une somme de raisons impossibles à prévoir.

Il n'est donc pas possible de réaliser des cartes de couverture qui montrent des lieux où l'on est certain à 100 % que le service est disponible avec la qualité souhaitée. Sur les cartes, une zone est donc généralement déclarée couverte si la probabilité est suffisamment forte de pouvoir accéder dans cette zone à un service donné avec une qualité définie. Cela veut dire qu'il existe toujours une probabilité non nulle que des appels échouent dans les zones dites couvertes . Inversement, il existe toujours une certaine probabilité que des tentatives d'appels réussissent en dehors des zones indiquées couvertes sur la carte. En pratique, la probabilité de passer un appel dans une zone déclarée couverte est d'environ 97 % en 2G.

3. Un degré de résolution des cartes ne permettant pas toujours de préciser les points non couverts au sein des zones couvertes

Les cartes de couverture transmises par les opérateurs mobiles ont une r ésolution comprise entre quelques dizaines de mètres et une centaine de mètres en fonction de la zone considérée.

De ce fait, la précision des cartes est bien supérieure à la maille des communes, mais parfois inférieure à celle qui serait requise pour y faire figurer des « mini zones blanches » se trouvant au sein de zones réputées couvertes.

Il en résulte que des trous de couverture de taille inférieure à cette résolution peuvent exister dans des zones déclarées couverte s sur ces cartes, sans pour autant que la sincérité des informations délivrées puisse être remise en cause.


* 5 http://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/rapport-qs-mobile-2009.pdf

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