II. LA CONTRIBUTION DU TOURISME À LA RICHESSE NATIONALE : UN ENJEU ET UN POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT MAJEURS

La contribution du tourisme à la richesse nationale est, de l'avis de la plupart des intervenants lors des tables rondes organisées par vos rapporteurs, très largement sous-estimée dans l'opinion publique, comme par nombre de décideurs administratifs et politiques. C'est pourquoi vos rapporteurs ont souhaité rappeler quelques chiffres parlants, tout en déplorant que l'appareil statistique français ne soit pas encore tout à fait capable de mesurer exhaustivement la part du tourisme dans l'économie nationale.

A. UN POSTE DES ÉCHANGES EXTÉRIEURS LARGEMENT EXCÉDENTAIRE

1. Un solde des services touristiques positif

Tout d'abord, et c'est un point relativement mieux connu, le tourisme international contribue très positivement à l'excédent de la balance des paiements de la France. Même si le tableau ci-dessous fait apparaître un fléchissement des recettes liées au tourisme entre 2007, où elles s'élevaient à 39,6 milliards d'euros, et 2009, où elles n'étaient plus que de 35,4 milliards d'euros, le solde demeure excédentaire cette dernière année, à hauteur de 7,8 milliards d'euros.

Ligne « voyages » de la balance des paiements de la France

(en milliards d'euros)

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Evolution 2009/2008

Recettes

35,7

36,1

36,9

34,9

36,4

35,4

36,9

39,6

38,5

35,4

-7,9%

Dépenses

24,5

25,3

25

24,8

24,2

25,6

26

27,9

28,1

27,6

-1,9%

Solde

11,2

10,8

11,9

10,1

12,2

9,8

10,9

11,7

10,3

7,8

-24,2%

Source : Banque de France

2. Quelques éléments de comparaison sectorielle

Toutefois, on ne saisit pleinement l'importance du tourisme pour l'équilibre des échanges extérieurs de la France qu'en procédant à une comparaison avec les contributions d'autres secteurs d'activités. Ainsi, même réduit à 7,8 milliards d'euros en 2009, le solde extérieur des échanges touristiques demeure supérieur à celui de l'industrie agroalimentaire, qui n'était que de 4,1 milliards d'euros cette année là, et davantage encore à celui de l'industrie automobile, devenu négatif à - 5,3 milliards d'euros.

Comparaison avec d'autres secteurs de l'économie dans les échanges extérieurs

(en milliards d'euros, à prix courant)

Exportations 2009

Importations 2009

Solde 2009

Solde 2008

Solde 2007

Industrie agroalimentaire

33,9

29,8

4,1

6,1

7,3

Energie

16,1

56,7

-40,6

-58,2

-45,1

Automobile

33,9

39,2

-5,3

-3,5

0,8

Tourisme

35,4

27,6

7,8

10,3

11,7

Sources : Banque de France, Comptes nationaux

Comment expliquer, dans ces circonstances, que le tourisme ne soit pas plus communément perçu comme un secteur économique stratégique ? Cette relative méconnaissance découle, sans doute, du fait que le tourisme est essentiellement une activité de services, implicitement considérée comme moins « noble » que des secteurs industriels « purs et durs » comme l'agroalimentaire ou l'automobile.

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